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mercredi 23 septembre 2015

Shine de Scott Hicks (1996)



"Shine" ou l'histoire véridique du pianiste virtuose David Helgott dont l'enfance menée à travers une éducation judaïque rigide et sévère a rendu d'une exceptionnelle sensibilité. Un père aux méthodes peu conventionnelles, étouffantes et fatales pour l'équilibre de ses enfants et notamment de son fils David puisqu'elles seront sans doute à l'origine de la rupture entre ce dernier et sa famille. Le père, dont on comprends qu'il veuille absolument éviter de reproduire sur ses enfants l'éducation hermétique au monde qui l'entourait afin de préserver le cocon familial dans son entière intégrité, ira finalement bien plus loin encore et fera de David l'objet de ses fantasmes, de ses rêves de jeunesse perdus avec pour principale philosophie celle d'être à tout prix le premier et de gagner, toujours gagner sur tous les fronts (étrange impression alors que lui, le père, perd peu à peu l'emprise qu'il a sur son fils). La mère quand a elle subit sans jamais rien dire et les traits sur son visage marquent son absence d'encouragement et sa totale soumission face au caractère particulièrement orageux de son mari.

Tout finira pourtant par changer dans la morne existence de notre héros puisqu'un concours lui permettra de faire la connaissance d'un homme qui verra en lui un éventuel futur pianiste de génie et lui ouvrira les portes d'une liberté retrouvée et surtout l'espoir d'enfin se libérer du joug de son père pour vivre pleinement de sa passion "presque" sans contraintes. Des pressions qu'il affrontera face à son professeur dans une certaine quiétude et une volonté de toujours s'améliorer dans l'art qu'il pratique : le piano. Sa séparation d'avec son père ne lui a pas fait oublier sa ferveur pour le grand Sergueï Rachmaninov qu'il espère toujours pouvoir interpréter sur scène.

Séparé de sa famille, renié par son propre père et enfin incorporé dans une grande école, David passera des années a étudier le piano afin d'approfondir ses connaissances avec toujours en toile de fond l'ombre de son père. Ses compétences prennent autant d'ampleur que de valeur puisqu'il semble être très apprécié dans son entourage alors que son parler semble traduire une souffrance intérieure de plus en plus présente.

La pleine expression de son talent aboutira lors d'une représentation musicale qui fera de lui le héros de la soirée mais qui sonnera aussi le glas d'un espoir de carrière et de reconnaissance puisqu'à la toute fin de son interprétation d'un concerto de Rachmaninov, David s'effondrera au sol atteint d'une grave dépression nerveuse et ne se relèvera que dix années plus tard,..

Ce résumé succinct n'a malheureusement pas la profondeur de l'image qui nous est ainsi proposée par le cinéaste Scott Hicks et qui relate d'une certaine façon la première étape dans la vie de David Helgott. La seconde qui elle se découvrira aux yeux des curieux de tous poils, peut être considérée comme une sorte de renaissance dans l'existence de David puisqu'elle relatera le retour du héros vers ce auquel il a tendu toute sa vie...

Geoffrey Rush (qui interprète David Helgott à l'âge adulte) est simplement sublime de finesse et d'émotion et rends son personnage tout à fait attachant. Le réalisateur lui, plutôt que de chercher à systématiquement arracher des larmes aux spectateurs a su jouer du mal de son héros pour nous servir des scènes très souvent drôles et d'autres beaucoup plus tragiques comme les retrouvailles éphémères entre un David qui se voit toujours comme un petit garçon réservé et un père qui affirme sa position de chef de clan malgré une certaine retenue flagrante de sa part. Cette scène mérite à elle seule que l'on se penche sur ce film. En l'espace de quelques minutes on réalise l'immense talent du cinéaste qui à travers les quelques mots échangés entre le père et le fils arrive à nous chavirer d'émotion. La musique joue beaucoup sur les esprits avec pas mal d'orchestrations si bien que l'on regrette de ne pas profiter plus souvent des talents de David installé face à son piano et ce, surtout dans la première moitié du film.

Un film qui touche au cœur, dont on se souvient longtemps après son visionnage et surtout, un visage qui marque, celui de Geoffrey Rush.

Admirable.

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