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vendredi 29 juin 2018

Emprise de Bill Paxton (2001) - ★★★★★★★★★☆



Qu'ont en commun Herk Harvey, Charles Laughton, Leonard Katle, Saul Bass, Jim Muro, et dans le cas présent, Bill Paxton ? Et si je vous dis, Carnival of Souls, The Night of the Hunter, The Honeymoon Killers, Phase IV, Street Trash et Frailty ? Oui, bon, en fait, je triche un peu, car contrairement aux autres, Bill Paxton n'a pas réalisé un long-métrage, mais deux. Car oui, le point commun entre les autres cinéastes est d'avoir signé un seul film. Cinq longs-métrages, cinq grands classiques dans leur genre respectif. Concernant Bill Paxton, nous éluderons la question concernant son second et dernier film réalisé en 2005, soit douze ans après sa mort, pour nous pencher sur Frailty, qui chez nous est sorti sous le titre Emprise. A ne pas confondre bien entendu avec L'Emprise de Sidney J. Furie qui comme son homonyme est lui aussi un très grand film, et lui aussi tiré d'un fait divers réel. Les deux films entretiennent d'ailleurs beaucoup plus de points communs qu'il n'y paraît au premier abord. Celui de Sidney J. Furie prend pour cadre le cas véridique concernant une certaine Doris Bither qui affirmait que sa maison était hantée. Les médecins Barry Taff et Kerry Gaynor qui menèrent leurs propres investigations se rendirent compte que la jeune femme était la victime d'une entité invisible.
Si le récit de Frailty ne semble avoir que peu de rapports avec celui évoqué ci-dessus, le cas qui nous est présenté ici par Bill Paxton est la transposition cinématographique des méfaits perpétrés par un tueur en série ayant réellement commis des meurtres, aidés par son fils de quinze ans. Là encore, il s'agit d'une récit tournant autour d'une emprise. Mais désormais, le personnage incarné par le mal ne fait qu'exécuter des tâches ingrates ordonnées par Dieu lui-même. C'est en tout cas ce qu'affirme Meiks, père d'Adam et Fenton, qui après avoir eu une vision ordonne à ses deux enfants d'accomplir avec lui une série d'actes criminels qui ont la particularité de recouvrir l'aspect d'actes de foi.

Bill Paxton réalise à cette occasion un film d'une noirceur extrême. Que l'on aurait pu simplement juger de film d'horreur mais qui en réalité est bien davantage que cela. L'acteur-réalisateur évoque l'absence de libre-arbitre, et le développement d'une obsession découlant d'une éducation religieuse jusqu’au-boutiste. La mère absente, les deux enfants n'ont que leur père auquel se raccrocher. Seule figure parentale, il est celui que les plus jeunes écoutent. Celui qui prône les justes valeurs. Et indique la voie à suivre. Encore faut-il que ses deux jeunes brebis acceptent de l'accompagner dans sa démarche criminelle. Une solution finale que Bill Paxton a l'intelligence d'organiser sous forme de combat contre le mal. C'est ainsi donc que les enfants n'ont jamais l'occasion de tuer leurs semblables puisque dans l'esprit de leur père et dans le leur, leurs victimes sont des démons et non pas des humains. D'un mysticisme parfois fort inquiétant, Frailty plonge ses personnages dans un univers nihiliste effroyablement sombre que la partition musicale obsédante de Brian Tyler accentue davantage.

L'incarnation des différents interprètes est tout à fait remarquable. Bill Paxton bien entendu, mais également Matt O'Leary qui campe le fils Fenton enfant, et surtout Matthew McConaughey à l'âge adulte. Le film dérange et questionne sur les dérives de la foi. Le doute plane au dessus des spectateurs, avides de connaître la vérité sur les visions du père. Est-il réellement investit de ce pouvoir ou bien n'est-il que la victime d'un déséquilibre mental ? D'une manière générale, les crimes perpétrés dans Frailty sont le résultat d'une psychose qui a tendance à se généraliser depuis quelques années. Une œuvre incroyable. Bouleversante, parfois choquante, et en tout cas admirablement mise en scène par le regretté Bill Paxton...

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