Désiré
vient de remporter un concours de détective amateur. Il s'en vante
auprès de son entourage et fait part de son indéfectible sens de
l'observation et de son incroyable flair. Son seul défaut
finalement, étant de ne pas supporter la vue d'un cadavre.
Travaillant dans les assurances, et précisément contre le vol, il
arrive au bureau avec trois quart d'heure de retard. Son patron, qui
n'est autre que son oncle, Henri, ne sachant pas comment se
débarrasser de son neveu du fait de sa parenté, apprend que Désiré
a gagné au concours de détective amateur. C'est ainsi qu'il l'envoi
résoudre un étrange mystère survenu dans l'immense demeure des
Saint-Val dans laquelle le propriétaire des lieux a été retrouvé
mort. Désiré accepte avec engouement et part donc enquêter.
Lorsque
le jeune assureur arrive sur les lieux, l'ambiance est sinistre. Il
est accueilli par les inquiétants Antoine, le maitre d'hôtel et
Suzy, la gouvernante. Assise dans le salon, Madame de Saint-Val
présente à Désiré les quelques amis qui sont venus la soutenir :
la jeune actrice Suzy Delcourt, le Docteur Dartignac, Max Roberthal,
un ami du défunt. Antoine et Rose montent les bagages de Désiré
qui commence à investir la demeure afin de trouver pour quelle raison
on aurait voulu assassiner Monsieur de Saint-Val.
Mais
ce qui n'était encore qu'une vague supposition finit par devenir une
certitude pour le jeune enquêteur lorsque est retrouvée morte la
propriétaire des lieux. Le Docteur Dartignac diagnostique une mort
fulgurante due à une piqûre derrière l'oreille. Désiré découvre
plus tard qu'elle a été faite à l'aide d'une sarbacane, celle-là
même qui a disparue de la pièce où elle était exposée...
Réalisé
en 1945, Le
Mystère Saint-Val est
la première des deux collaborations entre le cinéaste René
Le Hénaff et le prolifique acteur Fernandel (les deux hommes
tourneront ensemble cinq ans plus tard Uniformes
Et Grandes Manœuvres). Dès lors
que le personnage de Désiré pénètre la demeure des Saint-Val, une
ambiance lugubre est instaurée. Entre les inquiétants serviteurs,
le mutisme dont semblent être victimes les invités de la
propriétaire, et l'orgue qui anime la soirée, le spectateur est
directement plongé dans une ambiance qui rappelle de part ses
décors, certaines œuvres de la Hammer. Certains visages (notamment
ceux d'Antoine et Suzy) et la manière dont sont filmés les décors
(idée ingénieuse mais très vite abandonnée en cours de route)
rappellent l'expressionnisme allemand. Quand au déroulement de
l'intrigue, nous ne sommes pas loin de l’œuvre d'Agatha Christie
et tout particulièrement de son célèbrissime Dix
Petits Nègres (Le
roman policier le plus vendu dans le monde). La supercherie, elle, par
contre, ressemble à celle d'une œuvre horrifique qui verra le jour
trente-six ans plus tard, Happy
Birthday To Me.
Fernandel
devient donc le bouc émissaire d'une plaisanterie de mauvais goût.
Une manière de le mettre face à cette prétention qu'il aime étaler
au grand jour. On appréciera l'ambiance générale. Cette petite
note d'humour que l'on retrouve dans le comportement de Fernandel et
qui désamorce l'angoisse qui pourrait naître des étouffants
décors, du comportement curieux des serviteurs et de la série de
meurtres dont est témoin le pseudo-détective. Dune aura fantastique
et d'une enquête intéressante à suivre, on passe alors à un
déluge d'événements dont Désiré, finalement, sortira vainqueur.
Le
Mystère Saint-Val s'éloigne
donc grandement des œuvres comiques auxquelles Fernandel nous a si
souvent habitués. Et si l'humour est omniprésent, on nage surtout
en pleine intrigue policière. Une très bonne surprise...
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