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dimanche 7 avril 2024

Opération dragon de Robert Clouse (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Au risque de me faire pourrir, conspuer, insulter, cracher dessus, j'avoue ne pas vraiment comprendre la quasi unanimité qui entoure l'avant-dernier long-métrage interprété par l'acteur hongkongais Bruce Lee. Peut-être est-ce parce que contrairement à d'autres, qui sans doute s'y connaissent mieux que moi en matière de films d'action essentiellement dirigés du côté des arts-martiaux, je n'ai justement pas apprécié le film à la hauteur de ses engagements. Qu'il ait été produit non plus seulement par Hong Kong mais également par la société de production et de distribution américaine Warner Bros et qu'il ait été également mis en scène par un réalisateur, scénariste et producteur lui-même d'origine américaine fait que Opération dragon n'a pas tout à fait la même saveur que les trois précédents longs-métrages de la star hongkongaise. Et pourtant, je me souviens de ces temps anciens où, me semble-t-il, celui-ci était mon préféré. Car sans prétendre être ''clinquant'' et au beau milieu d'une filmographie percluse d’œuvres de ''petite composition'', Opération dragon est effectivement d'un niveau technique supérieur à Big Boss, La fureur de vaincre et La fureur du dragon. Tiens, d'ailleurs, concernant ce dernier, inutile d'y trouver un rapport quelconque avec cet avant-dernier film de Bruce Lee réalisé par Robert Clouse. Tourné à Hong Kong mais en partie interprété par des acteurs occidentaux, Opération dragon mérite pour une raison au moins son statut de film culte. Ne serait-ce que pour son indéniable apport au genre, qu'il s'agisse simplement d'évoquer une armada de longs-métrages reposant sur le même système ou par extension, ces œuvres vidéoludiques que représentent les franchises Mortal Kombat et Street Fighter, lesquelles, sans doute, lui doivent tout ou presque de leur concept. Si aujourd'hui le principe du tournoi réunissant des champions venus des quatre coins de la planète afin de s'affronter lors de combats peut paraître anodin, à l'époque, le film fait une telle sensation qu'il permettra à Bruce Lee d'avoir enfin la reconnaissance qu'il méritait sur le territoire américain. Le fait même qu'un studio d'outre-atlantique ait participé au projet et que le film ait été réalisé par un américain participant sans doute alors de l'engouement d'un public adepte de malbouffe jusqu'alors réfractaire aux péripéties de ce petit chinois sec et sans matière grasse. Le plus navrant demeurant dans le fait que Bruce Lee n'aura pas pu profiter du succès du film puisqu'il décédera un mois presque jour pour jour avant sa sortie aux États-Unis !


La particularité d'Opération dragon est son absence apparemment assumée d'humour. Plus étonnant encore, non seulement Robert Clouse signe le nouveau film d'action/arts-martiaux de Bruce Lee mais le scénario de Michael Allin intègre un genre qui n'était jusque là pas l’apanage de l'acteur hongkongais : l'espionnage. Car comme nous le découvrons rapidement, Lee (Bruce Lee) est engagé par les autorités chinoises afin de s'infiltrer dans le palais de Han (l'acteur et cascadeur chinois Shih Kien) lors d'un tournoi organisé par celui-ci afin de trouver des preuves de son implication dans un réseau de trafic d'opium dont il serait la tête pensante. De nuit, Lee se faufile tel un félin, s'introduit dans des locaux interdits alors que les sorties nocturnes sont prohibées. De jour, il participe au tournoi auquel vont notamment participer les acteurs américains John Saxon et Jim Kelly (interprète qui en général avait l'habitude de tourner dans des œuvres de Blaxploitation) ainsi que le célèbre acteur hongkongais Bolo Yeung et son impressionnante carrure. Acteur qui en général a l'habitude d'endosser le costume de l'antagoniste et que l'on aura notamment pu découvrir dans deux longs-métrages principalement interprétés par l'acteur belge Jean-Claude Van Damme, Bloodsport, tous les coups sont permis de Newt Arnold en 1988 et Double Impact de Sheldon Lettich trois ans plus tard. Si Opération dragon offre quelques sympathiques combats (comme celui qui opposera Lee à Oharra (l'acteur américain Bob Hall), garde du corps du propriétaire des lieux qui par le passé provoqua le suicide forcé de la jeune sœur de notre héros), le problème provient surtout du scénario qui semble terriblement léger. Qu'il s'agisse de l'espionnage ou de la compétition, le film se libère assez rapidement des contraintes imposées par le script pour ne plus se préoccuper que des seules séquences d'actions dont une, relativement mémorable, opposant Lee à Han. En étant tourné avec une énergie et une ambition bien différentes des petites productions hongkongaises, Opération dragon perd quelque peu le charme des précédents films de Bruce Lee. Ce qui ne l'empêche tout de même pas de mériter amplement son statut de film culte...

 

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