Le sosie de Charles
Bronson Robert Bronzi fut l'année passée le héros de deux
longs-métrages. The Gardener
de Scott Jeffrey et Rebecca Matthews ainsi que Escape
frome Death Block 13
de Gary Jones dont il me revient la difficile tâche de faire la
critique la plus objective qui soit. N'étant pas parmi les choses
que je m'étais promis d'effectuer en cette fin d'année 2022, je
pourrais très simplement passer par de très courts raccourcis et
écrire que le film est un sombre navet mais non : sans la faire
aussi longue qu'une pénible et inutile chronique remontant du début
de sa conception jusqu'à sa diffusion sur telle ou telle plateforme
de streaming, je vais essayer de motiver mes impressions à travers
quelques termes plus ou moins bien sentis : Daubesque,
nanardesque, burlesque... Si je n'avais pas été à ce point si
rapidement à court d'adjectifs, j'aurais pu remonter à travers eux
jusqu'aux origines du cinéma le plus infamant, le plus niais, le
plus ridicule et le plus mal fagoté pour écrire ce ressenti qui m'a
traversé l'esprit et le corps durant plus d'une heure et trente
minutes. Clone bouffi et inexpressif d'une star bien connue du cinéma
d'action américain qui déjà n'exprimait elle-même pas vraiment ce
qu'elle ressentait, Robert Bronzi ne semble pour autant avoir jamais
été aussi bavard que dans ce Escape from Death
Block 13 qui
pompe à peu près tout ce qui existe depuis déjà très longtemps
sur le thème de la prison. Du héros accusé à tort d'un crime
qu'il n'a pas commis. Enfermé dans une prison où les gardiens sont
au moins aussi brutaux que ceux qu'ils ont la charge de maintenir
dans un calme relatif. Découvrant que s'y déroulent de drôle de
manigances auxquelles est directement liée la directrice de
l'établissement Warden jack (l'actrice Debbie Scaletta). Et se
faisant quelques bons camarades et quelques ennemis dont un
représentant de l'espèce humaine parmi les plus gratinés...
Le
long-métrage de Gary Jones (son douzième après toute une série de
productions horrifiques réalisées en 1994 et 2013) débute de
manière formidablement invraisemblable. Le personnage incarné par
Robert Bronzi, Mick, se rend dans l'entreprise du type qui embauchait
son frère récemment décédé afin de toucher les douze mille
cinq-cent dollars environ d'assurance que sa famille n'a toujours pas
perçu après sa mort. Un sac rouge forcément douteux à la main
droite et une idée fixe en tête, on aura rarement vu plus grotesque
situation sur grand ou petit écran. Ou comment se jeter dans la
gueule du loup la tête la première. Deux solutions : soit le
héros est un fieffé abruti, soit est-il confondant de naïveté.
L'une et l'autre de ces impressions planant au dessus de sa tête
durant la quasi totalité du récit, on ne sait jamais vraiment si
l'impression d'indolence permanente de Mick/Robert Bronzi est due à
son très mauvais jeu d'acteur ou si c'est le script de Gary Jones
lui-même qui veut cela. Se faisant passer pour le type blasé,
persévérant, impassible, le type se frotte alors à des montagnes
de muscles dont il parvient toujours à relever les défis physiques
et mentaux. Ce qui, pour ce dernier, s'avère plutôt aisé vu le
niveau intellectuel de la plupart des personnages. Le film tente
d'instaurer un certain esprit de camaraderie et d'entraide mais l'on
est encore très loin de la puissance et de l'émotion qui pouvait se
dégager de certaines séquences des Evadés
de Frank Darabont ou des rapports qu'entretenait Clint Eastwood avec
certains de ses co-détenus dans L'Évadé
d'Alcatraz
de Don Siegel...
Escape from Death
Block 13 souffre
de tout un tas de lacunes à commencer par le scénario qui n'invente
rien et pioche dans le vivier de ce qui a déjà été mainte fois
évoqué. Vient ensuite la piètre interprétation quasi généralisée
du casting à commencer par la vedette elle-même dont le seul atout
semble être sa grande ressemblance avec Charles Bronson. À part ce
''petit détail'' qui a tout de même son importance, le bonhomme est
vraiment mauvais. Inutile de se voiler la face. Si Mick a l'air aussi
impavide, c'est bien parce que l'acteur est incapable de transmettre
la moindre émotion. Un personnage que le réalisateur aurait par
ailleurs mieux fait de rendre muet ! Se déroulant presque
entièrement à l'intérieur d'une prison, le long-métrage de Gary
Jones ''bénéficie'' d'un traitement visuel assez ignoble. La
photographie est hideuse au point que l'on a souvent l'impression que
les décors sont fictifs et que certains semblent même n'être que
des projections sur fond vert (la séquence située dans la
chapelle). Question effets-spéciaux, l'équipe d'une petite dizaine
d'artisans s'est chargée de nous en mettre plein la vue. Résultat :
l'action est ponctuée de gunfights dont les impacts sont réalisés
à partir de CGI
parfaitement dégueulasses. De cette engeance qui n'a rien à envier
à toute cette vague de DTV
filmés à la vas-vite qui se tournent à longueur d'années, seule
la révolte des prisonniers qui intervient lors du dernier
quart-d'heure sauve le film du naufrage. Alors que la rétine en
prend un coup à cause de son atroce esthétique, voilà que le
réalisateur se lâche et nous propose un carnage lors duquel les
impacts de balles se multiplient et où l'on aura également droit à
quelques plans gore. À part cela, Escape from
Death Block 13
est visuellement déplaisant. Des fautes de goût esthétiques, une
mise en scène bancale, un scénario banal et une interprétation
navrante renverra le film de Gary Jones au rang de navet pour
certains et de nanar pour les autres...
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