Majoritairement et
prioritairement préoccupé par l'intensité d'un scénario, Avatar
2 : la voie de l'eau aura
pourtant fondamentalement changé mon opinion sur le fait qu'une
œuvre peut et même, SE DOIT de contenir un véritable script. Un
critère dans lequel doit forcément intervenir la notion
d'originalité. Une jolie forme, je veux bien, mais surtout, du fond,
du fond, du fond ! Autant dire qu'en redécouvrant récemment le
premier volet de la franchise datant de 2009 me vint l'envie de me
cogner la tête contre les murs de mettre laissé ''berner'' par son
délicieux enrobage. Avatar 2 : la voie de l'eau
continuera sans doute à brasser autant d'émules que de détracteurs.
Mais aujourd'hui, j'ai presque envie d'être malhonnête au point de
refuser aux derniers toute critique. Quelle soit constructive ou non.
Il y eu le James Cameron de Terminator.
Ce film constitué de matière brute que ne parviendrait pas à
égaler et encore moins à surpasser le second volet de la franchise,
n'en déplaise aux fans hardcore de Terminator 2
: Le Jugement dernier.
Désormais, le James Cameron nouveau est arrivé et avec lui, un
film-somme, représentatif de sa carrière toute entière d'amoureux
du cinéma mais aussi et surtout de sa passion pour les fonds marins.
On pourrait quasiment remonter aux origines de sa filmographie avec
Piranha 2 : Les Tueurs volants
mais non, hein, on va tout de même pas réveiller de mauvais
souvenirs à ceux qui ont découvert la chose à l'époque de sa
sortie où lors de sa diffusion en VHS. Une purge que même son
auteur préfère oublier, c'est dire... On va plutôt remonter en
1989 avec son sublime Abyss
dont tout le monde connaît l'histoire par cœur et qui
déjà, s'avèrait être une prouesse technologique. Huit
ans plus tard, James Cameron revenait avec sa grandiose adaptation
d'une catastrophe que tout le monde connaît : celle du paquebot
transatlantique (soit disant) insubmersible Titanic
qui à la suite d'une collision avec un iceberg s'enfonça dans les
eaux de l'océan Atlantique Nord, causant ainsi la mort de 1500
passagers environ... Depuis longtemps déjà James Cameron se
passionnait pour le mythe mais sa réalisation sous forme de fiction
ne marquera pas la fin de l'aventure ''sous-marine''
pour le réalisateur puisqu'après le succès phénoménal de son
septième long-métrage, il réalisera trois documentaires portant
peu ou prou sur la même thématique : les fonds marins. Ghosts
of the Abyss
en 2003, Volcanoes of the Deep Sea
en 2004 et enfin Aliens of the Deep
en 2005. On a donc bien compris que James Cameron et sa passion pour
l'océan ne font plus qu'un... même si la chose ne saute pas aux
yeux lorsque sort sur les écrans Avatar
premier du nom puisque l'aventure situera essentiellement son action
dans une zone vaguement comparable aux forêts tropicales
terrestres...
Puis
vint Avatar 2 : la voie de l'eau dont
le sous-titre à lui seul démontre que James Cameron n'a pas encore
tout à fait finit d'explorer mers et océans. Sauf qu'ici, ben, tout
est... faux ! Ouais ! Mais ce qui pourrait paraître comme
un inconvénient prend des allures de voyage sur l'une de ces
planètes que les astronomes professionnels ou en herbe rêveraient
un jour de fouler. Bonne nouvelle : on peut avoir détesté
l'original pour se passionner pour cette séquelle qui, très
honnêtement, n'a rien de vraiment commun avec Avatar.
Treize années d'un travail titanesque qui ont permis à James
Cameron d'obtenir un résultat très haut dessus des espérances de
son public. Coinçant cependant ses détracteurs dans une boucle qui
ne cesse de tourner autour du mythe : celui selon lequel le
point faible de la franchise se situe au niveau du scénario. Et là,
force est de reconnaître que tout comme il y a treize ans en
arrière, cet Avatar 2 : la voie de l'eau
n'est pas le film le plus original qui soit. On pourrait même dire
qu'il brasse des thématiques tellement usées qu'on pourrait vanter
les qualités de l’œuvre sur ses seules prouesses technologiques.
Mais bon, comme je l'annonçais au début de cet article, le manque
de profondeur du scénario est très largement pallié par tout ce
qui se situe en dehors de ce seul aspect du long-métrage. Car tout
en entrant dans la salle d'un pas méfiant, à la sortie, le constat
est sans appel. Le film tant attendu existe bel et bien et il
s'appelle Avatar 2 : la voie de l'eau.
