Avec La Septième
Compagnie au Clair de Lune,
l'acteur-réalisateur Robert Lamoureux signait non seulement le
troisième et dernier volet de la saga La
Septième Compagnie,
mais également son septième (!?!) et dernier long-métrage en tant
que cinéaste. Désormais, la guerre semble belle et bien terminée
pour Pithivier, Tassin et Chaudard. Dans une France occupée par
l'envahisseur nazi, chacun a repris ses habitudes. Et notamment
l'ancien 'sergent-chef'
qui
depuis sa démobilisation s'en est retourné auprès de son épouse
et de leur quincaillerie. Laquelle, à ce propos, semble avoir été
la victime d'un très important glissement de terrain entre les
premier et derniers volets de la saga puisque jusqu'à présent, le
magasin des Chaudard était situé à Vesoul tandis qu'il semble
désormais à plus de trois-cent kilomètres au sud de la préfecture
du département de la Haute-Saône. Cette petite erreur géographique
n'ayant pas d'incidence particulière sur le déroulement du récit,
poursuivons.
Nous
sommes donc en 1942, et nous découvrons enfin l'épouse de Paul
(anciennement Louis) Chaudard, prénommée Suzanne (anciennement
Paulette). Pas très sérieux tout ça, mais continuons. Lorsque
réapparaissent Pithivier et Tassin dans la vie de Chaudard, cela
fait deux ans que les trois compagnons de guerre ne se sont pas vus.
Et c'est exactement à cet instant précis de leurs retrouvailles que
débarque dans la cave du couple de quincailliers, le commandant
Gilles, l'un des chefs de fil de la résistance. Si Suzanne est au
courant, son époux, lui, ignore tout des manigances de sa femme et
de son beau-frère Gaston Gorgeton. Il faut dire que Paul ne
bénéficie pas vraiment de la sympathie et de la confiance de ce
dernier qui, aidé de sa sœur, préfère taire son appartenance à
la résistance.
Pourtant,
un soir, tout va changer pour nos trois valeureux retraités de
l'armée française. Alors qu'ils sont partis chasser le lapin, des
circonstances vont les mener sur la route de la résistance. Au point
même d'être par erreur, reconnus comme les principaux membres du
réseau de résistance 'Attila'...
« Lutter
contre les forces judéo-maçonniques »
Avec
ce troisième volet, Robert Lamoureux parvient à relancer l'intérêt
d'un récit qui aurait autrement pu s’essouffler à force de
redondance. C'est ainsi qu'il fait quasiment table rase sur le passé.
D'ailleurs, du casting original, le cinéaste ne convoque désormais
plus que le trio incarné par Pierre Mondy, Jean Lefebvre et Henri
Guybet depuis le second épisode (Aldo Maccione ayant abandonné le
rôle de Tassin à l'issue du premier volet). Pierre Tornade et les
autres habitués ayant disparu, il fallait bien engager de nouvelles
têtes. C'est ainsi que l'on retrouve parmi les interprètes,
Patricia Karim dans le rôle de Suzanne, Gérard Jugnot dans celui de
Gaston Gorgeton, mais également André Pousse dans le rôle du chef
de la milice Lambert aux ordres duquel on retrouve Jean-François
Derec dans la peau d'un milicien. A ce propos, il est bon à savoir
que la gifle que reçoit ce dernier un peu après la neuvième
minutes de la main même d'André Pousse n'était pas feinte. En
effet, las de répéter la même scène, celui-ci frappa réellement
un Jean-François Derec qui, preuve à l'appui, ne s'y attendait
certainement pas.
La Septième
Compagnie au Clair de Lune,
c'est l'occasion une fois encore de retrouver nos trois héros dans
des situations toujours plus rocambolesques. Fini les uniformes
d'officiers ou de soldats allemands. Il 'incarnent'
ni plus ni moins que trois des têtes pensantes de la résistance locale.
D'ailleurs, l'une des scènes demeurant sans doute parmi les plus
irrésistiblement drôles se situe tout d'abord dans un
café-restaurant dont le patron vante auprès de Suzanne et Georges,
les 'exploits'
de Chaudard et de ses deux amis. Une séquence précédent un plan
durant lequel ces derniers sont étendus au sol, hagards, et en tout
cas très éloignés de l'image élogieuse faite quelques secondes
auparavant en leur faveur. Autre participation savoureuse :
celle de Jean Carmet qui dans le rôle du passeur est tout bonnement
irrésistible. Bien que demeurant de qualité quasiment égale aux
deux volets précédents, La Septième Compagnie
au Clair de Lune ne
rencontrera malheureusement pas le même succès avec moitié moins
de spectateurs dans les salles. Une chute de fréquence qui sans
doute reflétait une certaine lassitude pour nos héros. Il était
donc temps d'en finir même si très secrètement, l’éventualité
d'un quatrième opus aurait sans doute réjouit les fans de la
saga...
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