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mardi 1 avril 2025

37 : l'ombre et la proie d'Arthur Môlard (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Premier long-métrage écrit et réalisé par le cinéaste français Arthur Môlard après les courts-métrages Jiminy en 2013 etScaramouche Scaramouche en 2018, 37 : l'ombre et la proie est un thriller en huis-clos en grande partie tourné à l'intérieur d'une cabine de semi-remorque conduit par Vincent. Un chauffeur marié et père de deux filles qui à la frontière accepte d'accueillir à son bord ''Trente-sept'', une migrante enceinte malgré l'interdiction de prendre des passagers. La jeune femme était jusque là montée dans le camion de Fredo (Arnaud Churin), un autre conducteur et ami de Vincent dont on apprendra très rapidement qu'il a été abattu d'une balle dans la tête. Très vite, Vincent comprend que ''Trente-sept'' est probablement coupable du meurtre. Évoquer ce dernier n'étant en soit une révélation qui n'a rien de vraiment capital puisqu'un détail (du sang coule de la portière passager de la victime) ainsi que l'affiche ne laissent la place à aucune autre hypothèse. D'autant plus que la passagère de notre héros se comporte de manière plutôt inadéquate. En effet, on peut supposer qu'en tant que migrante, la jeune femme aurait dû avoir tendance à se faire discrète. Concernant la mort de Fredo, 37 : l'ombre et la proie ne fait donc pas du cas un mystère et l'intérêt du long-métrage reposera sur un tout autre objet. Et même sur plusieurs qu'il serait majoritairement criminel de révéler ici. À l'origine du projet l'on trouve la société Parasomnia Production dont la structure repose sur le financement de films de genre français. Collaboration entre Moana Films et Sony Pictures Entertainment France, le long-métrage d'Arthur Môlard est l'un des premiers projets de la société qui produit ainsi une œuvre sinon budgété à hauteur d'un blockbuster d'action à la française, du moins aussi ambitieux que put l'être un certain The Hitcher signé en 1986 par le réalisateur américain Robert Harmon. Véritable film culte dans lequel le protagoniste Jim Halsey (C. Thomas Howell) prenait à bord de son véhicule John Ryder (diabolique Rutger Hauer) dans un film sous tension dans lequel ce dernier semait la mort tout en étant particulièrement menaçant vis à vis du jeune conducteur. En cela, 37 : l'ombre et la proie s'en rapproche très clairement. Mais plutôt que de s'inscrire exclusivement dans les genres Thriller, Road-Movie et film d'horreur, Arthur Môlard convoque une thématique très en vogue actuellement : celui du sort des migrants et de leur transport illégal à bord de camions afin de les faire traverser le pays jusqu'en Angleterre.


Si la première partie du film ne brille pas par son originalité, la suite des événements prouvera que le réalisateur et la scénariste Claire Patronik qui est venue le soutenir dans l'élaboration du scénario ont quelque chose de véritablement tangible à proposer au public. Un script pervers et inattendu soutenu par plusieurs twists qui relanceront la machinerie jusqu'au terme du récit. Dans le rôle de Vincent, l'acteur Guillaume Pottier qui dernièrement est apparu dans L'amour ouf de Gilles Lellouche et Bastion 36 d'Olivier Marchal incarne un personnage attachant mais réservé, soucieux de préserver les siens au point d'avoir contracté une assurance vie à son nom si jamais sa famille devait rencontrer des soucis financiers. Bien que le film tourne autour de son personnage et de celui interprété par l'actrice suisse Melodie Simina (dont ''Trente-sept'' est le premier vrai rôle principal sur un grand écran), 37 : l'ombre et la proie n'en met pas moins en scène quelques personnages secondaires. Tels Patti, Carlos et Pepito, respectivement incarnés à l'écran par Agnès Sourdillon, Christophe Vandevelde et Ary Gabison. Le long-métrage d'Arthur Môlard réserve quelques jolis instants de tension, comme lorsque nos deux principaux protagonistes rejoignent les collègues de Fredo dans un bar afin de lui rendre un dernier hommage. Le film n'en est pas moins réduit parfois à quelques facilités qui rendent certaines scènes improbables. Comme lors de cette séquence justement, surtout lorsque Vincent danse avec la jeune migrante. Une situation qui aurait probablement laissé espérer pour le personnage une porte de sortie lui permettant de se saisir du sac de la jeune femme renfermant l'arme à feu de Fredo. Mais non, en Saint-Vincent (comme le décrira notamment Patti), on ne saura sans doute jamais s'il agit avec prudence en raison des conditions physiques de ''Trente-sept'' (je rappelle qu'elle est enceinte) ou pour préserver ses amis qui risqueraient pour le coup de prendre une balle perdue. Toujours est-il que le film ménage une jolie tension, laquelle prend de l'ampleur au fil du récit, jusqu'à cette révélation qui remet tout en question et que je vous pousse à découvrir par vous-même. Au final, aussi exiguë que puisse être la structure du projet, 37 : l'ombre et la proie fonctionne parfaitement. On ne s'ennuie jamais grâce à une relance scénaristique permanente qui permet en outre de mettre de côté les quelques invraisemblances qui émaillent le récit. À voir, donc...

 

1 commentaire:

  1. Oui, le migrant doit faire partie du "générateur de scénario aléatoire" de Luc Besson dans le cinéma français... :-)

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