Du réalisateur Herb
Freed avait été il y a quelques temps évoqué en ces pages le très
mauvais Graduation Day
qui fut lui-même distribué par la Troma
Entertainment.
Nous sommes donc ici en terrain connu puisque Beyond
Evil
est à peu de chose près du même acabit. Une année seulement
sépare le piètre slasher de cette variation sur le thème de la
possession démoniaque. Si en théorie la présence à l'image de
Lynda Day George et de John Saxon est une plus-value, la réalité
est tout autre. Car si la première a fait le plus gros de sa
carrière sur le petit écran en apparaissant notamment dans Le
fugitif
en 1966, Les envahisseurs
en 1967 mais aussi et surtout dans les saisons six et sept de la
série Mission Impossible
et si le second a tourné dans un nombre important de séries
télévisées, de téléfilms et de longs-métrages
cinématographiques (Starsky et Hutch,
Ténèbres
de Dario Argento, Falcon Crest
etc...), Beyond Evil
n'en demeure pas moins une très grosse déception. Et même si là
encore, la présence au générique du compositeur Pino Donaggio
(Body Double
de Brian De Palma) pourrait laisser croire que pour une fois la Troma
s'est laissée aller à distribuer un film d'horreur de classe A.
Erreur puisque en effet, le long-métrage, malgré un démarrage
plutôt encourageant, repose sur un script de Paul Ross et Herb Freed
des plus convenu. Le récit tourne en effet autour d'une malédiction.
Celle d'une femme trompée et empoisonnée par son mari qui va
revenir afin de hanter un couple venu s'installer dans leur luxueuse
demeure. Malgré tout, le film a l'avantage de posséder une
esthétique typique de l'époque où il fut tourné (nous sommes
alors au tout début des années quatre-vingt). Le côté exotique de
Beyond Evil
semble également le rapprocher d'intrigues aussi significatives que
celle du double épisode Créatures de rêve
de Starsky et Hutch ou
plus généralement d'une série telle que L'île
fantastique
dans laquelle le nain Tattoo et le propriétaire Monsieur Roarke
accueillaient des vacanciers afin qu'il puissent vivre leur rêve.
Dans Beyond
Evil,
le couple que forment donc Lynda Day George et John Saxon vient
s'installer dans leur nouvelle demeure située sur une île. Une
habitation relativement luxueuse cependant chargée d'un lourd passé
qui va semble-t-il avoir des répercussions sur Barbara, laquelle a
du mal à s'adapter à sa nouvelle situation.
Loin
du pseudo vampire mais vrai professeur de danse dément qu'il
incarnait à l'époque de l'épisode Vampirisme
dans
la série Starsky
et Hutch (encore
elle!!!), John Saxon s'affiche à l'écran dans le rôle d'un époux
épris de sa femme, tendre, fidèle, bref, un homme idéal dans la
forme et dans le fond. Un mari surtout très patient et donc peu
exigeant. Car devant l'attitude de Barbara, il en est d'autres que
Larry qui auraient plié bagages et seraient sans doute retournés
vivre dans le monde dit ''civilisé''... Comme l'indique le titre,
Herb Freed et ses scénaristes Paul Ross et David Baughn plongent ses
protagonistes dans un contexte fantastique où le Mal est bien
présent. Certains protagonistes étant soumis à la connaissance des
faits mais qui laisseront Larry et Barbara à leur triste sort...
S'agissant d'une œuvre signée de l'auteur de l'infâme Graduation
Day,
on ne peut espérer s'offrir avec Beyond
Evil
autre chose qu'un film d'horreur de pâle intérêt. Et en ce sens,
Herb Freed ne ''décevra'' pas ceux qui n'en attendaient pas moins de
lui. Les autres, eux, trouveront en cette petite production notamment
distribuée par la Troma
dans une édition limitée en 2010 aux formats DVD
et
Blu-ray
de
quoi satisfaire leur désir de compléter leur collection de produits
marqués du sceau de la société fondée par le géniallissime Lloyd
Kaufman en 1974. La question de la possession de Barbara par une
sorcière prénommée Alma morte un siècle plus tôt s'affiche à
l'écran au travers d'effets-spéciaux dont la date de péremption
était déjà en son temps dépassée depuis des lustres. Preuve
évidente de moyens financiers insuffisants alloués au long-métrage.
Pourtant, en dépit de la piètre qualité de l'ensemble, la mise en
scène de Herb Freed s'avère plutôt soignée. En fait, le soucis
majeur du film autre que l'absence réelle de frissons se situe au
niveau du rythme. En effet, Beyond
Evil
est surtout très bavard. Sa progression lente et assez peu évolutive
en font une œuvre proprement ennuyeuse. Reste malgré tout le
plaisir de retrouver John Saxon dans l'un des principaux rôles. Pour
le reste, Beyond
Evil demeure
tout à fait Anecdotique...
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