Après les États-Unis avec War of the Satellites
de Roger Corman, cette fois-ci, direction l'Angleterre
avec Fiend Without a Face du britannique Arthur
Crabtree. Petite production horrifique datant de l'année 1958 et
traduite chez nous sous le titre Monstres
Invisibles (alors que sa réelle
signification demeure Ennemi sans
visage), Fiend
Without a Face n'a
d'autre véritable intérêt que d'un point de vue historique,
politique et militaire puisque s'inscrivant dans la mouvance d'un
certain cinéma de science-fiction entrant dans le cadre de la
Guerre Froide qui opposa les États-Unis et l'URSS ainsi que le
régime communistes et les démocraties occidentales, avec en point
de mire, le nucléaire. Terme le plus souvent entendu dans l’œuvre
d'Arthur Crabtree puisque les habitants de la petite ville de
Winthrop sont apparemment victimes des retombées radioactives d'une
installation expérimentale due aux Forces Aériennes Américaines
qui ont mis en place un radar capable de scruter les activités de
leur ennemi juré : l'URSS.
Si
le cadre employé est celui d'une petite ville du Canada sur laquelle
est implantée une base américaine alors que les origines de Fiend
Without a Face
sont britanniques, l'approche du cinéaste anglais peut s'expliquer
par le fait que deux ans plus tôt, en 1956, lors de la Crise du
canal de Suez (29 Octobre-7 Novembre 1956), l'Angleterre (mais pas
seulement), a dû supporter une menace provenant directement de
l'URSS à l'époque ou elle fut dirigée par le politique Nikita
Khrouchtchev. Toutes les obsessions de l'époque transpirent donc
dans ce petit film mettant en scène des meurtres particulièrement
étranges, et dont les cadavres ont été victimes de prélèvements :
en effet, le cerveau ainsi qu'une partie de la colonne vertébrale de
celles-ci ont été arrachés, laissant ainsi des marques de
ponction.
En
parallèle à la série de meurtres, Fiend
Without a Face émet
l'hypothèse selon laquelle les expériences menées par l'Armée
seraient responsable des événements. D'ailleurs, la réaction des
bovins provenant de l'élevage d'un certain Griselle, première
victime à être retrouvée morte, semble d'abord la confirmer. Mais
le témoignage de sa sœur, Barbara, corrobore le fait que le
problème vient d'ailleurs. Et pourquoi pas alors du professeur R.E
Walgate, lequel mène des expériences sur la télékinésie.
Relativement bien interprété, Fiend
Without a Face demeure
au final assez ennuyeux. La faute à une sévère baisse de régime
due très certainement à un manque d'inspiration. Alors qu'il date
de 1956, si l'on pouvait imaginer un seul instant que le film
d'Arthur Crabtree ait pu ensuite un tant soit peu inspirer des
cinéastes, on pourrait alors éventuellement indiquer une certaine
ressemblance entre le siège des principaux protagonistes dans la
demeure du professeur R.E Walgate et celui des personnages de
La Nuit des Morts-Vivants
dans la maison, lieu central de son intrigue. Et pourquoi même
hypothéquer sur l'éventualité que Ridley Scott se soit inspiré
(comme il le fit ensuite avec La
Planète des Vampires
de Mario Bava) des curieuses créatures générées psychiquement par
ce même professeur R.E Walgate, lesquelles rappellent sensiblement
le Facehugger de Alien,
le Huitième Passager.
Au delà des quelques apparents intérêts que peut produire Fiend
Without a Face
sur les amateurs de science-fiction directement issue des années
cinquante, le propos demeure ouvertement Prosélytique...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire