Paradies :
Glaube est
le second volet de la trilogie Paradies
tournée courant 2012 par le cinéaste autrichien Ulrich Seidl.
Un
cinéma ascétique. Minimaliste. Austère. Mais sans doute très
proche de la réalité. Celle qui entour Glaube
est aussi dérangeante que fascinante. Par choix, ou par nécessité,
Ulrich Seidl aborde le thème de la ferveur religieuse à travers le
portrait d'Anna Maria, dont la foi pour le Seigneur Jésus Christ est
telle que l'on pourra soit admirer sa dévotion, soit la rejeter en
bloc jusqu'à en être troublé. L'une des particularités du film
est d'opposer son héroïne a un époux dont la religion est
différente. Le musulman ici incarné par l'acteur amateur Nabil
Salem a ceci de très particulier qu'il endosse une personnalité
bien différente de l'image que se font les ignorants en matière de
religion tout en préservant tout de même certains des aspects les
moins reluisants. Le spectateur assiste ainsi à l'un des traits de
caractère d'un époux d'abord parti, puis revenu s'installer dans la
demeure du couple, s'acharnant sur son épouse, l'insultant, la
battant, alors même que l'un des engagements de l'Islam veut que
l'homme demeure bienveillant à l'égard de la femme. Glaube
a
ainsi la fâcheuse, quoique très honnête, habitude de montrer le
destin que connaissent certaines épouses, bien qu'ici, contrairement
à un fait souvent relaté, celle-ci ait apparemment conservé le
droit de croire en un Dieu différent.
En
ouvrant les hostilité entre les époux, le cinéaste Ulrich Seidl
semble évoquer l'un des troubles majeurs qui minent le moral d'une
partie de la population et qui veut que l'Occident connaissent des
heures troubles à travers l'immigration permanente d'hommes et de
femmes de confession musulmane dans leur pays. D'où l'écrasante
impression d'y voir l'étranger s'installer sans intention de
s'intégrer aux mœurs courantes et aux traits de caractères que
reflètent la république et le christianisme. Les frontières
qu'impose l'autrichien étant ici représentées par les murs que
constitue la demeure. Un foyer pas si tranquille que cela malgré
l'éprouvant traitement que s'inflige Anna Maria au nom de celui pour
lequel elle éprouve un amour sans limites, et malgré les
innombrables prières et invocations qu'elle répète inlassablement
au quotidien. De quoi se poser la question : mais que fait le
Seigneur pour aider sa brebis alors que le danger se fait de plus en
plus tactile ?
A
cette réponse, Ulrich Seidl apporte une seule et même réponse, et
qui demeure celle des débuts : la ferveur, toujours la ferveur.
Au mépris de l'humiliation, des hurlements, des crachats. A ce
titre, l'autrichien semble prendre fait et cause pour son héroïne
(l'épatante actrice autrichienne Maria Hofstätter qui jouait déjà
dans le premier volet et dans un certains nombres de longs-métrages
du même auteur) en l'opposant à un époux abominable, auquel
personne ne se résoudra à s'attacher. De quoi se convaincre une
fois de plus que les envahisseurs sont parmi nous. Glaube
prend
ainsi des airs de film de propagande contre les musulmans et les
immigrés. Un aspect qui peut profondément déranger, tout en
demeurant pourtant fascinant. Nabil figure ainsi le Malin, allant
même jusqu'à hurler de douleur lorsqu'Anna Maria l'asperge d'eau
bénite pour se venger de l'humiliation qu'il lui a fait subir devant
des amis partageant tout comme elle, la même ferveur pour le
Seigneur Jésus Christ.
Glaube
est une œuvre remarquable, d'une beauté plastique minimaliste et
froide. En terme de musique, le spectateur ne sera dérangé que par
les quelques airs religieux interprétés par une Anna Maria acquise
à la cause de son Seigneur. Les plans sont fixes et la caméra
n'offre aucune sorte de travelling. L'interprétation est juste et
les deux acteurs incarnent à merveille ce couple mal assemblé.
Quelques scènes pourront choquer, mais dans l'ensemble, le film
touche à une vérité qu'il demeure toujours aussi risquer d'aborder
sur grand écran. Ulrich Seidl l'a fait, et on ne peut que le
remercier pour cela...
Merci pour ce magnifique films.
RépondreSupprimermerci beaucoup
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