À l'origine des Secrets
de la Princesse de Cadignan
fut un vain de jeu de séduction qui se soldat par un échec. Et à
l'issue duquel, l'écrivain et dramaturge français Honoré de Balzac
créa ce personnage de fiction. L'homme aura eu beau tenter de
prendre dans ses filets Claire de Maillé de La Tour-Landry, épouse
du Duc de Castries, sa déception aura au moins eu pour conséquence
de faire naître dans l’œuvre d'Honoré de Balzac une héroïne
qui constamment apparaîtra au fil de divers écrits. Et parmi ces
derniers, celui qui donne désormais son nom au dernier long-métrage
mis en scène par l'actrice et réalisatrice française Arielle
Dombasle, Les secrets de la Princesse de
Cadignan.
D'une remarquable rigueur que d'aucun pourrait considérer de
suicidaire, la septuagénaire n'a pas encore osé proposer à
d'autres les idées parfaitement saugrenues qui lui passent par la
tête et qu'elle préfère visiblement elle-même diriger. Depuis
trente années qu'elle partage la vie de Bernard Henri-Levy, on
remarquera que des débuts érotiques jusqu'à l'apogée
grandiloquente de ses dernières œuvres en tant que réalisatrice,
Arielle Dombasle aura su faire fi des commentaires obséquieux et
aura su demeurer telle que ses diverses apparitions télévisuelles
et cinématographiques nous l'ont présentée. Libre, joyeuse, vivant
peut-être essentiellement pour le regard énamouré de son homme,
véritable pense-bête rappelant que la vie n'est que plaisir et
excentricité à ceux qui vivent dans l'obscurité, la voici donc aux
commandes d'un nouveau long-métrage qui comme les autres et
notamment Opium
ou
Alien Crystal Palace,
est emprunt d'une passion défaillante pour la direction d'acteurs et
l’auto-centrisme. Dans Les Secrets de la
Princesse de Cadignan,
forcément, Arielle Dombasle s'offre la part du lion... ou de la
lionne en interprétant l'héroïne du récit. Cette femme aux
conquêtes multiples dont elle confie le contenu à l'écoute très
amicale de la marquise d'Espard qu'interprète de son côté Julie
Depardieu.
Un
monde d'hommes où l'on croise Honoré de Balzac, forcément, Eugène
de Rastignac, l'un des personnages récurrents de l'écrivain, ainsi
que divers aristocrates qui les uns après les autres sont tombés
sous le charme de la jeune femme. Celle-ci a beau avoir la trentaine
et celle qui l'interprète plus du double, chaque individu qui tombe
dans ses filets est hypnotisé par sa beauté. On pourrait facilement
opposer aux Secrets de la Princesse de Cadignan,
le Danton d'Andrzej
Wajda, le Barry Lindon
de Stanley Kubrick ou une partie de l’œuvre de Peter Greenaway
afin d'asseoir le fait que le génie de la réalisatrice lui a été
ôté dès sa naissance. Mais plus sobrement et donc avec infiniment
plus de délicatesse, c'est avec le cinéma de Jean-Pierre Mocky que
l'on comparera plutôt cette grandiloquente approche du romanesque
ou tout ou presque est l'occasion d'évoquer le pire... et donc le
meilleur si l'on est un tant soit peu fanatique de ce qui touche de
près ou de loin au Nanar ou au cinéma Z ! Pourtant, qui
voudrait vraiment s'acharner sur cette pauvre créature qui
vraisemblablement sans s'en rendre compte, signe presque à chaque
fois des œuvres ni faites ni à faire ? Pas moi, en tout cas.
Sans être l'horrible descendant de la pire engeance
cinématographique hexagonale des années ''Philippe Clair'' et
consorts, on pourrait même dire que le film repose parfois sur
quelques éclats de génie, si rares cependant, qu'on les considérera
d'accidentels. Les deux actrices jouent avec un tel manque de naturel
que celui-ci cantonnerait presque en parallèle, l'expression
théâtrale à une certaine forme d'hyperréalisme. Musique baroque
ou romantique entrecoupée de sessions électroniques parfaitement
anachroniques, costumes en frou-frou et outrancièrement colorés,
l'idée de la décadence traverse l'esprit sans pour autant jamais
choquer l'auditoire. Comme d'habitude, Arielle Dombasle est en roue
libre et emporte avec elle dans un tourbillon d'idée saugrenues, un
parterre d'interprètes prêts à sacrifier leur carrière et leur
réputation. Une certaine idée de l'abandon de soi, de l'abnégation,
et sans doute aussi du renoncement au profit d'une artiste
s'auto-déifiant. Bref, et contrairement aux apparences, Les
Secrets de la Princesse de Cadignan
est un incunable... pour spectateurs avertis, cela va sans dire...
Tiens, il n'a pas de note celui-là, c'est donc qu'il est en négatif... Quand on sait avec qui elle est maquée, c'est à se demander si ce n'est pas contagieux... :-)
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