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dimanche 8 janvier 2023

Avatar 2 : la voie de l'eau de James Cameron (2022) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Majoritairement et prioritairement préoccupé par l'intensité d'un scénario, Avatar 2 : la voie de l'eau aura pourtant fondamentalement changé mon opinion sur le fait qu'une œuvre peut et même, SE DOIT de contenir un véritable script. Un critère dans lequel doit forcément intervenir la notion d'originalité. Une jolie forme, je veux bien, mais surtout, du fond, du fond, du fond ! Autant dire qu'en redécouvrant récemment le premier volet de la franchise datant de 2009 me vint l'envie de me cogner la tête contre les murs de mettre laissé ''berner'' par son délicieux enrobage. Avatar 2 : la voie de l'eau continuera sans doute à brasser autant d'émules que de détracteurs. Mais aujourd'hui, j'ai presque envie d'être malhonnête au point de refuser aux derniers toute critique. Quelle soit constructive ou non. Il y eu le James Cameron de Terminator. Ce film constitué de matière brute que ne parviendrait pas à égaler et encore moins à surpasser le second volet de la franchise, n'en déplaise aux fans hardcore de Terminator 2 : Le Jugement dernier. Désormais, le James Cameron nouveau est arrivé et avec lui, un film-somme, représentatif de sa carrière toute entière d'amoureux du cinéma mais aussi et surtout de sa passion pour les fonds marins. On pourrait quasiment remonter aux origines de sa filmographie avec Piranha 2 : Les Tueurs volants mais non, hein, on va tout de même pas réveiller de mauvais souvenirs à ceux qui ont découvert la chose à l'époque de sa sortie où lors de sa diffusion en VHS. Une purge que même son auteur préfère oublier, c'est dire...
On va plutôt remonter en 1989 avec son sublime
Abyss dont tout le monde connaît l'histoire par cœur et qui déjà, s'avèrait être une prouesse technologique. Huit ans plus tard, James Cameron revenait avec sa grandiose adaptation d'une catastrophe que tout le monde connaît : celle du paquebot transatlantique (soit disant) insubmersible Titanic qui à la suite d'une collision avec un iceberg s'enfonça dans les eaux de l'océan Atlantique Nord, causant ainsi la mort de 1500 passagers environ... Depuis longtemps déjà James Cameron se passionnait pour le mythe mais sa réalisation sous forme de fiction ne marquera pas la fin de l'aventure ''sous-marine'' pour le réalisateur puisqu'après le succès phénoménal de son septième long-métrage, il réalisera trois documentaires portant peu ou prou sur la même thématique : les fonds marins. Ghosts of the Abyss en 2003, Volcanoes of the Deep Sea en 2004 et enfin Aliens of the Deep en 2005. On a donc bien compris que James Cameron et sa passion pour l'océan ne font plus qu'un... même si la chose ne saute pas aux yeux lorsque sort sur les écrans Avatar premier du nom puisque l'aventure situera essentiellement son action dans une zone vaguement comparable aux forêts tropicales terrestres...


Puis vint Avatar 2 : la voie de l'eau dont le sous-titre à lui seul démontre que James Cameron n'a pas encore tout à fait finit d'explorer mers et océans. Sauf qu'ici, ben, tout est... faux ! Ouais ! Mais ce qui pourrait paraître comme un inconvénient prend des allures de voyage sur l'une de ces planètes que les astronomes professionnels ou en herbe rêveraient un jour de fouler. Bonne nouvelle : on peut avoir détesté l'original pour se passionner pour cette séquelle qui, très honnêtement, n'a rien de vraiment commun avec Avatar. Treize années d'un travail titanesque qui ont permis à James Cameron d'obtenir un résultat très haut dessus des espérances de son public. Coinçant cependant ses détracteurs dans une boucle qui ne cesse de tourner autour du mythe : celui selon lequel le point faible de la franchise se situe au niveau du scénario. Et là, force est de reconnaître que tout comme il y a treize ans en arrière, cet Avatar 2 : la voie de l'eau n'est pas le film le plus original qui soit. On pourrait même dire qu'il brasse des thématiques tellement usées qu'on pourrait vanter les qualités de l’œuvre sur ses seules prouesses technologiques. Mais bon, comme je l'annonçais au début de cet article, le manque de profondeur du scénario est très largement pallié par tout ce qui se situe en dehors de ce seul aspect du long-métrage.
Car tout en entrant dans la salle d'un pas méfiant, à la sortie, le constat est sans appel. Le film tant attendu existe bel et bien et il s'appelle
Avatar 2 : la voie de l'eau. Avec cette suite, Avatar premier du nom ressemble à brouillon dont l'ampleur visuelle se doit désormais d'être revue à la baisse. Découvert au cinéma Mega CGR de Narbonne ce lundi aux côtés de ma compagne, la suite des aventures de Jake Sully (toujours interprété par l'acteur Sam Worthington) et de Neytiri (l'actrice Zoe Saldaña) le fut en 3D, forcément, mais également en HFR, ou High Frame Rate. Ce qui, en gros, signifie une nette augmentation du nombre d'images par seconde, permettant ainsi une fluidité de l'image totalement novatrice et visible notamment lors des scènes d'action. Il existe dans l'esprit d'une partie du public un point noir qu'il est nécessaire d'évoquer lors de l'emploi du HFR : si cette technologie permet effectivement de rendre plus lisibles les arrières-plans, il a pour certains, la fâcheuse tendance à lisser l'image. Ce que j'appelle personnellement, ''l'effet Soap-Opera''. Il faut donc d'abord choisir dans quelles conditions l'on va aborder le long-métrage. Soit en 24 images par secondes, soit en 48. Sachant que le film passe, paraît-il, allégrement de l'un à l'autre dans sa version HFR...


