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mercredi 6 mars 2024

Le Vourdalak d'Adrien Beau (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Alors que s'apprête à voir le jour le Nosferatu de Robert Eggers, énième itération cinématographique d'un mythe non officiellement emprunté à celui du Dracula de Bram Stoker pour de simples questions de droits par le réalisateur allemand Friedrich Wilhelm Murnau et par le producteur et architecte Albin Grau, en France, l'une des meilleures surprises de ces dernières années à quant à elle été récemment et tout à fait réglementairement inspirée d'une tout autre œuvre littéraire. Celle du romancier, poète et dramaturge russe Alexis Konstantinovitch Tolstoï, frère du célèbre écrivain Léon Tolstoï. Apparue après son décès, la nouvelle La Famille du Vourdalak : Fragments inédits des Mémoires d'un inconnu est donc à l'origine de l'adaptation sur grand écran du premier long-métrage du réalisateur français Adrien Beau qui jusque là était demeuré l'auteur de deux courts-métrages tout deux réalisés en 2011 et intitulés La petite sirène et Les condiments irréguliers. Mais pour quelles raisons évoquer Dracula ou son pendant germanique Nosferatu dans cet article consacré au Vourdalak d'Adrien Beau ? Parce qu'il s'agit là également de traiter du vampirisme. Au départ, l'on découvre sur une route de campagne le Marquis Jacques Antoine Saturnin d'Urfé (l'acteur suisse Kacey Mottet Klein) démuni de ses bagages après qu'il eut été victime d'une attaque de diligence par des brigands d'origine turque. Ces mêmes bandits que le père de ceux qui vont bientôt l’accueillir plus ou moins froidement dans leur auberge est parti chasser avec d'autres habitants de la région. Un certain Gorcha qui restera durant un temps, très mystérieux. Car jusqu'au retour du propriétaire de l'établissement où il viendra s'abriter, le Marquis ne fera la rencontre que de sa progéniture constituée de l'envoûtante Sdenka (Ariane Labed), de son frère cadet Piotr (Vassili Schneider), de l'aîné Jegor (Grégoire Colin) ainsi que de l'épouse Anja et Vlad le fils du couple (Claire Duburcq et Gabriel Pavie). Quant à Gorcha, le paternel, le réalisateur et scénariste Adrien Beau l'incarne lui-même. Ou tout au plus lui offre-t-il le don de parler puisque comme nous le découvrirons plus tard, ce personnage fort inquiétant n'est pas interprété par un acteur mais par une marionnette à échelle humaine conçue par Franck Limon-Duparcmeur. Dans et autour d'une auberge à l'architecture extérieure relativement séduisante mais dont les intérieurs s'avèrent nettement plus sinistres, c'est l'attente.


''On'' a promis au Marquis que Gorcha lui offrirait un cheval afin qu'il poursuive son chemin mais en attendant le retour du maître des lieux, le jeune notable essaie de nouer un contact avec Anja avant de se rapprocher de la sensuelle et mystérieuse Sdenka. L'intrigue se déroulant au dix-huitième siècle, les costumes s'imposent. Et notamment celui que porte le Marquis Jacques Antoine Saturnin d'Urfé, visage poudré, chapeau tricorne vissé sur le crâne. Un nanti qui semble s'effrayer de tout, sursaute au moindre bruit ou suffoque très (trop?) longuement à l'idée d'avoir pu tomber d'une falaise. La rencontre entre cet homme de la grande bourgeoisie et une famille aux conditions de vie modestes donne lieu à des situations tout d'abord pittoresques.jusqu'à ce que l'effroi et le fantastique ne s'invitent au cœur d'un récit qui jusque là faisait la part belle à un certain hermétisme artistique puisqu'en effet, les dialogues de Le Vourdalak sont prononcés de manière fort théâtrale. Une approche qui conditionne plus ou moins le spectateur tout en prenant le risque de le voir totalement s'écarter d'un sujet au demeurant fort passionnant. L’œuvre sort des sentiers battus et aborde son sujet historico-fantastico-romanesque en employant des techniques très particulières comme l'usage de la voix-off et du ''marionnettisme''. Créateur de l'atelier Pumcoco, le sculpteur spécialisé dans les effets-spéciaux Franck Limon-Duparcmeur donne ainsi naissance à un vampire dont les ''ficelles'' sont certes ''visibles'' à l'image mais dont le ténébreux charisme n'a rien à envier à celui des deux plus célèbres mythes littéraires et cinématographiques du vampirisme, Dracula et Nosferatu. Emprunt d'une certaine poésie mais frayant aussi parfois avec le burlesque, Le Vourdalak offre également quelques purs moments de terreur que le spectateur traitera peut-être malheureusement avec distanciation. L'élégance de la mise en scène et de l'interprétation liée à une certaine absurdité n'enlève heureusement rien au charme de cet exemple rare de cinéma horrifique hexagonal dont les qualités, nombreuses, pallient sans trop de difficultés aux quelques choix plus que discutables qui auraient pu le renvoyer à la case ''nanar''...

 

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