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jeudi 24 septembre 2015

Hysteria de Brad Anderson (2014)



Hysteria est le dernier film en date du cinéaste américain Brad Anderson qui depuis ses débuts n'a commis que très peu de fautes de goût puisqu'à part son très décevant L'Empire des Ombres, il n'a tourné que d'excellents films. Pour sa dernière œuvre, il convoque des artistes aussi confirmés que Ben Kingsley (qu'on verra auparavant dans le Transsiberian de Anderson) et Michael Caine. A leurs cotés, Kate Beckinsale et Jim Sturgess leur tienne la chandelle avec leurs indéniables qualités d'interprètes.
Jim Sturgess est un jeune docteur fraîchement diplômé qui vient parachever sa formation d’aliéniste à l’hôpital psychiatrique de Stonehearst oû l'attend le Docteur Silas Lamb et toute son équipe. Brad Anderson plonge ses acteurs à une époque où l'homosexualité et l’épilepsie étaient encore considérées comme des troubles mentaux. On connaît le soucis du détail du cinéaste qui met en place un environnement réaliste et fourmillant de détails que n'aurait pas renié l'esthète Peter Greenaway. Comme à son habitude, Anderson développe son sujet sans vraiment en fournir les clés bien que dès le départ l'on découvre l'horrible vérité sur cet immense édifice qu'est Stonehearst.

En effet, il nous révèle assez vite que les médecins ne sont pas ceux que l'on pensait et que les geôles souterraines renferment de bien inquiétants secrets. A ce titre, un phénomène bien particulier se produit : Alors qu'en temps normal la frontière entre le bien et le mal est sans équivoque, ici, on a bien du mal à choisir son camp. D'un coté, un "médecin" mégalomane qui rêve de régner sur ce désastreux empire qu'il est en train de fonder sur les cendres de ce qui fut un asile tenu par une équipe de psychiatres et d'infirmières aux méthodes discutables. De l'autre, ces derniers, enfermés dans des cages insalubres et lentement voués à la mort. Si l'on est d'abord acquis à la cause des vrais médecins et infirmières, les propos tenus par le "Docteur" Lamb ont de quoi nous faire réfléchir. Choisissant des méthodes douces pour soigner la folie de ses congénères, son personnage dénote un comportement qui mêle à la fois l'irresponsabilité et l'humanité.

Librement inspiré de la nouvelle de l'écrivain Edgar Allan Poe Le Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume, Hysteria semble en avoir déçu certains. S'il est vrai que le film connaît des ruptures de tons assez inégales c'est parce que le film de Brad Anderson tutoie des genres aussi divers que le drame, le thriller, et parfois même l'épouvante. Le quatuor d'interprètes Ben Kingsley, Michael Caine, Kate Beckinsale et Jim Sturgess porte littéralement le film sur ses épaules. En transposant son œuvre à la toute fin du dix-neuvième siècle, le cinéaste impose un climat très particulier qu'il n'aurait sans doute jamais pu obtenir autrement.

La folie est dispensée à grande échelle au cœur d'une population d'aliénés ayant pris le pouvoir. Brad Anderson démontre surtout qu'avec l'espoir et la motivation les plus sincères, la folie ne peut mener à bien son projet et qu'elle est vouée à l’échec. Hysteria est une fois de plus une belle réusite de la part du cinéaste américain, et on ne lui en voudra pas de ces quelques dernières minutes durant lesquelles il met un terme à son histoire. Inutile, un peu grotesque, et tellement en deçà de tout ce qui a précédé...


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