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samedi 29 mars 2025

La damnée d'Abel Danan (2024) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Hasard malheureux du calendrier, c'est après avoir découvert Control Freak de Shal Ngo que je suis tombé sur La damnée du réalisateur français Abel Danan dont le premier long-métrage Don't Watch! a vu le jour sur la plateforme de streaming UniversCiné en décembre dernier et dont le second film partage avec celui du cinéaste américain quelques similitudes (légende taoïste d'un côté et marocaine de l'autre). Conçu bien en amont mais diffusé dans les salles de cinéma en octobre 2024 sans doute en raison du Covid-19,  La damnée apparaît déjà aujourd'hui comme étant fortement anachronique. Alors que le virus qui enferma la population française durant de longs mois bénéficia à de nombreux longs-métrages tous genres confondus, La damnée arrive avec un train de retard (un '' détail '' qui amusera plus ou moins les fréquents usagers de la Sncf). Incarné par une héroïne d'origine marocaine, l'on aurait pu et dû se prêter au fantasme de découvrir une œuvre exotique provenant du Maghreb mais bien qu'étant née d'une famille originaire dOudja, l'actrice Lina El Arabia, l'évocation et les rarissimes représentations géographiques du Maroc ainsi que certaines compositions dues au musicien français Benjamin Grossmann n'empêchent pourtant pas La damnée de n'être qu'un petit film d'horreur qui reste ancré dans un esprit très occidental. N'en déplaise aux quelques séquences tournées au Maroc revenant sur les origines du Mal qui semble s'être invité dans le petit appartement de l'héroïne prénommée Yara, Abel Danan ne parvient malheureusement pas à se distinguer de la concurrence.


Le réalisateur tente de semer le doute entre les troubles psychiatriques d'une jeune femme atteinte d'agoraphobie, les symptômes présumés du Covid-19 et la présence d'une créature originaire d'un petit village marocain bien décidée à se venger sur la descendance de celles et ceux qui s'en prirent à elle au temps de son vivant. Après, évidemment, le film emprunte son concept à toute une vague de longs-métrages portant sur le thème des esprits et des malédictions sans pour autant parvenir à apporter sa pierre à l'édifice. La damnée manque ainsi cruellement d'originalité et bien que portant son sujet autour d'une légende géographiquement exotique, le résultat est d'une platitude quasi exemplaire. On sent pourtant qu'Abel Danan et son interprète principale tentent des choses. Si certains visuels ne sont pas inintéressants et si Lina El Arabia fait tout pour rendre crédible la situation dans laquelle est plongé son personnage, au final, le film demeure plutôt fade. N'est pas Roman Polanski ou Catherine Deneuve qui veut. Nous sommes donc très loin du génial Répulsion auquel, parfois, le film semble se référer (le meurtre au couteau) ou des productions asiatiques façon J-Horror qui demeurent avant tout parmi les meilleures références en matière d'agressions surnaturelles et domestiques. Concernant le sous-texte très contemporain du patriarcat, là encore, le réalisateur se montre relativement timide. La damnée reste essentiellement une sorte de vade-mecum du cinéma fantastico-horrifique qui permet surtout à son auteur de régurgiter toutes ses connaissances en la matière sans pour autant y ajouter sa touche personnelle. En conclusion, l'on réservera tout d'abord le film aux néophytes puisque les habitués risquent de s'ennuyer devant cet étalage de poncifs...

 

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