Lorsque la Scandinavie se
lance dans le film catastrophe, cela peut donner de bons résultats.
Bølgen de Roar Uthaug, en 2015. Skjelvet
de John Andreas Andersen, trois ans plus tard. En 2024, c'est au tour
du suédois Richard Holm de se lancer dans l'aventure avec Avgrunden
en s'inspirant d'un fait-divers authentique ayant eu cours en 2020
dans la ville minière de Kiruna, en Suède. Auteur d'une série de
long-métrages tournés directement en vidéo ou d'épisodes de
séries télévisées, Avgrunden
est le premier véritable film ''cinématographique'' de Richard
Holm et pour le coup, la déception est à la hauteur de nos
attentes. Tellement mauvais qu'on croirait la chose avoir été
produite par l'une de ces sociétés fauchées spécialisées dans la
production de Mockbusters !
Tout commence par un court résumé de la catastrophe s'étant
réellement déroulée sur le territoire de Kiruna, avec force images
en noir et blanc et se poursuit par une courte séquence lors de
laquelle de jeunes gens enivrés se retrouvent emportés par une
faille toute récente. Là, déjà, on sent que ça va piquer les
yeux. On a tant et si bien l'impression que le réalisateur se méfie
des spécialistes en effets visuels embarqués sur le projet que ces
premiers soubresauts d'une catastrophe à venir sont à peine
visibles à l'écran. Comme si les cacher derrière des fourrés
permettait de camoufler leur piètre qualité. Ensuite, l'on a droit
au coup des époux (pas tout à fait) divorcés. Elle (Tuva Novotny
dans le rôle de Frigga Vibenius) s'ébat sur le canapé familial
avec son nouvel amant Dabir Ayobi (Kardo Razzazi) tandis que son ex
(Peter Franzén dans le rôle de Tage Vibenius) débarque pour fêter
l'anniversaire de leur fils Simon en compagnie de leur fille Mika
(Felicia Maxime, en mode rebelle) et de sa petite amie Aila
(l'actrice Tintin Poggats Sarri........... dont les parents étaient
apparemment fans du dessinateur belge, Hergé!).
Et
ouais, comme d'hab, on a droit au couple homosexuel, le virus LGBT
ayant
donc atteint les côtés suédoises ! Bon, en même temps, ça
n'est pas très grave puisque la copine de Mika crèvera en tombant
dans un trou. Bon débarras ! Découvert par Tage le pantalon
sur les genoux, la rencontre entre le nouveau compagnon de Frigga et
le père de famille ne va pas être des plus facile. Mais là encore,
les scénaristes Robin Sherlock Holm et Nicola Sinclair ainsi que le
réalisateur ont pu puiser dans les dizaines, les centaines, les
milliers de scripts écrits par d'autres auteurs pour d'autres œuvres
cinématographiques dans lesquels des ''pièces rapportées'' se
comportaient en véritables héros afin de gagner les faveurs d'un ou
plusieurs protagonistes au départ relativement méfiants envers eux.
Maintenant que l'on a à peu près situé la position de chacun,
force est de reconnaître que Avgrunden
est assez pénible à suivre en raison d'une succession de ventres
mous qui peinent à nous maintenir éveillés. Ça n'est d'ailleurs
pas le grondement du glissement de terrain qui me réveilla au beau
milieu du récit, mais mes propres ronflements ! Outre quelques
séquences situées en ville lors desquelles des fissures
apparaissent au beau milieu des routes et des trottoirs, emportant au
passage quelques figurants, on a droit à une scène située au fin
fond d'une mine (l'occasion d'entendre geindre comme une fiotte le
mari éconduit de Frigga), une autre lors de laquelle un glissement
de terrain d'ampleur cataclysmique met en exergue les désastreux
CGI,
et enfin, une séquence de secourisme (la mère, le père, la fille
et l'amant tous unis dans un même élan de solidarité) à... pisser
de rire, je vous le dis. Frigga se lançant corps et âme sur un tas
de décombres en mode Lara
Croft.
Le père montrant ENFIN un peu de courage en sacrifiant sa propre
existence (là encore, bon débarras). Tout ceci pour une séquence
qui sent bon le micro-budget ! Bref, passez votre chemin.
Avgrunden
est au mieux un téléfilm et au pire, un ersatz de production à la
The Asylum.
Vous êtes prévenus...
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