Avec cette suite, Avatar
premier du nom ressemble à brouillon dont l'ampleur visuelle se doit
désormais d'être revue à la baisse. Découvert au cinéma Mega
CGR
de Narbonne ce lundi aux côtés de ma compagne, la suite des
aventures de Jake Sully (toujours interprété par l'acteur Sam
Worthington) et de Neytiri (l'actrice Zoe Saldaña) le fut en 3D,
forcément, mais également en HFR, ou High Frame Rate. Ce qui, en
gros, signifie une nette augmentation du nombre d'images par seconde,
permettant ainsi une fluidité de l'image totalement novatrice et
visible notamment lors des scènes d'action. Il existe dans l'esprit
d'une partie du public un point noir qu'il est nécessaire d'évoquer
lors de l'emploi du HFR : si cette technologie permet
effectivement de rendre plus lisibles les arrières-plans, il a pour
certains, la fâcheuse tendance à lisser l'image. Ce que j'appelle
personnellement, ''l'effet Soap-Opera''. Il faut donc d'abord choisir
dans quelles conditions l'on va aborder le long-métrage. Soit en 24
images par secondes, soit en 48. Sachant que le film passe,
paraît-il, allégrement de l'un à l'autre dans sa version HFR...
Notons
que si cela semble avoir gêné une partie du public, ça n'a pas été
le cas pour ma compagne et moi. Bien au contraire puisque la
lisibilité n'en fut que plus grande que par le passé. Avatar
premier du nom, je le répète, m'avait causé des maux de tête
(image beaucoup trop sombre). Tandis que Avatar
2 : la voie de l'eau,
lui, projette directement le spectateur au cœur de l'action. Plus
immersif, voire même intrusif, l'on n'est plus simple spectateur
mais ''acteur'' de l'action qui se déroule devant nos yeux. James
Cameron invente un nouveau concept. Ou plutôt, réinvente la notion
de documenteur en plongeant les spectateurs dans un univers à ce
point réaliste que l'on ne se pose même plus la question de ce qui
est vrai et de ce qui est faux. Images de synthèse ? Véritables
décors ou personnages ? Des questions qui n'ont ici plus la
moindre importance ni même le moindre sens. Pandora existe bel et
bien et James Cameron nous le prouve ici. La moindre texture de peau,
la moindre gouttelette d'eau, du plus petit au plus grand des
représentants de la faune et de la flore, tout est pensé, généré
et proposé au spectateur avec un sens inouï du réalisme. Avatar
2 : la voie de l'eau
est une fiction, certes. Mais c'est peut-être aussi et surtout un
formidable voyage au cœur d'un peuple qui n'est pas si éloigné de
certains que l'on rencontre sur notre propre planète. Des références
inévitables qui me firent dire au temps du premier Avatar
que l'aventure manquait d'originalité. Sans doute parce qu'au fond,
je ne croyais pas vraiment à cet univers qui visuellement m'avait
pourtant séduit à l'époque. Tandis qu'à travers Avatar
2 : la voie de l'eau,
James Cameron s'est employé à nous faire découvrir un monde
merveilleux tout en exploitant scénaristiquement les failles qui
agitent en temps réel notre planète la Terre. Impossible en effet
de ne pas ressentir un certain malaise face à ces baleiniers qui
déciment à la surface de nos océans les plus grands mammifère
marins lorsque survient l'infâme chasseur de tulkun, Mick Scoreby
(l'acteur Brendan Cowell). Quant à l'homme, James Cameron continue à
en faire le visage du mal. L'envahisseur, destructeur d'un écosystème
dont il ne cesse de vouloir prélever les ressources. Avec un
affolant soucis du timing, James Cameron passe de la contemplation
d'un univers aquatique et de ses magnifiques autochtones à l'arrivée
''en grandes pompes'' particulièrement tonitruante de l'armée
commandée par l'avatar du Colonel Miles Quaritch (toujours
interprété par Stephen Lang). Si bien que l'amateur de cinéma
d'action et le doux rêveur pourront se retrouver côte à côte pour
cette grande messe de plus de trois heures qui en paraissent moitié
moins...
Avatar 2 : la voie
de l'eau
se présente moins comme une séquelle attendue que comme un nouveau
cycle. Un nouveau point de départ. Mieux : une remise à zéro
de l'univers de Pandora et des Na'vis. Un nouveau volet pour de
nouveaux environnements qui s'avéreront au final beaucoup plus
riches que dans le premier volet. Sorti des prouesses technologiques
dont est gavé le film et qui pour une fois dans l'univers des
blockbusters ne sert pas qu'à remplir des vides scénaristiques,
l'aventure se veut également humaine. Moins portée sur l'amour
entre deux ''créatures'' de nature différente que sur le lien
familial, le film touche par la proximité qui relie les valeurs
morales des Na'vis à celles que l'on rêverait de voir se
généraliser sur notre propre planète. Pandora, c'est le paradis
tel que la Terre devrait l'être. Sans l'homme pour la détruire. Un
message profondément naïf, certes... Le nouveau long-métrage de
James Cameron brasse une quantité de sujets, ce qui permet au film
de toucher tout le monde à divers degrés. Fraternité, symbiose,
dualité, environnement, etc... Rien que de très classique comme
l'argueront sans doute certains. Mais pour une fois, oserais-je dire,
quelle importance puisque le spectacle est ici total et que le fond
rejoint la forme telle que les a voulu James Cameron. Et dire qu'il
va falloir attendre 2024 pour découvrir la suite...
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