Ce regard... ça me
parle... Mais oui ! Il s'agit bien de Winona Ryder. Pas vue
depuis si longtemps que j'ai du mal à croire que c'est elle. La
jolie Kim Boggs d'Edward aux mains d'argent,
Elisabeta de Dracula
et Annalee Call d'Alien,
la résurrection
a pris des rides et son visage s'est quelque peu transformé. Et
maintenant, dans quoi joue-t-elle ? Il semblerait qu'elle
incarne l'un des personnages centraux de la série à succès
Stranger
Things.
Et tout récemment, elle a interprété le rôle de Kath dans le tout
premier long-métrage du réalisateur et scénariste Eli Horowitz.
Une œuvre qui comme beaucoup de pseudos-films d'épouvantes ou
thrillers débute de manière relativement banale. Une cabane au fond
des bois ici remplacée par un chalet où viennent s'installer pour
une poignée de jours Kath (Winona Ryder, donc) et son compagnon Max
(l'acteur John Gallagher JR.). Pas de chance ! Lorsqu'ils
arrivent sur place, c'est pour y découvrir la présence d'un homme
et d'une femme plutôt étranges qui en toute logique devraient
inquiéter le jeune couple. Mais non... ça passe crème. Pourtant,
malgré la dégaine de Al (l'acteur Owen Teague, fringué en ciré
vert bouteille avec la visible intention de jouer un tour pendable à
nos deux nouveaux venus) et l'attitude non moins inquiétante de
Greta (Brianne Tju), tout naturellement, Kath et Max acceptent de
dormir sur place. Tellement sympas les deux autres, qu'ils leur
offrent même l'opportunité de dormir dans la seule chambre du
chalet tandis qu'ils passeront la nuit parterre. Si ça, ça cache
pas de mauvaises intentions... et pourtant, la nuit venue, la soirée
se déroule plutôt bien puisque le quatuor nouvellement formé
organise un drôle de jeu de société. Si la partie ''déraille''
quelque peu, ça n'est rien en regard de la situation qui dès le
lendemain va se profiler : en effet, durant la nuit, et selon le
témoignage de Al, sa copine Greta et Max ont pris la poudre
d'escampette pour ne plus réapparaître. Peut-être un coup de
foudre ? Mais de là à les imaginer convoler ensemble et aller
faire un séjour aux Seychelles, faut pas charrier...
Gone
in the Night
est une œuvre assez particulière qui étonne plus pour le désordre
qui règne au sein du montage que pour le scénario. Sans être tout
à fait anodin, c'est bien la curieuse impression que tout n'est
régit qu'à travers l'esprit tordu d'un monteur ayant collé bout à
bout des parcelles d'un récit sans tout à fait prendre conscience
de la nécessité d'ordonner le tout qu saute aux yeux. Résultat, le
film fait le même effet que pourrait avoir un ouvrage littéraire
sur un individu atteint de dyslexie visuo-attentionnelle. Bref, on
comprend que dalle ! Du moins, durant la première demi-heure
puisque apparemment, c'est au spectateur de remettre un peu d'ordre
dans le récit et de réfléchir à ce qui fait partie du présent et
ce qui est à mettre sur le compte du passé. Car l'on s'en rend
compte alors, le long-métrage d'Eli Horowitz vogue entre l'un et
l'autre à travers plusieurs flash-back, défiant ainsi tout
cohérence en terme de montage. Max disparaît, puis réapparaît.
Ceux qui lui étaient étrangers semblent pourtant ensuite avoir déjà
croisé son chemin par le passé. Autant dire que le réalisateur
joue avec notre perception de l'environnement et des personnages.
Sauf que, ben ouais, on finit par comprendre que derrière les
manigances du bonhomme se cache une mise en forme davantage
maladroite que réellement réfléchie. Débarque alors à l'écran
l'acteur Dermot Mulroney dans le rôle de Barlow avec lequel Kath se
lie d'amitié. Un type sympa, capable de remettre à sa place sans en
avoir l'air un client particulièrement retors auquel est confrontée
la jeune femme, alors fleuriste. Sympa mais aussi et surtout très
malade. Atteint d'une maladie génétique incurable, Barlow se sait
condamné. Alors se déploient, toujours avec maladresse, les
véritables intentions du réalisateur et scénariste. La forme ayant
beaucoup de mal à rejoindre le fond, Gone
in the Night
s'avère assez peu plaisant à regarder. D'autant plus que le film
grouille d'incohérences plus grosses encore qu'une verrue plantée
au beau milieu d'un visage angélique !
[Attention
Spoil!!!] Je ne sais quelle serait l'attitude de chacun devant une
telle situation, mais ça commence dès le lendemain de la soirée
entre les quatre jeunes gens. Une fois informée que Greta est partie
avec Max, que fait Kath ? Et bien elle reprend la route, puis
rentre tranquillement chez elle reprendre le cours de son existence
sans se soucier de ce qui a pu advenir de son petit ami. Curieux vu
le caractère ambigu des deux étrangers. Un détail au regard de ce
qui demeure sans doute l'une des plus grossières invraisemblances
qu'ait enfanté le septième art. Car on le découvrira plus tard,
Barlow (qui en fait est le propriétaire du chalet que lui avaient
loué Kath et Max), Al et Greta se connaissent déjà. L'on comprend
alors que la disparition du compagnon de Kath n'a rien à voir avec
ses hormones mais plutôt avec un projet relativement sinistre... au
sein duquel se niche donc une incohérence de taille :
l'attitude de Barlow face à une Greta qu'il fait mine de ne pas
reconnaître alors même que quelques instants plus tard, on
découvrira qu'il était ignorant du sort qu'accordèrent à Max la
jeune femme et son copain Al. Question : pourquoi feindre de
reconnaître devant Kath qui enquête finalement sur la disparition
de Max, la jeune métisse alors qu'il (on parle bien de Barlow)
ignore tout du projet que celle-ci vient de mettre en place aux côtés
de al ? Un détail dont l'énormité confirme tout ou partie des
failles qui irriguent le récit. De plus le thème de la rupture
alourdissant le propos, certains échanges entre Kath et Barlow
s'avèrent relativement ennuyeux. Seul intérêt d'une telle
accumulation de défauts : Gone
in the Night
s'en trouve alors plongé dans une atmosphère très particulière
quoi que sans doute involontaire...
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