Il s'en passe des choses
dans la vie de Sean Crawley. Alors qu'il travaille une fois de plus
pour un salaire de misère, endossant cette fois-ci la combinaison de
peintre en bâtiment, il fait la connaissance de Duke Wayne, un
électricien douteux qui lui propose d'échanger leur numéro de
téléphone au cas où ce dernier aurait un travail à proposer au
jeune homme. Sean Accepte et très vite, il est mis en relation avec
Ray Matthews, un entrepreneur louche qui lui propose de suivre un
avocat afin de récolter un maximum de renseignements sur lui. Tout
se passe bien pour Sean, et lorsqu'il revoit son employeur pour la
seconde fois, celui-ci lui propose contre la somme de treize mille
dollars, de tuer l'homme en question qui possède des documents fort
compromettant contre lui. D'abord inquiet, Sean finit par accepter
car l'argent promis en échange de ce nouveau contrat lui permettra
de refaire sa vie. Mais bien qu'il ait honoré le contrat, que
personne ne l'ait vu pénétrer dans la demeure de l'homme qu'il a
été chargé de tuer, la suite va se révéler plus compliquée pour
le jeune homme : Ray Matthews refuse de verser la somme promise
à Sean qui pour se venger, lui confie qu'il a en sa possession des
documents volés chez la victime qui prouvent que l'entrepreneur est
un escroc. Si Ray Matthews refuse de verser les treize mille dollars
à Sean, ce dernier ira remettre le document aux autorités. Mais
Matthews ne l'entendant pas de cette oreille là, il fait appel à
Duke Wayne et de deux ses hommes afin d’extorquer auprès de Sean
des informations sur le document en question afin de le récupérer.
C'est le début d'un long cauchemar pour le jeune homme...
Et dire que le héros
incarné par l'acteur Chris McKenna va en baver est un faible mot
pour décrire le calvaire que va vivre le jeune homme. Stuart Gordon
signe une œuvre sans concessions qui souffre malgré tout d'un
défaut majeur qui empêche la totale immersion : il manque en
effet à ce récit sordide ce petit grain visuel qui l'aurait empêché
de ressembler à un téléfilm du dimanche après-midi.
Esthétiquement, The King of the Ants est
effectivement plutôt laid et n'est pas très raccord avec le sujet
évoqué. On aurait sans doute aimé que le film possède l'esprit
16mm d'une œuvre telle que le Combat
Shock de
Buddy Giovinazzo, pour ne citer que ce seul exemple. D'autant plus
que comme pour son très bon Stuck,
le cinéaste américain profite du sujet de son œuvre pour trimbaler
sa caméra dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Il n'est
en effet pas rare que dans The
King of the Ants
on croise la route de sans domiciles fixes. De pauvres hères à la
limite de la schizophrénie qui font parfois peur à voir.
Le long-métrage de Stuart Gordon souffre également
d’invraisemblances de taille auxquelles le spectateur est bien
obligé de réagir. Comment par exemple accepter le fait que le jeune
héros, à l'encontre duquel Duke Wayne vient de proférer de très graves menaces,
se risque à le menacer de révéler aux autorités l'existence d'un
dossier compromettant envers Ray Matthews ? Ou pire encore :
le scénario justifie le calvaire de Sean alors qu'il aurait été
beaucoup plus simple pour ses geôliers de le faire définitivement
disparaître, aucun détail n’étayant le fait que sa mort rendrait
publique le dit dossier compromettant.
A
part ces quelques problèmes de scénario, The
King of the Ants
envoie du lourd. Le film est dérangeant de bout en bout. De
l'emprisonnement du héros dans un ranch isolé, jusqu'aux
traitements dont il est victime, et jusqu'à sa morbide idylle avec
Susan Gatley (incarnée par Kari Wuhrer), propre épouse de l'homme
qu'il tua plusieurs jours auparavant. A part un Timm Sharp dont le
jeu se révèle navrant, le reste du casting est à la hauteur. On y
croise le chemin de George Wendt qui joua notamment dans
Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ?,
Dreamscape
ou dans un épisode de Columbo,
ainsi que Daniel Baldwin, le frère d'Alec et William Baldwin, eux
aussi acteurs. The
King of the Ants
est une très belle surprise. Violent et parfois très graphique...
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