Pour faire suites aux
aventures de Tassin, Pithivier et du sergent-chef Chaudard de la
trilogie La Septième Compagnie
et démontrer que les trois longs-métrages réalisés par Robert
Lamoureux ne sont pas les affligeantes comédies franchouillardes
qu'il paraissent être, petit tour non exhaustif des comédies
françaises mettant en avant des troufions de l'armée. Avec, pour
débuter ce cycle, Les Bidasses en Vadrouille de
l'acteur et producteur français Michel Ardan qui sous le pseudonyme
de Christian Caza, réalisait en 1978, son second et dernier
long-métrage, quatre ans après La Grande
Nouba.
L'une des spécificité de ces Bidasses en
Vadrouille
étant d'être principalement interprété par quatre membres du
groupe de rock à géométrie variable, les Martin
Circus.
Déjà présents lors d'une courte apparition dans
Les Bidasses en Folie
de Claude Zidi sept ans plus tôt en 1971, Les
Bidasses en Vadrouille apparaît
donc comme une opportunité pour le cinéaste qui profite de
l'engouement du public français pour le groupe Les Charlots formé autour de
Gérard Rinaldi (complété par Gérard Filipelli, Jean Sirus et
Jean-Guy Fechner et Luis Rego), pour imposer cette fois-ci à l'écran
le groupe de rock français (considéré alors comme le premier du
genre) les Martin
Circus,
fondé en outre par le bassiste Bob Brault et le saxophoniste Gérard
Pisani, mais dont le membre le plus célèbre demeure Gérard Blanc.
Les Bidasses en
Vadrouille est
donc très clairement né sur les cendres des
Bidasses en Folie.
Mais si ce dernier n'était déjà pas connu pour de quelconques
faits glorieux, le film de Christian Caza enfonce davantage le clou
en proposant un spectacle des plus navrant. Le terme franchouillard
prenant ici tout son sens, les interprètes, amateurs ou non, sont
tous d'une affligeante médiocrité.
Pour
information, outre les membres des Martin
Circus,
les plus connus des acteurs faisant partie du casting demeurent le
rondouillard Gérard Crosse, déjà vu lui-même dans le film de
Claude Zidi cité plus haut mais encore plus tard dans
Touch'pas à mon Biniou
de Bernard Launois, Mieux vaut être Riche et
bien Portant que Fauché et Mal Foutu
de Max Pécas, ou bien Le Cri du Hibou
de Claude Chabrol. Un acteur qui interprétera nombre de rôles
de flics. L'acteur franco-suisse Paul Mercey, lui-même habitué aux
rôles de policiers (entre autres choses) puisqu'on le verra
notamment dans La Route Joyeuse
de Gene Kelly, L'Ours
d'Edmond Séchan, Le Gigolo
de Jacques Deray ou encore beaucoup plus tard dans
French Connection 2
de John Frankenheimer. Des 'gueules'
de
cinéma que les amateurs de nanars ne sont pas prêts d'oublier.
Participe également à l'aventure, le journaliste et chansonnier
Pierre Douglas, fameux imitateur du politique Georges Marchais. C'est
d'allieurs la caractéristique principale de son personnage dans le
film de Christian Caza. L'interprète y incarne le rôle du Ministre
de l'intérieur qui dès qu'il est enervé, prend la voix de l'ancien
secrétaire du Parti communiste français.
Considéré
à tort comme l'un des chaînons de la saga des Bidasses
dont
les seuls véritables segments sont ceux interprétés par les
membres des Charlots),
Les Bidasses en Vadrouille est
culturellement et intellectuellement désastreux. Dans la veine
d'innombrables comédies françaises des années soixante-dix (au
centre desquelles les spectateurs pouvaient retrouver les mêmes
têtes d'affiche, telles que Sim, Paul Préboist, ou encore Alice
Sapritch pour les premiers noms qui me viennent à l'esprit), le film
de Christian Caza n'est qu'une accumulation de répliques navrantes,
jamais amusantes, dont les interprètes entassent les unes après les
autres, les situations faussement cocasses et d'une affligeante
mièvrerie. Les Martin
Circus
sautillent, gémissent, grimacent, chantent parfois (pour le bonheur
des fans, sans aucun doute) et lancent quelques vannes sans doute
écrites sur un coin de table après une soirée de beuverie. Le
récit tournant autour de quatre bidasses ayant dérobé un tank et
sur lequel l'armée et les politiques aimeraient bien mettre la main,
Les Bidasses en Vadrouille
n'offre rien d'autre qu'un minuscule tour d'horizon de la France
profonde. Tellement plat que suivre les aventures de nos quatre héros
est une mission presque impossible à honorer sans que le spectateur
ne tourne de l’œil. Tentez l'expérience si vous voulez, mais
prémunissez-vous alors d'un filtre anti-connerie car les dégâts
collatéraux infligés par Les Bidasses en
Vadrouille
sont irréversibles...
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