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lundi 3 mars 2025

Opération Las Vegas de N.G.Moutier (1990) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'acteur américain Richard Harrison accepte de tourner dans le nouveau long-métrage du réalisateur, scénariste, acteur, romancier et... libraire (Mdr) français Norbert Georges Vincent Moutier, sans doute est-il loin d'imaginer que sa promesse allait le contraindre de participer à l'un des plus gros film Z de l'histoire du cinéma ! Une œuvre fauchée comme un champ de blé en jachère, qui voit le jour au tout début des années quatre-vingt dix tout en ayant l'air d'avoir été tourné vingt ans plus tôt. Un film d'espionnage, d'arts-martiaux où sont au menu trahison, séduction, attaque au sabre et aux armes à feu par des ninjas et des militaires... Tout ça pour une mallette contenant apparemment les plans d'un réacteur nucléaire. Surtout ''connu'' pour avoir mis en scène l'ultra Z Mad Mutilator, Norbert Moutier a également marqué les esprits des amateurs de lectures sanguinolentes en écrivant les sympathiques Neige d'enfer et L'équarrisseur de Soho pour la collection Gore des éditions Fleuve Noir en 1988 et 1990. En huit long-métrages réalisés en quinze ans et sous divers pseudonymes, l'ancien rédacteur du fanzine Fantastyka n'hésite pas à mouiller la chemise en signant avec Opération Las Vegas l'un de ces objets filmiques les plus invraisemblables qui soient. Démontrant ainsi la remarquable absence de talent d'un auteur malgré tout très optimiste quant au résultat obtenu une fois déclenché le clap de fin ! Prompt à faire habituellement chier les réalisateurs bis italiens, sachons balayer devant notre porte en évoquant cette fois-ci l'un des plus remarquables pourvoyeurs de nanars hexagonaux. Le fond de l'œuvre signée de Norbert Moutier lui-même ayant moins d'importance que la forme, c'est sur cette dernière que reposera tout l'intérêt d'une telle projection. Ceux qui survécurent à l'expérience Mad Mutilator savent déjà à quoi s'attendre. On peut d'ors et déjà leur assurer que l'expérience sera bien moins pénible. Et ce, malgré un montage et un mélange bordélique des genres qui n'aident absolument pas au confort du spectacle étalé devant nos yeux. Si le réalisateur et scénariste semble prendre les choses très au sérieux, le spectateur, lui, risque de pouffer de rire assez régulièrement. Vêtu d'un costard trois pièces, dans le rôle de Jefferson, Richard Harrison est quand même le seul type au monde à draguer les filles à bord d'une voiture familiale ! Et pourtant, cela semble fonctionner.


La preuve étant qu'il attire dans ses filets une certaine Britta (interprétée par l'actrice française Brigitte Borghese). Blonde et bien tanquée, avec ce petit air de P#%@ qui lui sied à ravir... Comment ça une Pute ? Ça n'est absolument pas ce que j'avais en tête. Pas du tout. Je pensais plutôt à une Poupée,certes gonflable, mais certainement pas une Pute !!! Trêve de plaisanterie. Comme si les nombreuses fusillades filmées avec l'engouement d'un neurasthénique ne suffisaient pas, on a droit à une bande-musicale absolument indigeste signée par Garabello (un rapport avec Jean-Louis Garabello ?). Lorsque l'on parle de soupe, ici, on évoque évidemment davantage des pommes de terre à l'eau qu'un délicieux velouté à base de crème fraîche. Côté doublage, c'est le pompon. En dehors de la blonde Brigitte Borghese l'on a l'impression que la totalité des interprètes masculins l'on été par le même doubleur. Expressions et timbre de voix sont tellement caricaturaux qu'on a souvent l'impression que tous les personnages furent doublés par Mozinor ! Bon, après, on reconnaîtra Opération Las Vegas comme ayant pu être éventuellement une authentique source d'inspiration pour les frères Coen. N'y at-il pas en effet chez les américains de The Big Lebowski une petite touche de cette pépite qu'est la série Z signée Norbert Moutier sous le pseudonyme de N. G. Moutier ? La seule ''preuve'' étant de mettre côte à côte l'acteur hollandais John Van Dreelen et l'américain John Goodman. Même tendance (ou presque) à prendre de la bedaine mais surtout, même tenue vestimentaire. Pour être tout à fait franc, le film est quand même assez chiant à suivre malgré sa courte durée qui n'excède que de quelques secondes les soixante-sept minutes. Heureusement, le spectateur trouve régulièrement l'occasion de rire. Comme lors de cette séquence à l'improbable montage durant laquelle un type se rend compte qu'on lui a remis une mallette piégée. La jetant loin de lui, celle-ci explose. Lors du plan suivant, le gars s'abrite derrière sa voiture..... Après l'explosion !!! Pas avant, non, APRES !!! Bref, le film de Norbert Moutier est un authentique cas d'école qui ferait bondir n'importe quel prof spécialité dans le cinéma. Mais alors, parfois, quelle tranche de rigolade...