Notons que si cela semble avoir gêné une partie du public, ça n'a pas été le cas pour ma compagne et moi. Bien au contraire puisque la lisibilité n'en fut que plus grande que par le passé. Avatar premier du nom, je le répète, m'avait causé des maux de tête (image beaucoup trop sombre). Tandis que Avatar 2 : la voie de l'eau, lui, projette directement le spectateur au cœur de l'action. Plus immersif, voire même intrusif, l'on n'est plus simple spectateur mais ''acteur'' de l'action qui se déroule devant nos yeux. James Cameron invente un nouveau concept. Ou plutôt, réinvente la notion de documenteur en plongeant les spectateurs dans un univers à ce point réaliste que l'on ne se pose même plus la question de ce qui est vrai et de ce qui est faux. Images de synthèse ? Véritables décors ou personnages ? Des questions qui n'ont ici plus la moindre importance ni même le moindre sens. Pandora existe bel et bien et James Cameron nous le prouve ici. La moindre texture de peau, la moindre gouttelette d'eau, du plus petit au plus grand des représentants de la faune et de la flore, tout est pensé, généré et proposé au spectateur avec un sens inouï du réalisme. Avatar 2 : la voie de l'eau est une fiction, certes.
Mais c'est peut-être aussi et surtout un formidable voyage au cœur d'un peuple qui n'est pas si éloigné de certains que l'on rencontre sur notre propre planète. Des références inévitables qui me firent dire au temps du premier
Avatar que l'aventure manquait d'originalité. Sans doute parce qu'au fond, je ne croyais pas vraiment à cet univers qui visuellement m'avait pourtant séduit à l'époque. Tandis qu'à travers Avatar 2 : la voie de l'eau, James Cameron s'est employé à nous faire découvrir un monde merveilleux tout en exploitant scénaristiquement les failles qui agitent en temps réel notre planète la Terre. Impossible en effet de ne pas ressentir un certain malaise face à ces baleiniers qui déciment à la surface de nos océans les plus grands mammifère marins lorsque survient l'infâme chasseur de tulkun, Mick Scoreby (l'acteur Brendan Cowell). Quant à l'homme, James Cameron continue à en faire le visage du mal. L'envahisseur, destructeur d'un écosystème dont il ne cesse de vouloir prélever les ressources. Avec un affolant soucis du timing, James Cameron passe de la contemplation d'un univers aquatique et de ses magnifiques autochtones à l'arrivée ''en grandes pompes'' particulièrement tonitruante de l'armée commandée par l'avatar du Colonel Miles Quaritch (toujours interprété par Stephen Lang). Si bien que l'amateur de cinéma d'action et le doux rêveur pourront se retrouver côte à côte pour cette grande messe de plus de trois heures qui en paraissent moitié moins...


Avatar 2 : la voie de l'eau se présente moins comme une séquelle attendue que comme un nouveau cycle. Un nouveau point de départ. Mieux : une remise à zéro de l'univers de Pandora et des Na'vis. Un nouveau volet pour de nouveaux environnements qui s'avéreront au final beaucoup plus riches que dans le premier volet. Sorti des prouesses technologiques dont est gavé le film et qui pour une fois dans l'univers des blockbusters ne sert pas qu'à remplir des vides scénaristiques, l'aventure se veut également humaine. Moins portée sur l'amour entre deux ''créatures'' de nature différente que sur le lien familial, le film touche par la proximité qui relie les valeurs morales des Na'vis à celles que l'on rêverait de voir se généraliser sur notre propre planète. Pandora, c'est le paradis tel que la Terre devrait l'être. Sans l'homme pour la détruire. Un message profondément naïf, certes... Le nouveau long-métrage de James Cameron brasse une quantité de sujets, ce qui permet au film de toucher tout le monde à divers degrés. Fraternité, symbiose, dualité, environnement, etc... Rien que de très classique comme l'argueront sans doute certains. Mais pour une fois, oserais-je dire, quelle importance puisque le spectacle est ici total et que le fond rejoint la forme telle que les a voulu James Cameron. Et dire qu'il va falloir attendre 2024 pour découvrir la suite...

 

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