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samedi 6 avril 2024

La fureur du dragon de Bruce Lee (1972) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Troisième des cinq longs-métrages qui ont fait de lui une légende, La fureur du dragon est l'un des deux seuls films que Bruce Lee aura réalisé durant toute sa carrière. Les avis à son sujet sont assez partagés. Une partie des fans de l'acteur le considèrent comme l'un de ses meilleurs longs-métrages tandis que les autres le conçoivent comme une triste clownerie ! Et il est vrai qu'en ce sens La fureur du dragon dénote par rapport au précédent, La fureur de vaincre, dans lequel Bruce Lee incarnait tout de même un homme épris de vengeance qui se transformait quasiment en tueur en série. Accentuant ainsi l'aspect véritablement sombre d'une œuvre en totale opposition avec le long-métrage qu'il allait alors entreprendre de diriger lui-même peu de temps après celui qu'avait mis en scène Lo Wei. Écrit, produit, chorégraphié et donc principalement interprété par Bruce Lee, La fureur du dragon sera l'occasion de retrouver une nouvelle fois la jolie Nora Miao, laquelle avait accompagné l'acteur sur les tournages des deux précédents films dont il tint la vedette. Après avoir incarné les rôles d'une propriétaire de stand de boisson et la future épouse du plus doué des élèves d'un maître en arts martiaux, l'actrice interprète désormais celui d'une jeune femme dont l'oncle Wang (Huang Chung-Hsin) rencontre des problèmes en Italie avec un groupe de mafieux qui veulent s'emparer de son restaurant (à la tête duquel l'on retrouve l'acteur Jon T. Benn). Chen Ching-Hua accueille donc à l'aéroport de Rome Tang Lung (Bruce Lee) fraîchement débarqué, mais quelque peu déboussolé. Il n'y parle pas la langue et ne connaît rien des us et coutumes locaux. De plus, devant son attitude gauche, la charmante Chen Ching-Hua paraît avoir quelques réserves vis à vis de celui qui vient d'arriver afin de mettre de l'ordre dans les affaires de son oncle... Tout comme le spectateur qui peut voir en cette succession de séquences humoristiques, une alternative asiatique aux délires potaches de l'un des duos de comiques les plus célèbre de la planète : Bud Spencer et Terence Hill. Le mimétisme est à cela remarquable que l'on ne sait ni du duo ou de Bruce Lee lequel aura inspiré l'autre !


Mais il est fort à parier que Bud Spencer et Terence Hill aient librement emprunté à La fureur du dragon quelques éléments comme semble par exemple le confirmer la plupart des séquences de l'un de leurs films parmi les plus connus : Deux super-flics réalisé par E.B. Clucher cinq ans après la sortie de La fureur du dragon. Comment ne pas en effet mettre en corrélation le petit chef de bande teigneux auquel se frottèrent à diverses reprises les deux acteurs italiens au pleutre Ho qu'interprète l'acteur Wei Ping-ao ? L'on retrouve en outre la même prédisposition dans les deux métrages pour ces bruitages fort exagérés lors des bagarres entre protagonistes et voyous... Bruce Lee choisi donc l'angle de la comédie et multiplie les mimiques burlesque, certainement au grand dam de ceux qui auraient préféré plus de sérieux. Mais alors que La fureur du dragon semble avant tout prôner une grande légèreté, le film n'en est pas moins doté de quelques séquences de combats qui depuis sont véritablement entrées dans la légende. On pense bien entendu aux quelques passages se situant dans la cours arrière du restaurant mais aussi et surtout à la mythique scène finale lors de laquelle Tang Lung se confrontera à un karatéka dépêché sur place des États-Unis qu'incarnera un acteur alors quasiment inconnu à l'époque, le célèbre Chuck Norris. Dans la peau de Colt, l'interprète américain affronte lors d'un final d'anthologie un Bruce Lee qui pour une fois rencontre une certaine résistance ! Tout comme pour La fureur de vaincre qui sera édité en France sous l'appellation ''René Chateau Vidéos'', La fureur du dragon sera expurgé de quelques séquences qui heureusement retrouveront leur place lors de futures éditions. Le long-métrage de Bruce Lee fait un clin d’œil au cinéma italien et plus précisément au western spaghetti lors du duel final censé se dérouler au cœur du Colisée mais tourné en réalité dans les studios de la société de distribution et de production hongkongaise Golden Harvest. Lors de cette séquence l'on entend effectivement quelques notes d'ouverture de Come una sentenza du compositeur italien Ennio Morricone qui servit de bande-son au chef-d’œuvre de Sergio Leone, Le bon, la brute et le truand...

 

1 commentaire:

  1. Je crois que pour avoir un blog aussi développé et classe que le tien, je vais mobiliser mon CPF pour suivre une formation sur Blogger. Ou faire appel à une agence de com. Quoique, étant donné sa thématique, je crains d'essuyer (sic) quelques refus catégoriques... MDR
    Bon, les films de karaté, je passe mon tour. D'ailleurs, je suis un profane complet en cinoche asiatique. Les films hyper violents de John Woo (par exemple) aussi, je laisse mais tiens, je vais essayer de me choper à petit prix "In the mood for love" (un des titres qui me vient), cela pourrait être une bonne porte d'entrée pour... sortir des sentiers battus de mon (notre) ethnocentrisme culturel...

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