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mardi 29 septembre 2015

Open Grave de Gonzalo Lopez-Gallego (2013)



Un homme se réveille de nuit au beau d'une fosse remplie de cadavres. Il n'a aucune idée de sa propre identité ni des raisons pour lesquelles il se trouve ici. Alors que quelqu'un lui jette une corde afin de lui permettre de s'extraire du trou, une fois à la surface, son sauveteur a disparu. Armé d'un pistolet, il erre dans une forêt, sous une pluie battante, jusqu'à tomber sur maison éclairée. Sans même frapper à la porte il pénètre dans la demeure et entend des murmures. Avançant avec prudence, il tombe nez à nez avec cinq personnes. La peur se lit sur leur visage. L'un d'eux va même soupçonner le nouvel arrivant d'être responsable des morts placés dans la fosse.
Tout comme l'inconnu, chacun d'eux ignore sa propre identité et la raison de sa présence en ces lieux...

Open Grave mélange les genres. Cette œuvre signée du cinéaste espagnol Gonzalo Lopez-Gallego et datant de 2013 mêle en effet avec un certain brio le thriller, l'horreur et le film post-apocalyptique. Tout comme pour ses personnages, le film laisse le spectateur dans le flou le plus complet. Étant donné que le scénario joue sur une certaine attente, il faut donc compter sur le talent des interprètes pour distiller le suspens. Et ça marche ! Bien que le film de l'espagnol s'inspire parfois d’œuvres bien connues (au hasard 28 Jours Plus Tard et toute la vague de films de pseudos-zombies) on apprécie la lente progression qui instaure un climat des plus angoissant.

Bien sûr, Gonzalo Lopez-Gallego n'invente rien. Le genre est même encombré. Et l'on ne parle pas ici de films de zombies très à la mode depuis quelques années mais du principe même qui veut que l'on enferme plusieurs personnages dans un cadre limité (se réduisant souvent à une seule pièce). Ici, il s'agit d'une immense demeure et de la forêt avoisinante. Le talent du cinéaste est de ne pas révéler trop d'éléments à la fois. On ne sait pas vraiment qui sont ces êtres qui rôdent dehors. Des zombies ? Des hommes et des femmes pris de folie furieuse ? Ou bien encore les victimes d'une étrange maladie, semblable à celle de Rec ?
Et concernant les personnages, qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Et pour quelle raison sont-ils tous réunis ici et surtout, pourquoi n'ont-ils aucun souvenirs ? À ces questions, Gonzalo Lopez-Gallego va apporter une réponse d'abord inattendue mais dont la silhouette se profile petit à petit.

Peu sanglant, Open Grave se révèle pourtant parfois assez morbide. Surtout durant le prologue et sa conclusion qui laissent présager du pire pour ce qu'il reste de l'humanité.

Après avoir signé un Apollo 18 presque majoritairement descendu par la presse et le public, Gonzalo Lopez-Gallego revient à la charge avec une œuvre sombre, pessimiste et pourtant ludique. Open Grave pousse le spectateur plongé en pleine expectative à participer de loin à cette intrigue en se posant les mêmes questions que ses héros. Sharlto Copley prend peu à peu de l'assurance, Thomas Kretschmann perd petit à petit la tête et provoque un climat anxiogène particulièrement réussi, Josie Ho enrobe l'intrigue de sa présence et invoque une part supplémentaire de mystère.
Open Grave est donc une œuvre plutôt bien faite. On demeure cependant loin du chef-d’œuvre, et ceux qui affirment se trouver devant un film dune exceptionnelle originalité devraient pourtant revoir leurs classiques. Le cinéaste espagnol pioche beaucoup dans des œuvres déjà existantes. Heureusement qu'il a pour lui un sacré sens de la mise en scène et des acteurs solides. 

On notera l'ambiance particulièrement  sordide de l'hopital et de ses draps blancs souillés. Un hommage à L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci?

 

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