Au regard des critiques
assassines dont fut l'objet Upurga
du réalisateur letton Ugis Olte, il se pourrait que certains de ses
détracteurs ne se soient même pas donné la peine d'aller jusqu'au
bout de cette étrange aventure au cœur d'une forêt partagée en
deux par une rivière apparemment maudite. C'est du moins ce que
semble évoquer sa traduction dans notre pays tandis que l'origine du
titre demeure une énigme. Très peu d'informations circulent au
sujet du long-métrage sur notre territoire et contraint donc à se
lancer dans une recherche effrénée afin d'en savoir davantage sur
le message que semble vouloir diffuser cette intrigue hors norme qui
pourtant démarre sous de peu appétissants oripeaux. En effet,
Upurga
étant filmé à l'aide d'une caméra numérique, l'image est à
l'aune des soap opera et diffuse une impression de ''direct'' assez
peu satisfaisante. Un grain absent qui décrédibilise instantanément
le propos, des personnages inintéressants, un cadre qui pour
l'instant n'a rien de véritablement séduisant et des dialogues on
ne peut plus élémentaires, on comprend que certains spectateurs
aient eu envie de s'acharner sur l’œuvre d'Ugis Olte au point de
lui offrir des remarques particulièrement blessantes. Le sujet ?
Une poignée de jeunes adultes dont un guide, quelques influenceurs
et un cameraman ont choisi de tourner une vidéo aux abords et au
cœur d'une rivière. Les premiers ennuis arrivent avec l'apparition
d'un garde forestier particulièrement réticent quant à leur
présence en ces lieux. Contraints de quitter leur futur campement,
Andrejs, Eva, Matiass et les autres n'auront que faire de ses
recommandations et passeront outre pour effectuer la tâche pour
laquelle ils sont venus ici. S'agissant d'une œuvre d'épouvante un
brin mystique, Upurga
laisse d'emblée envisager des événements terribles dont sera le
principal témoin le guide Andrejs (l'acteur Igors Selegovskis).
Provoquant
une rupture de ton relativement saisissante à l'issue d'une scène
de sexe, le film part dans de stratosphériques délires visuels sans
doute un peu trop limités en terme de budget. La générosité avec
laquelle le cinéaste cherche à apporter une vision éclatée de son
récit est à égale distance du résultat qui s'affiche à l'écran.
La méthode est donc ici assez simple. Exploser les codes du montage
pour noyer l'intrigue sous une chape d'incompréhension. Et qu'on le
veuille ou non, ça marche ! En effet, après que la crainte
d'assister à une énième relecture d'un Slasher
dans lequel un tueur fou s'en prendrait à une bande de jeunes
adultes décérébrés ait disparue, on comprend par la suite que le
propos n'est pas là. Quelques indices laissent pourtant supposer que
notre guide pourrait être à l'origine des événements à venir
(des années en arrière, l'individu fut incapable de sauver de la
noyade une jeune femme qui se trouvait bloquée au fond de la rivière
en question) et pourtant, rien de si commun ne sera visible à
l'écran. Des antagonistes qui ne sont pas vraiment les méchants que
certaines séquences laissent croire, un environnement sauvage à la
Délivrance
et autres survivals en milieux hostiles, mais surtout, un catalogue
d'images dont on ne saisit pas tout d'abord le sens et dont le
spectateur fera le lien avec une étrange fleur parasitant la faune
environnante. Manquant de profondeur et de professionnalisme, Upurga
est typique de ces œuvres naturalistes qui ces dernières années
eurent l'opportunité de créer des atmosphère envoûtantes,
ambiguës et fantasmagoriques mais qui elles furent produites dans de
bien meilleures conditions techniques et financières. Reste que le
long-métrage d'Ugis Olte demeure une curiosité finalement pas
aussi inintéressante qu'on aurait pu le craindre...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire