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mercredi 21 décembre 2022

Avatar de James Cameron (2009) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avant de plonger la tête sous l'eau et d'espérer trouver deux places côte à côte pour ma compagne et moi en fin d'année pour la projection du ''tant attendu'' Avatar 2 : la voie de l'eau, retour sur le premier volet dont la seconde bouture aura mis treize années à voir le jour. À l'époque, le spectacle enchanteur avait, je l'avoue, pris le dessus sur la profondeur du scénario. Si la forme avait pris tant d'emprise sur l'écriture, c'était sans doute parce que Avatar me semblait avoir d'abord été conçu pour offrir un spectacle visuel inédit. Ce qu'il fut d'ailleurs, en terme de technologie numérique. C'est donc ainsi que je décidais consciemment d'aborder Pandora et ses Na'vis comme une sorte de Apocalypto en mode 2.1 sans qu'il soit pour autant forcément plus spectaculaire que le chef-d’œuvre réalisé par Mel Gibson quelques années en arrière. Sorti de la salle j'étais comme beaucoup, essoré, éreinté, mais néanmoins subjugué par la quantité de données que James Cameron avait pu concéder à son public. Une claque monumentale qui me fit immédiatement oublier la vacuité du scénario. Un spectacle total qui ne parvint cependant pas à faire oublier ces durs instants de souffrance céphalique provoquée par une 3D et une image parfois si sombre que j'osais durant la projection, retirer à diverses reprises les lunettes que je portais sur le nez. L'étrange flou qui irradiait alors l'écran devenait incontestablement plus supportable que l'impression de ''gris'' qui ruinait un visuel que j'osais supposer nettement plus confortable en 2D ! Que le nombre des années porte chance ou non, voilà que treize ans plus tard je décide de me replonger dans l'aventure Avatar premier du nom. Je l'avoue, ça n'est pas la première fois puisque quelques années en arrière, j'ai tenté de retrouver ce même frisson mêlé de nausée en espérant être enfin débarrassé de ce très incommodant vertige lié à sa 3D. C'est ainsi que la réalité m'a enfin sauté au visage et que j'ai pu constater combien le scénario pouvait être convenu. À me demander même si le mal de tête d'origine n'avait pas eu davantage de conséquences sur cette indifférence liée au récit que les effets-spéciaux eux-mêmes. Aujourd'hui est enfin l'occasion de redécouvrir le film dans sa version ''ultime''. J'entends par là, dans son montage rallongé de seize minutes. Soit presque trois heures de spectacle, considérant cette fois-ci que la 2D est peut-être définitivement pour moi, la meilleure alternative pour m'immerger dans le merveilleux univers de Pandora...


Ce qui semble-t-il avait beaucoup fait réfléchir les sceptiques à l'époque contenait dans la simple idée qu'une civilisation moins évoluée que l'espèce humaine ait pu avoir l'avantage sur cette dernière lors de certains affrontements. Car ne l'oublions pas. Si l'homme est parvenu à atteindre Pandora, c'est d'abord et avant tout parce que des technologies avancées le lui ont permis. Les spectateurs ont donc pu constater qu'en matière d'armement, là encore le peuple des Na'vis avait encore de très grands progrès à faire. Avatar souffrait d'un défaut majeur dont certains tentèrent de noyer l'évocation sous un déluge d'informations revendiquant la majesté visuelle et technique du long-métrage. De ce point de vue là, il était logique d'accorder que le film de James Cameron n'avait de leçons à recevoir de personne. Après, que l'on soit simple spectateur ou fan avéré de cinéma dans tous les compartiments qui le composent, on peut avoir des doutes quant à une quelconque innovation en terme d'écriture puisque Avatar n'est ni plus ni moins qu'une œuvre où le Bien combat le Mal. Où l'armée est caractérisée comme à son habitude, avec ses soldats et ses officiers surentraînés, bodybuildés, mais aussi souvent bas du front. C'est donc à ce propos que l'on est en droit de s'interroger sur certaines des valeurs artistiques du projet qui paraît alors n'être qu'une vitrine technologique repoussant les limites de tout ce qui a été étalé sur grand écran jusque là ! Et c'est vrai que Avatar est beau, qu'il en met plein la vue, avec ses formidables environnements, ses décors et ses personnages générés par ordinateurs. Cette nouvelle norme qui à l'époque met tout le monde d'accord. Mais après ça, que reste-t-il du long-métrage de James Cameron ? Une réécriture de l'Histoire terrienne en mode extraterrestre ?


Comme dans tout bon ou mauvais film traitant de l'asservissement, du remplacement ou de l'extermination de tout un peuple, Avatar faisait bien les choses en mettant en scène une guerre entre deux civilisations. L'une, colonisatrice et la seconde, constituée d'autochtones. L'homme face au peuple originaire de Pandora. Avec, toujours en toile de fond, le duel éternel entre soldats et scientifiques. Il est si simple de prendre fait et cause pour les seconds et pour le peuple qu'ils vont tenter d'approcher. Surtout lorsque l'armée est figurée par un individu aussi primaire que le colonel Miles Quaritch. OUI ! Un colonel ! Car on ne peut pas dire que l'acteur Stephen Lang fasse dans la finesse. Pas plus que son doubleur français Jean-Bernard Guillard et son timbre de voix rauque. On ne s'étonnera qu'un très court instant de cette imagerie un brin stéréotypée qui ne s'éloigne au fond pas vraiment de celle que véhiculaient Aliens, le retour en 1986 ou Abyss trois ans plus tard que réalisait déjà le Sieur Cameron... On l'aura donc compris, son Avatar, celui qui fait référence aux personnages représentant tel ou tel internaute, est bien davantage que la simple icône numérique qu'il est censé représenter et se veut tout d'abord un message de paix pour tout homme et toute femme vivant sur notre planète. Accepter la différence, respecter les peuples, leurs terres, leurs coutumes et leurs croyances. Mais pour faire la différence, James Cameron possède l'arme ultime : la féerie de l'imaginaire et surtout, les armes pour s'en emparer et la transposer à l'écran. Le concept est simple. Se fondre parmi les Na'vis sous une forme hybride. Comprendre qu'une fois reposant dans d'étranges caissons, les héros humains ne seront plus reconnaissables qu'à travers leur voix ainsi qu'à travers leur visage. Le réel se confond si bien avec l'illusion que l'on est parfois incapable de dissocier le vrai du faux. Et ce même s'il arrive que certaines images de synthèse parviennent avec beaucoup de mal à se substituer aux véritables interprètes comme cela peut être notamment le cas lorsque le colonel Miles Quaritch s'installe à bord d'un mecha !


Le sujet de Avatar est universel. Il est même évident que les sources d'inspiration du scénario reposent sur des exemples propres à l'humanité. Il est inconcevable d'imaginer que James Cameron ait pu créer un tel univers sans avoir à l'esprit les us et coutumes de certaines tribus d'Afrique, d'Amazonie ou des indiens d'Amérique. Tout ou presque renvoie à ces peuplades dont l'homme dit civilisé n'a jamais cessé de vouloir entreprendre la destruction au profit des ressources naturelles. Ce qui est tout ou partie de l'intrigue de Avatar puisque l'on comprend rapidement que l'homme tient à s'approprier les richesses naturelles propres à Pandora. Mais le long-métrage de James Cameron n'est pas qu'une vision manichéenne opposant nos semblables à ce qui est comparable à des cultures technologiquement ''sous-développées''. Il met également au cœur de l'intrigue l'initiation de son héros incarné par l'acteur Sam Worthington qui dans la peau du soldat Jake Sully intègre le clan Omaticaya dont la princesse Neytiri (l'actrice Zoe Saldana) va devoir faire l'éducation. S'imposent à l'image des valeurs qui semblent chez nous s'être peu à peu délitées et qui renvoient encore une fois aux coutumes terriennes qui ne subsistent aujourd'hui qu'au plus profond des forêts tropicales terrestres. La bande musicale du compositeur James Horner renvoie d'ailleurs régulièrement les personnages à ces tribus ancestrales. James Cameron habitue tout d'abord le public à ce peuple connecté à la nature environnante (Sigourney Weaver, dans le rôle du Docteur Grace Augustine donnera d'ailleurs une définition claire et précise du cadre dans lequel vivent les Na'vis). Jake est initié à la chasse, à la découverte de la nature, aux coutumes du clan Omaticaya, tout cela au cœur d'un spectacle sonore et visuel foisonnant. Faune et flore brillent de mille feux et de mille couleurs. Mais si l'imagination foisonne, on retrouve encore certaines inspirations. La flore renvoie aux espèces tropicales terrestres tandis que la flore rappelle certaines créatures du temps de la Préhistoire... Au spectateur ensuite de choisir son camp. Entre culture new age et gros bras armés, pacifisme et affrontements, amour et génocide, Avatar en met plein la vue et plein les oreilles mais reste scénaristiquement convenu...

 

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