Un homme se réveille de
nuit au beau d'une fosse remplie de cadavres. Il n'a aucune idée de
sa propre identité ni des raisons pour lesquelles il se trouve ici.
Alors que quelqu'un lui jette une corde afin de lui permettre de
s'extraire du trou, une fois à la surface, son sauveteur a disparu.
Armé d'un pistolet, il erre dans une forêt, sous une pluie
battante, jusqu'à tomber sur maison éclairée. Sans même frapper à
la porte il pénètre dans la demeure et entend des murmures.
Avançant avec prudence, il tombe nez à nez avec cinq personnes. La
peur se lit sur leur visage. L'un d'eux va même soupçonner le
nouvel arrivant d'être responsable des morts placés dans la fosse.
Tout comme l'inconnu,
chacun d'eux ignore sa propre identité et la raison de sa présence
en ces lieux...
Open Grave
mélange les genres. Cette œuvre signée du cinéaste espagnol
Gonzalo Lopez-Gallego et datant de 2013 mêle en effet avec un
certain brio le thriller, l'horreur et le film post-apocalyptique.
Tout comme pour ses personnages, le film laisse le spectateur dans le
flou le plus complet. Étant donné que le scénario joue sur une
certaine attente, il faut donc compter sur le talent des
interprètes pour distiller le suspens. Et ça marche ! Bien que
le film de l'espagnol s'inspire parfois d’œuvres bien connues (au
hasard 28 Jours Plus Tard et
toute la vague de films de pseudos-zombies) on apprécie
la lente progression qui instaure un climat des plus angoissant.
Bien sûr, Gonzalo
Lopez-Gallego n'invente rien. Le genre est même encombré. Et l'on
ne parle pas ici de films de zombies très à la mode depuis quelques
années mais du principe même qui veut que l'on enferme plusieurs
personnages dans un cadre limité (se réduisant souvent à une seule
pièce). Ici, il s'agit d'une immense demeure et de la forêt
avoisinante. Le talent du cinéaste est de ne pas révéler trop
d'éléments à la fois. On ne sait pas vraiment qui sont ces êtres
qui rôdent dehors. Des zombies ? Des hommes et des femmes pris
de folie furieuse ? Ou bien encore les victimes d'une étrange
maladie, semblable à celle de Rec ?
Et concernant les
personnages, qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Et pour
quelle raison sont-ils tous réunis ici et surtout, pourquoi
n'ont-ils aucun souvenirs ? À ces questions, Gonzalo
Lopez-Gallego va apporter une réponse d'abord inattendue mais dont
la silhouette se profile petit à petit.
Peu sanglant, Open
Grave
se révèle pourtant parfois assez morbide. Surtout durant le
prologue et sa conclusion qui laissent présager du pire pour ce
qu'il reste de l'humanité.
Après
avoir signé un Apollo 18
presque majoritairement descendu par la presse et le public, Gonzalo
Lopez-Gallego revient à la charge avec une œuvre sombre, pessimiste
et pourtant ludique. Open Grave
pousse le spectateur plongé en pleine expectative à participer de
loin à cette intrigue en se posant les mêmes questions que ses
héros. Sharlto Copley prend peu à peu de l'assurance, Thomas
Kretschmann perd petit à petit la tête et provoque un climat
anxiogène particulièrement réussi, Josie Ho enrobe l'intrigue de
sa présence et invoque une part supplémentaire de mystère.
Open Grave est
donc une œuvre plutôt bien faite. On demeure cependant loin du
chef-d’œuvre, et ceux qui affirment se trouver devant un film dune
exceptionnelle originalité devraient pourtant revoir leurs
classiques. Le cinéaste espagnol pioche beaucoup dans des œuvres
déjà existantes. Heureusement qu'il a pour lui un sacré sens de la
mise en scène et des acteurs solides.
On notera l'ambiance particulièrement sordide de l'hopital et de ses draps blancs souillés. Un hommage à L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci?
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