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vendredi 27 avril 2018

Paradies - Glaube de Ulrich Seidl (2012) - ★★★★★★★★☆☆




Paradies : Glaube est le second volet de la trilogie Paradies tournée courant 2012 par le cinéaste autrichien Ulrich Seidl. Un cinéma ascétique. Minimaliste. Austère. Mais sans doute très proche de la réalité. Celle qui entour Glaube est aussi dérangeante que fascinante. Par choix, ou par nécessité, Ulrich Seidl aborde le thème de la ferveur religieuse à travers le portrait d'Anna Maria, dont la foi pour le Seigneur Jésus Christ est telle que l'on pourra soit admirer sa dévotion, soit la rejeter en bloc jusqu'à en être troublé. L'une des particularités du film est d'opposer son héroïne a un époux dont la religion est différente. Le musulman ici incarné par l'acteur amateur Nabil Salem a ceci de très particulier qu'il endosse une personnalité bien différente de l'image que se font les ignorants en matière de religion tout en préservant tout de même certains des aspects les moins reluisants. Le spectateur assiste ainsi à l'un des traits de caractère d'un époux d'abord parti, puis revenu s'installer dans la demeure du couple, s'acharnant sur son épouse, l'insultant, la battant, alors même que l'un des engagements de l'Islam veut que l'homme demeure bienveillant à l'égard de la femme. Glaube a ainsi la fâcheuse, quoique très honnête, habitude de montrer le destin que connaissent certaines épouses, bien qu'ici, contrairement à un fait souvent relaté, celle-ci ait apparemment conservé le droit de croire en un Dieu différent.

En ouvrant les hostilité entre les époux, le cinéaste Ulrich Seidl semble évoquer l'un des troubles majeurs qui minent le moral d'une partie de la population et qui veut que l'Occident connaissent des heures troubles à travers l'immigration permanente d'hommes et de femmes de confession musulmane dans leur pays. D'où l'écrasante impression d'y voir l'étranger s'installer sans intention de s'intégrer aux mœurs courantes et aux traits de caractères que reflètent la république et le christianisme. Les frontières qu'impose l'autrichien étant ici représentées par les murs que constitue la demeure. Un foyer pas si tranquille que cela malgré l'éprouvant traitement que s'inflige Anna Maria au nom de celui pour lequel elle éprouve un amour sans limites, et malgré les innombrables prières et invocations qu'elle répète inlassablement au quotidien. De quoi se poser la question : mais que fait le Seigneur pour aider sa brebis alors que le danger se fait de plus en plus tactile ?

A cette réponse, Ulrich Seidl apporte une seule et même réponse, et qui demeure celle des débuts : la ferveur, toujours la ferveur. Au mépris de l'humiliation, des hurlements, des crachats. A ce titre, l'autrichien semble prendre fait et cause pour son héroïne (l'épatante actrice autrichienne Maria Hofstätter qui jouait déjà dans le premier volet et dans un certains nombres de longs-métrages du même auteur) en l'opposant à un époux abominable, auquel personne ne se résoudra à s'attacher. De quoi se convaincre une fois de plus que les envahisseurs sont parmi nous. Glaube prend ainsi des airs de film de propagande contre les musulmans et les immigrés. Un aspect qui peut profondément déranger, tout en demeurant pourtant fascinant. Nabil figure ainsi le Malin, allant même jusqu'à hurler de douleur lorsqu'Anna Maria l'asperge d'eau bénite pour se venger de l'humiliation qu'il lui a fait subir devant des amis partageant tout comme elle, la même ferveur pour le Seigneur Jésus Christ.

Glaube est une œuvre remarquable, d'une beauté plastique minimaliste et froide. En terme de musique, le spectateur ne sera dérangé que par les quelques airs religieux interprétés par une Anna Maria acquise à la cause de son Seigneur. Les plans sont fixes et la caméra n'offre aucune sorte de travelling. L'interprétation est juste et les deux acteurs incarnent à merveille ce couple mal assemblé. Quelques scènes pourront choquer, mais dans l'ensemble, le film touche à une vérité qu'il demeure toujours aussi risquer d'aborder sur grand écran. Ulrich Seidl l'a fait, et on ne peut que le remercier pour cela...

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