Troisième des cinq
longs-métrages qui ont fait de lui une légende, La fureur du
dragon
est l'un des deux seuls films que Bruce Lee aura réalisé durant
toute sa carrière. Les avis à son sujet sont assez partagés. Une
partie des fans de l'acteur le considèrent comme l'un de ses
meilleurs longs-métrages tandis que les autres le conçoivent comme
une triste clownerie ! Et il est vrai qu'en ce sens La
fureur du dragon
dénote par rapport au précédent, La fureur de
vaincre,
dans lequel Bruce Lee incarnait tout de même un homme épris de
vengeance qui se transformait quasiment en tueur en série.
Accentuant ainsi l'aspect véritablement sombre d'une œuvre en
totale opposition avec le long-métrage qu'il allait alors
entreprendre de diriger lui-même peu de temps après celui qu'avait
mis en scène Lo Wei. Écrit, produit, chorégraphié et donc
principalement interprété par Bruce Lee, La
fureur du dragon
sera l'occasion de retrouver une nouvelle fois la jolie Nora Miao,
laquelle avait accompagné l'acteur sur les tournages des deux
précédents films dont il tint la vedette. Après avoir incarné les
rôles d'une propriétaire de stand de boisson et la future épouse
du plus doué des élèves d'un maître en arts martiaux, l'actrice
interprète désormais celui d'une jeune femme dont l'oncle Wang
(Huang Chung-Hsin) rencontre des problèmes en Italie avec un groupe
de mafieux qui veulent s'emparer de son restaurant (à la tête
duquel l'on retrouve l'acteur Jon T. Benn). Chen Ching-Hua accueille
donc à l'aéroport de Rome Tang Lung (Bruce Lee) fraîchement
débarqué, mais quelque peu déboussolé. Il n'y parle pas la langue
et ne connaît rien des us et coutumes locaux. De plus, devant son
attitude gauche, la charmante Chen Ching-Hua paraît avoir quelques
réserves vis à vis de celui qui vient d'arriver afin de mettre de
l'ordre dans les affaires de son oncle... Tout comme le spectateur
qui peut voir en cette succession de séquences humoristiques, une
alternative asiatique aux délires potaches de l'un des duos de
comiques les plus célèbre de la planète : Bud Spencer et
Terence Hill. Le mimétisme est à cela remarquable que l'on ne sait
ni du duo ou de Bruce Lee lequel aura inspiré l'autre !
Mais
il est fort à parier que Bud Spencer et Terence Hill aient librement
emprunté à La fureur du dragon
quelques éléments comme semble par exemple le confirmer la plupart
des séquences de l'un de leurs films parmi les plus connus :
Deux super-flics
réalisé par E.B. Clucher cinq ans après la sortie de La
fureur du dragon.
Comment ne pas en effet mettre en corrélation le petit chef de bande
teigneux auquel se frottèrent à diverses reprises les deux acteurs
italiens au pleutre Ho qu'interprète l'acteur Wei Ping-ao ?
L'on retrouve en outre la même prédisposition dans les deux
métrages pour ces bruitages fort exagérés lors des bagarres entre
protagonistes et voyous... Bruce Lee choisi donc l'angle de la
comédie et multiplie les mimiques burlesque, certainement au grand
dam de ceux qui auraient préféré plus de sérieux. Mais alors que
La fureur du dragon
semble avant tout prôner une grande légèreté, le film n'en est
pas moins doté de quelques séquences de combats qui depuis sont
véritablement entrées dans la légende. On pense bien entendu aux
quelques passages se situant dans la cours arrière du restaurant
mais aussi et surtout à la mythique scène finale lors de laquelle
Tang Lung se confrontera à un karatéka dépêché sur place des
États-Unis qu'incarnera un acteur alors quasiment inconnu à
l'époque, le célèbre Chuck Norris. Dans la peau de Colt,
l'interprète américain affronte lors d'un final d'anthologie un
Bruce Lee qui pour une fois rencontre une certaine résistance !
Tout comme pour La fureur de vaincre
qui sera édité en France sous l'appellation ''René
Chateau Vidéos'',
La fureur du dragon
sera expurgé de quelques séquences qui heureusement retrouveront
leur place lors de futures éditions. Le long-métrage de Bruce Lee
fait un clin d’œil au cinéma italien et plus précisément au
western spaghetti lors du duel final censé se dérouler au cœur du
Colisée mais tourné en réalité dans les studios de la société
de distribution et de production hongkongaise
Golden
Harvest.
Lors de cette séquence l'on entend effectivement quelques notes
d'ouverture de Come
una sentenza
du compositeur italien Ennio Morricone qui servit de bande-son au
chef-d’œuvre de Sergio Leone, Le
bon, la brute et le truand...
Je crois que pour avoir un blog aussi développé et classe que le tien, je vais mobiliser mon CPF pour suivre une formation sur Blogger. Ou faire appel à une agence de com. Quoique, étant donné sa thématique, je crains d'essuyer (sic) quelques refus catégoriques... MDR
RépondreSupprimerBon, les films de karaté, je passe mon tour. D'ailleurs, je suis un profane complet en cinoche asiatique. Les films hyper violents de John Woo (par exemple) aussi, je laisse mais tiens, je vais essayer de me choper à petit prix "In the mood for love" (un des titres qui me vient), cela pourrait être une bonne porte d'entrée pour... sortir des sentiers battus de mon (notre) ethnocentrisme culturel...