 

lundi 8 avril 2024

Bruce Lee - Le jeu de la mort de Robert Clouse (1972-1978) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Afin de conclure ce cycle consacré à l'acteur hongkongais Bruce Lee, nous allons évoquer le tout dernier long-métrage dans lequel il est apparu. Le jeu de la mort possède cette particularité d'être essentiellement interprété par l'acteur sud-coréen Kim Tai Chung et non pas par Bruce Lee qui décéda d'un œdème cérébral avant la reprise du tournage, une semaine avant que son précédent film Opération dragon ne voit le jour sur les écrans de cinéma. À l'origine, Bruce Lee devait réaliser Le jeu de la mort pour lequel il avait lui-même écrit un scénario se basant sur les péripéties d'un spécialiste des arts-martiaux qui sur la demande de la mafia coréenne devait combattre toute une série d'adversaires au sein d'une pagode avec à la clé, la découverte d'un trésor. Après la mort de l'acteur, le personnage de Hai Tien est remplacé par Billy Lo qu'incarne donc Kim Tai Chung tandis que la mafia coréenne est elle échangée contre le syndicat du crime de Hong Kong. Le personnage central n'est plus un ancien champion des arts-martiaux mais un acteur sur lequel le syndicat en question tente de mettre la main. Après avoir essuyé de multiples refus de la part de Billy, Steiner (Hugh O'Brian), le docteur Land (Dean Jagger), Carl Miller (Robert Wall) ainsi que des hommes à moto le mettent en danger ainsi que sa fiancée, l'actrice Ann Morris (Colleen Camp) et vont même jusqu'à prendre la décision de l'éliminer lors du tournage de son tout dernier film. Laissé pour mort, transporté à l’hôpital, Billy n'a plus qu'une idée en tête : se faire justice... Après deux mois de tournage en 1972, Bruce Lee se consacre à Opération dragon que réalise alors Robert Clouse. Lors de la reprise du Jeu de la mort, c'est ce dernier qui en reprend les rennes sur la base d'un script qui respecte au fond assez peu celui de Bruce Lee. Quant à l'acteur Kim Tai Chung, durant une bonne partie du récit il est visible sous des angles qui tentent vainement de le confondre avec la star du kung-fu ! Filmé de dos ou de trois-quart, dans une semi-obscurité ou doté de divers postiches et autres lunettes de soleil, l'illusion demeure très imparfaite.


Le film intègre dans un premier temps quelques plans fugaces de Bruce Lee (surtout des gros plans) mais ne lui consacre en réalité que quelques rares séquences comme lors du fameux duel qui l'oppose en fin de récit au joueur de basket new-yorkais Kareem Abdul-Jabbar. À vrai dire, Le jeu de la mort doit tout d'abord s'envisager non pas comme un pur film honorant de sa présence le mythique acteur hongkongais mais plutôt comme un hommage. En témoignent les générique de début et de fin qui reviennent sur quelques courts passages emblématiques situant leur action lors des précédents films dans lesquels il tenait la vedette. En réalisant à l'issue du tournage d'Opération dragon quelques séquences de combat dans la pagode prévues pour son prochain film, Bruce Lee a permis à ses fans de prolonger le plaisir dans un nouveau long-métrage même si Le jeu de la mort apparaît davantage comme une œuvre bâtarde que comme un authentique film estampillé ''Bruce Lee''. Ce concept, qui alors était tout à fait involontaire du fait que l'acteur était décédé sera à l'origine dans les années à venir de la ''création'' d'un sous-genre. La ''Bruceploitation'' dans laquelle des sosies de Bruce Lee seront les nouvelles vedettes de film de kung-fu tentant de reproduire ''à leur niveau de compétence'', les exploits cinématographiques de celui qui était déjà et allait demeurer LA plus grande légende du cinéma d'arts-martiaux. Même si le plaisir de retrouver Bruce Lee dans Le jeu de la mort est réel bien que très ponctuel, le fait même qu'on sache qu'il y apparaît tout en étant ''doublé'' par un autre que lui durant une très grande partie du récit rend inconfortable son déroulement. Car afin de capitaliser sur son image, certains ne semblent avoir eu aucun scrupule à placer ça et là de nombreux plans ne dépassant pas une seconde. Pire : il demeure même un plan où le visage de Bruce Lee est carrément plaqué sur celui de Kim Tai Chung et ce, pour un résultat absolument désastreux... voire même risible. Bref, en dehors de quelques antagonistes méchamment caractérisés et le combat final entre Bruce Lee et Kareem Abdul-Jabbar, Le jeu de la mort est en réalité moins l’œuvre posthume de la plus grande star du kung-fu ayant jamais existé qu'un film à l'opportunisme aveuglant... Bruce Lee : 27 novembre 1940 - 20 juillet 1973...

 

dimanche 7 avril 2024

Opération dragon de Robert Clouse (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Au risque de me faire pourrir, conspuer, insulter, cracher dessus, j'avoue ne pas vraiment comprendre la quasi unanimité qui entoure l'avant-dernier long-métrage interprété par l'acteur hongkongais Bruce Lee. Peut-être est-ce parce que contrairement à d'autres, qui sans doute s'y connaissent mieux que moi en matière de films d'action essentiellement dirigés du côté des arts-martiaux, je n'ai justement pas apprécié le film à la hauteur de ses engagements. Qu'il ait été produit non plus seulement par Hong Kong mais également par la société de production et de distribution américaine Warner Bros et qu'il ait été également mis en scène par un réalisateur, scénariste et producteur lui-même d'origine américaine fait que Opération dragon n'a pas tout à fait la même saveur que les trois précédents longs-métrages de la star hongkongaise. Et pourtant, je me souviens de ces temps anciens où, me semble-t-il, celui-ci était mon préféré. Car sans prétendre être ''clinquant'' et au beau milieu d'une filmographie percluse d’œuvres de ''petite composition'', Opération dragon est effectivement d'un niveau technique supérieur à Big Boss, La fureur de vaincre et La fureur du dragon. Tiens, d'ailleurs, concernant ce dernier, inutile d'y trouver un rapport quelconque avec cet avant-dernier film de Bruce Lee réalisé par Robert Clouse. Tourné à Hong Kong mais en partie interprété par des acteurs occidentaux, Opération dragon mérite pour une raison au moins son statut de film culte. Ne serait-ce que pour son indéniable apport au genre, qu'il s'agisse simplement d'évoquer une armada de longs-métrages reposant sur le même système ou par extension, ces œuvres vidéoludiques que représentent les franchises Mortal Kombat et Street Fighter, lesquelles, sans doute, lui doivent tout ou presque de leur concept. Si aujourd'hui le principe du tournoi réunissant des champions venus des quatre coins de la planète afin de s'affronter lors de combats peut paraître anodin, à l'époque, le film fait une telle sensation qu'il permettra à Bruce Lee d'avoir enfin la reconnaissance qu'il méritait sur le territoire américain. Le fait même qu'un studio d'outre-atlantique ait participé au projet et que le film ait été réalisé par un américain participant sans doute alors de l'engouement d'un public adepte de malbouffe jusqu'alors réfractaire aux péripéties de ce petit chinois sec et sans matière grasse. Le plus navrant demeurant dans le fait que Bruce Lee n'aura pas pu profiter du succès du film puisqu'il décédera un mois presque jour pour jour avant sa sortie aux États-Unis !


La particularité d'Opération dragon est son absence apparemment assumée d'humour. Plus étonnant encore, non seulement Robert Clouse signe le nouveau film d'action/arts-martiaux de Bruce Lee mais le scénario de Michael Allin intègre un genre qui n'était jusque là pas l’apanage de l'acteur hongkongais : l'espionnage. Car comme nous le découvrons rapidement, Lee (Bruce Lee) est engagé par les autorités chinoises afin de s'infiltrer dans le palais de Han (l'acteur et cascadeur chinois Shih Kien) lors d'un tournoi organisé par celui-ci afin de trouver des preuves de son implication dans un réseau de trafic d'opium dont il serait la tête pensante. De nuit, Lee se faufile tel un félin, s'introduit dans des locaux interdits alors que les sorties nocturnes sont prohibées. De jour, il participe au tournoi auquel vont notamment participer les acteurs américains John Saxon et Jim Kelly (interprète qui en général avait l'habitude de tourner dans des œuvres de Blaxploitation) ainsi que le célèbre acteur hongkongais Bolo Yeung et son impressionnante carrure. Acteur qui en général a l'habitude d'endosser le costume de l'antagoniste et que l'on aura notamment pu découvrir dans deux longs-métrages principalement interprétés par l'acteur belge Jean-Claude Van Damme, Bloodsport, tous les coups sont permis de Newt Arnold en 1988 et Double Impact de Sheldon Lettich trois ans plus tard. Si Opération dragon offre quelques sympathiques combats (comme celui qui opposera Lee à Oharra (l'acteur américain Bob Hall), garde du corps du propriétaire des lieux qui par le passé provoqua le suicide forcé de la jeune sœur de notre héros), le problème provient surtout du scénario qui semble terriblement léger. Qu'il s'agisse de l'espionnage ou de la compétition, le film se libère assez rapidement des contraintes imposées par le script pour ne plus se préoccuper que des seules séquences d'actions dont une, relativement mémorable, opposant Lee à Han. En étant tourné avec une énergie et une ambition bien différentes des petites productions hongkongaises, Opération dragon perd quelque peu le charme des précédents films de Bruce Lee. Ce qui ne l'empêche tout de même pas de mériter amplement son statut de film culte...

 

samedi 6 avril 2024

La fureur du dragon de Bruce Lee (1972) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Troisième des cinq longs-métrages qui ont fait de lui une légende, La fureur du dragon est l'un des deux seuls films que Bruce Lee aura réalisé durant toute sa carrière. Les avis à son sujet sont assez partagés. Une partie des fans de l'acteur le considèrent comme l'un de ses meilleurs longs-métrages tandis que les autres le conçoivent comme une triste clownerie ! Et il est vrai qu'en ce sens La fureur du dragon dénote par rapport au précédent, La fureur de vaincre, dans lequel Bruce Lee incarnait tout de même un homme épris de vengeance qui se transformait quasiment en tueur en série. Accentuant ainsi l'aspect véritablement sombre d'une œuvre en totale opposition avec le long-métrage qu'il allait alors entreprendre de diriger lui-même peu de temps après celui qu'avait mis en scène Lo Wei. Écrit, produit, chorégraphié et donc principalement interprété par Bruce Lee, La fureur du dragon sera l'occasion de retrouver une nouvelle fois la jolie Nora Miao, laquelle avait accompagné l'acteur sur les tournages des deux précédents films dont il tint la vedette. Après avoir incarné les rôles d'une propriétaire de stand de boisson et la future épouse du plus doué des élèves d'un maître en arts martiaux, l'actrice interprète désormais celui d'une jeune femme dont l'oncle Wang (Huang Chung-Hsin) rencontre des problèmes en Italie avec un groupe de mafieux qui veulent s'emparer de son restaurant (à la tête duquel l'on retrouve l'acteur Jon T. Benn). Chen Ching-Hua accueille donc à l'aéroport de Rome Tang Lung (Bruce Lee) fraîchement débarqué, mais quelque peu déboussolé. Il n'y parle pas la langue et ne connaît rien des us et coutumes locaux. De plus, devant son attitude gauche, la charmante Chen Ching-Hua paraît avoir quelques réserves vis à vis de celui qui vient d'arriver afin de mettre de l'ordre dans les affaires de son oncle... Tout comme le spectateur qui peut voir en cette succession de séquences humoristiques, une alternative asiatique aux délires potaches de l'un des duos de comiques les plus célèbre de la planète : Bud Spencer et Terence Hill. Le mimétisme est à cela remarquable que l'on ne sait ni du duo ou de Bruce Lee lequel aura inspiré l'autre !


Mais il est fort à parier que Bud Spencer et Terence Hill aient librement emprunté à La fureur du dragon quelques éléments comme semble par exemple le confirmer la plupart des séquences de l'un de leurs films parmi les plus connus : Deux super-flics réalisé par E.B. Clucher cinq ans après la sortie de La fureur du dragon. Comment ne pas en effet mettre en corrélation le petit chef de bande teigneux auquel se frottèrent à diverses reprises les deux acteurs italiens au pleutre Ho qu'interprète l'acteur Wei Ping-ao ? L'on retrouve en outre la même prédisposition dans les deux métrages pour ces bruitages fort exagérés lors des bagarres entre protagonistes et voyous... Bruce Lee choisi donc l'angle de la comédie et multiplie les mimiques burlesque, certainement au grand dam de ceux qui auraient préféré plus de sérieux. Mais alors que La fureur du dragon semble avant tout prôner une grande légèreté, le film n'en est pas moins doté de quelques séquences de combats qui depuis sont véritablement entrées dans la légende. On pense bien entendu aux quelques passages se situant dans la cours arrière du restaurant mais aussi et surtout à la mythique scène finale lors de laquelle Tang Lung se confrontera à un karatéka dépêché sur place des États-Unis qu'incarnera un acteur alors quasiment inconnu à l'époque, le célèbre Chuck Norris. Dans la peau de Colt, l'interprète américain affronte lors d'un final d'anthologie un Bruce Lee qui pour une fois rencontre une certaine résistance ! Tout comme pour La fureur de vaincre qui sera édité en France sous l'appellation ''René Chateau Vidéos'', La fureur du dragon sera expurgé de quelques séquences qui heureusement retrouveront leur place lors de futures éditions. Le long-métrage de Bruce Lee fait un clin d’œil au cinéma italien et plus précisément au western spaghetti lors du duel final censé se dérouler au cœur du Colisée mais tourné en réalité dans les studios de la société de distribution et de production hongkongaise Golden Harvest. Lors de cette séquence l'on entend effectivement quelques notes d'ouverture de Come una sentenza du compositeur italien Ennio Morricone qui servit de bande-son au chef-d’œuvre de Sergio Leone, Le bon, la brute et le truand...

 

vendredi 5 avril 2024

La Fureur de vaincre de Lo Wei (1972) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Big Boss était une mise en bouche. Surtout si on le compare à La Fureur de vaincre (Jing wu men) que réalisera à nouveau Lo Wei. Cette fois-ci, l'intrigue se déroule à Shanghai. Deux écoles d'arts-martiaux s'y affrontent. Celle du maître chinois Huo Yuanjia dont l'élève le moins discipliné revient d'un long séjour pour y épouser Yuan Le-erh (l'actrice hongkongaise Nora Miao qui dans lors de la précédente collaboration entre le réalisateur et Bruce Lee incarnait la propriétaire du stand de boissons fraîches). À son retour, Chen Zhen apprend que son maître vient de mourir. Assistant tardivement à l'enterrement de Huo Yuanjia dont la mort demeure inexplicable, le jeune homme a bien du mal à se plier aux règles édictées par le fondateur de l'école Jingwu. Surtout lorsque certains des représentants du rival japonais du dojo de Hiroshi Suzuki osent pénétrer l'antre chinois pour y humilier ses adeptes. Traités de lâches par Wu En, le traducteur et conseiller du Maître Suzuki, aucun membre de l'école Jingwu n'ose s'interposer... en dehors de Chen Zhen qui quelques temps plus tard s'introduit dans le dojo de Suzuki et met une véritable raclée à ses membres. Par vengeance, Wu En et plusieurs dizaines d'hommes retournent une nouvelle fois à l'école Jingwu afin de la mettre à sac et donner une leçon à ses élèves. Avant de repartir, Wu En donne trois jours à ceux-ci pour livrer Chen Zhen à l'école de Suzuki, à défaut de quoi, les représailles seront terribles. Ne pouvant se contraindre à livrer l'un des siens, le responsable de l'école Jingwu propose à Chen Zhen de quitter Shanghai en compagnie de sa future épouse au plus vite... Si Big Boss était un sympathique petit film, on atteint avec La Fureur de vaincre un niveau de qualité nettement supérieur. Tout ce que l'on pouvait attendre d'un film d'action et d'arts-martiaux y est ! Si lors de la première collaboration entre Lo Wei et Bruce Lee il fallait parfois attendre des dizaines de minutes avant que ne s'enclenchent les combats, dans le cas de La Fureur de vaincre, les amateurs n'auront pas à attendre bien longtemps. Le film est une succession de moments de bravoure lors desquels l'acteur hongkongais déploie des techniques de combat qui lui sont propres.


À grand renfort de cris, de grognements ou de miaulements, Bruce Lee combat aux pieds, aux mains, sautant au dessus de ses adversaires et use également du nunchaku. L'une des séquences emblématiques du long-métrage se situe lorsque le personnage de Chen Zhen s'introduit dans le dojo de l'école rivale et affronte plusieurs dizaine d'adversaires. Une séquence devenue culte qui sera reprise bien des années plus tard par le cinéaste américain Quentin Tarantino dans Kill Bill Volume 1 lors de l'affrontement entre la Mariée interprétée par l'actrice Uma Thurman et une flopée de Yakuzas agissant sous les ordres de Bill, dirigeant du Détachement International des Vipères Assassines ! À nouveau écrit par Lo Wei et Ni Kuang, La fureur de vaincre fait également figure de critique sociale où le chinois est dans sa globalité traité au même rang que les animaux de compagnie comme l'évoque notamment la séquence tournée devant l'entrée du Parc Huangpu, à Shanghai. L'annotation de panneau ayant été changée pour les biens du long-métrage, l'accès n'y était cependant pas spécifiquement interdite aux habitants du cru mais bien réservée aux étrangers ! Les tensions raciales sont ici l'un des angles sociaux sous lesquels le réalisateur et scénariste choisi de plonger les protagonistes. Notons également que La fureur de vaincre sera l'occasion pour la future star du cinéma d'action Hongkongaise Jackie Chan de croiser la route de Bruce Lee. Employé en tant que cascadeur, le futur interprète de la franchise Police Story y effectuera en effet à plusieurs reprises, certaines cascades. Jackie Chan et Bruce Lee auront d'ailleurs l'occasion de se retrouver un an plus tard sur le tournage d'Opération Dragon de Robert Clouse, avant-dernière apparition de la légende du karaté avant sa tragique disparition le 20 juillet 1973 à l'âge de 32 ans...

 

jeudi 4 avril 2024

Big Boss de Lo Wei (1971) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Pour débuter le cycle consacré à l'acteur sino-américain Bruce Lee, nous allons évoquer son tout premier succès international. Après être apparu à l'âge de un an dans Les larmes de San Francisco d'Esther Eng, la future star des arts-martiaux enchaînera les rôles entre 1946 et 1969. Parmi elles, sa participation à la série américaine Le frelon vert entre 1966 et 1967. Le succès ne sera malheureusement pas au rendez-vous et les prochains longs-métrages qu'il tournera sur le territoire américain ne lui permettront pas encore de se faire un nom dans le cinéma. C'est pourquoi Bruce Lee retourne dans sa ville natale, à Hong Kong, pour y tourner en 1971 le film Big Boss (Tang shan da xiong) du réalisateur hongkongais Lo Wei, réalisateur aux soixante-cinq longs-métrages, acteur ayant joué dans cent-dix films et qui marqua d'une empreinte indélébile le cinéma d'action et d'arts-martiaux mondial en signant deux des plus célèbres films du genre aux côtés de Bruce Lee. Car après celui-ci, les deux hommes se retrouveront un an plus tard sur le tournage de La Fureur de vaincre (Jing wu men), second succès de la star hongkongaise... Concernant Big Boss, Bruce Lee s'amuse à faire s'impatienter le public qui est venu le voir combattre les antagonistes du film. Dans celui-ci, il incarne le rôle de Cheng Chao-an, un jeune chinois originaire de la ville-préfecture de Tangshan au nord-est de la république populaire de Chine. Il débarque en compagnie de son oncle à Pak Chong en Thaïlande où il y fait la connaissance de son cousin Hsiu Chien (l'acteur James Tien) et de plusieurs de ses amis qui tous sont employé dans la fabrique locale de blocs de glace. Fuyant sa mauvaise réputation de bagarreur, Cheng Chao-an promet à son oncle de bien se tenir et de travailler à son tour pour Hsiao Mi (le ''Big Boss'' du titre qu'interprète l'acteur chinois Han Ying-chieh). Porteur d'une amulette offerte par sa mère adoptive à laquelle il avait également fait la promesse d'éviter toute altercation, le jeune homme va cependant très vite en découdre avec certains habitants du coin. Dirigée d'une main de fer, l'entreprise de Hsiao Mi sert en effet de couverture à un trafic de drogue qui bientôt fera deux victimes parmi les employés. Deux hommes qui venaient de découvrir le pot aux roses et qui ont subitement disparu...


Alors que la carrière de Bruce Lee avait tendance à stagner du fait de l'annulation de la série Le frelon vert et d'un problème physique lié à l'usage intensif de l'haltérophilie, les projets auxquels il contribuait avaient tendance à tomber à l'eau l'un après l'autre. C'est sur les conseils de l'acteur américain James Coburn que Bruce Lee retourne alors tenter sa chance à Hong Kong. À court d'argent, le jeune spécialiste en arts-martiaux refuse cependant le contrat que leur propose de signer les frères de la société de production cinématographique Shaw Brothers mais accepte de signer un contrat pour deux films auprès de Raymond Chow, patron d'une autre société de production du nom de Golden Harvest. Le tournage débute en juillet 1971 à Pak Chong, au nord-est de Bangkok tandis que le dernier tour de manivelle sera effectué le 3 septembre de cette même année. À l'origine, le film contenait plus de trois heures d'images qui furent réduites en post-production à quatre-vingt seize minutes. Tourné en cantonais et en mandarin, le film sera traduit dans diverses langues dont l'anglais et le français et aura la particularité d'avoir été doublé à deux reprises dans notre langue. C'est ainsi que par exemple, Bruce Lee le fut d'abord une première fois par Philippe Ogouz et une seconde fois par Pierre Tessier... Dans Big Boss, il faudra patienter plus de trois quart-d'heure avant de voir Bruce Lee se servir véritablement de ses poings et de ses pieds. Jusque là, son personnage devra refréner ses pulsions. Parmi les interprètes nous retrouvons quelques jolies actrices féminines parmi lesquelles la hongkongaise Nora Miao qui sous le pseudonyme Mao Ke-hsiu interprète le rôle de la propriétaire d'un stand de boissons, Maria Yi dans celui de la cousine Chow Mei ou encore Marilyn Bautista dans celui de la prostituée Miss Sun Wuman. Bien que reposant sur un script écrit par Lo Wei en collaboration avec le romancier et scénariste américano-hongkongais Ni Kuang, l'histoire s'inspire en fait d'un fait authentique ayant eu lieu à la fin du dix-neuvième siècle. Revoir aujourd'hui Big Boss, c'est se rendre compte combien l'eau a depuis coulé sous les ponts. Et même si Bruce Lee demeure une légende du cinéma d'action et d'arts-martiaux, il faut reconnaître que les combats sont parfois ''pénibles'' à regarder. Notons que le film propose quelques étonnants plans de nus et plusieurs séquences sanglantes plus ou moins suggérées... Le petit Dragon entrait alors dans la légende...

 

jeudi 28 mars 2024

Big Stan de Rob Schneider (2007) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

J'imagine le type qui, mouillé des pieds à la tête, ne pèse guère plus de quarante ou cinquante kilos. Celui qui au sein d'un bosquet essentiellement constitué de Salix artica se croit plongé en plein cœur d'une forêt de Sequoiadendron giganteum. Je l'imagine ensuite s'être fait jeter en prison pour avoir volé des collants de contention ou des culottes énurésie pour sa grand-mère dont la retraite ne lui permet pas de se les offrir. Enfermé dans une cellule entouré de gros bras faisant deux fois sa taille, on l'imagine se tenir à carreau et se plier à toutes leurs exigences. Big Stan de Rob Schneider pourrait alors lui paraître comme un véritable réconfort. Un défouloir sur lequel projeter des fantasmes parfaitement irréalisables dans la vie de tous les jours... Acteur, réalisateur, scénariste et producteur américain, Rob Schneider signait en 2008 avec Big Stan ou Le grand Stan chez nous, une comédie se déroulant essentiellement en prison. L'acteur et réalisateur incarne le principal rôle d'un arnaqueur se retrouvant en prison après avoir été reconnu coupable de détournement d'argent auprès d'hommes et de femmes à la retraite. Sachant qu'il va être enfermé durant les trois prochaines années, Stan profite des six mois de sursis que lui offre la justice pour prendre contact avec un spécialiste des arts-martiaux afin d'apprendre des techniques de défense et de se préserver des éventuelles agressions dont il pourrait être victime lors de son incarcération... David Carradine, dont la popularité fut tout d'abord liée à son interprétation de Kwai Chang Caine dans la mythique série télévisée américaine Kung Fu incarne ici le Maître. Fumeur invétéré de cigarillos aux méthodes d'apprentissage atypiques, il vient s'installer dans la luxueuse demeure de Stan afin de lui enseigner les arts-martiaux.


Une fois les bases maîtrisées, Stan part pour la taule où il va partager la cellule de Larry dit ''Shorts'' (l'acteur Henry Gibson) et affronter toute une série de prisonniers à la carrure fort impressionnante. À la suite d'une bagarre l'opposant à l'un des détenus les plus redoutés auquel il met une rouste, le directeur de la prison Warden Gasque (l'acteur Scott Wilson qui joua notamment dans plusieurs saisons de la série The Walking Dead) convoque Stan dans son bureau qui accepte de l'aider dans ses manigances au sujet de transactions immobilières. Comédie carcérale mélangeant humour, film de prison et arts-martiaux, Big Stan ne fait tout d'abord pas dans la dentelle avec ses premières lignes de dialogues particulièrement vulgaires qui laissent craindre un long-métrage manquant cruellement de finesse. Mais si le film de Rob Schneider ne fera effectivement jamais preuve d'une grande délicatesse, l'acteur et réalisateur s'amuse à reprendre les codes de virilités en vigueur dans les prisons afin de les tordre . Violence, agressions sexuelles, groupes ethniques d'origines diverses (blacks, blancs et latinos ne se mélangeant pas), tout ce que l'on attend d'un film de prison y est mais traité sur un ton nettement plus léger que d'habitude. Mais plus que tout, Big Stan semble être inspiré par le formidable Les évadés de Frank Darabont dont il reprend un bon nombre d'idées sans pour autant se hisser à sa hauteur. Ultra caricatural, voire même souvent ridicule, le film révèle la nature profonde (mais authentiquement invraisemblable) de prisonniers qui font fi de leur culture ou de leur race pour se rassembler en une communauté unie. Burlesque ? Idiot, même. Et je ne parle même pas du spectacle affligeant se déroulant dans la cours de promenade lors du final ! Bref, il y en a pour tous les (dé)goûts. Du meilleur au pire !

 

samedi 9 mars 2024

Kill Bill : Volume 1 de Quentin Tarantino (2003) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Je voudrais tout d'abord remercier mon grand ami Joël pour avoir su me convaincre de me lancer dans la projection de Kill Bill : Volume 1 de Quentin Tarantino. Si tu me lis, saches que je t'en serai éternellement reconnaissant. Et pourtant, c'était pas gagné, je vous le dis. Dans mon top dix des cinéastes les plus ennuyeux, les plus surcotés, l'américain tient une place de choix ! Le genre de bonhomme dont le style, souvent, m'exaspère. Au point que je ne suis que très rarement parvenu à aller au bout des quelques films que je me suis laissé convaincre de regarder. Reservoir Dogs ? Sympa, sans doute, vu que je n'en ai gardé aucun souvenir ou presque. Pulp Fiction ? Stoppé net lors de la scène de danse. Boulevard de la mort ? Très en deçà du Planète terreur de Robert Rodriguez avec lequel il partagea en 2007 l'affiche du double programme intitulé Grindhouse. Django Unchained ? Pas tenu plus de vingt minutes. Quant à Inglourious Basterds, Les Huit Salopards et Once Upon a Time… in Hollywood, je ne me suis même pas donné la peine de les regarder............. Oui, je sais, j'en ai oublié un : Jackie Brown, seul à trouver grâce à mes yeux jusque là. S'il n'est pas certain que Kill Bill : Volume 1 me réconcilie avec le cinéma de Quentin Tarantino et que je ne me sens pas encore près à reprendre sa filmographie depuis le début, je dois avouer que l'expérience fut extrêmement gratifiante. Surtout en ce vendredi 9 mars 2024 pluvieux, venteux, nuageux et glacial. Le genre de long-métrage qui réchauffe le cœur et l'âme à défaut des orteils ou de toute autre frileuse extrémité ! Surtout, et comme la légende entourant son auteur le veut, Kill Bill : Volume 1 est un vrai film de cinéphile, réalisé par un cinéphile pour les cinéphiles. Et même plus loin puisque les cinéphages eux-mêmes s'y retrouveront. De quoi faire revivre la mémoire cinématographique de chacun, avec ses propres références. Les miennes ? Baby Cart : Le Sabre de la vengeance de Kenji Misumi et ses suites ou la pantagruélique franchise initiée en 1962 par ce même réalisateur japonais, La Légende de Zatoïchi : Le Masseur aveugle. D'une certaine manière, Kill Bill : Volume 1 fait le pont entre le cinéma d'hier et celui qui allait devenir le cinéma de demain mais qui depuis est déjà derrière nous.


Brassant de nombreuses inspirations dont un large pan du cinéma d'action et d'arts-martiaux nippon des années 60 et 70 (si le sabre renvoie forcément aux deux franchises évoquées juste au dessus, la tenue que porte lors de la dernière partie Uma Thurman ici présente dans le rôle de Beatrix Kiddo/Black Mamba rappelle très clairement celle de Bruce Lee dans Le jeu de la mort réalisé en 1978) et reposant sur un concept on ne peut plus simple (une histoire de vengeance), Quentin Tarantino s'autorise toutes les folies. Qu'il s'agisse à proprement parler de la mise en scène, le bonhomme filme en couleur, en noir et blanc et intègre même quelques séquences animées comme lors de la formidable scène revenant sur le passé dramatique de O-Ren Ishii/Cottonmouth qu'interprète l'actrice sino-américaine Lucy Liu. Champs/Contre-champs, Plongées et Contre-plongées, Split-Screen (assez discret, il est vrai), Quentin Tarantino nous gratifie d'une mise en scène absolument remarquable permettant ainsi de transformer un script tout ce qu'il y a de plus commun en un film d'action et d'arts-martiaux auquel un certains nombres de longs-métrages et de cinéastes devront beaucoup. Parmi ses héritiers, on peut citer la franchise John Wick de Chad Stahelski ou la série de films Kingsman de Matthew Vaughn. Si les séquences d'arts-martiaux ne se comptent pas par dizaines, elles sont riches, longues et chorégraphiées avec suffisamment de brio pour contenter les amateurs. Des combats qui frisent d'ailleurs parfois le burlesque, surtout lorsque têtes, bras et jambes volent dans les airs en laissant derrière eux des geysers de sang qui n'effraieront cependant même pas les plus fragiles de l'estomac. Notons également la superbe bande originale. Autre passion de Quentin Tarantino qui s'en donne à cœur joie en sélectionnant une playlist des plus hétéroclites. Quelques vieux standards américains, de la musique typée western ou quelques airs mexicains interprétés à la trompette ! Bref, Kill Bill : Volume 1, c'est du grand spectacle absolument jouissif, souvent invraisemblable tout en conservant un certain sens du sérieux. Un film tout simplement culte auquel donna une suite son auteur dès l'année suivante sous le titre Kill Bill : Volume 2...

 

lundi 1 janvier 2024

La Légende de Zatoïchi (X) : La Revanche (Zatōichi nidan-kiri) de Akira Inoue (1965) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Doucement, sûrement, mais aussi de manière très certainement laborieuse, je continue à me pencher sur la vaste franchise consacrée au Shogun aveugle Zatoïchi. Un personnage Ô combien attachant qui fut au centre d'un nombre impressionnant d’œuvres cinématographiques. En effet, à ce jour, vingt-sept longs-métrages ont été réalisés entre 1962 et 2003 et la plupart d'entre eux ont été principalement interprétés par l'acteur japonais Shintarō Katsu. Et comme si cela ne suffisait pas, une série vit le jour dès 1974 pour s'interrompre cinq ans plus tard. Au total : quatre saisons pour cent épisodes ! Le dernier article était consacré à La lettre, le neuvième film de la franchise. Il est donc logique qu'aujourd'hui j'aborde La revanche qui dans son pays est connu sous le titre Zatōichi Nidan-Kiri. Nous y retrouvons donc le protecteur de la veuve et de l'orphelin(e) pour une dixième aventure qui désormais, on le sait, s'offre sous la nouvelle esthétique de la couleur et qui s'inspire une fois encore de la nouvelle originelle du romancier japonais Kan Shimozawa. Après Kenji Misumi, Kazuo Mori, Tokuzō Tanaka, Kimiyoshi Yasuda ainsi que Kazuo Ikehiro, c'est au tour du réalisateur Akira Inoue, mort l'année dernière à l'âge de quatre-vingt quinze ans de se saisir du personnage de Zatoïchi pour en faire sien. Ce sera d'ailleurs pour lui l'unique occasion de pénétrer dans l'univers de ce personnage de l'ère Edo couvrant une période s'étalant entre le dix-septième siècle et le dix-neuvième. Dans cette nouvelle aventure, Zatoïchi remet les pieds dans un petit village de campagne qu'il n'a pas revu depuis dix ans. Sa tête étant toujours mise à prix, il est attaqué par deux hommes sur lesquels il parvient à garder le dessus. L'un meurt tandis que l'autre prend la fuite après avoir fait les poches de son ''regretté'' compagnon. Une fois arrivé au village, Zatoïchi apprend que son ancien chef, Maître Hikonoichi, est mort voilà deux semaines. Assassiné par un homme dont on ignore encore l'identité, sa fille prénommée Sayo est désormais enfermée dans une maison close du nom de Chojiro dont le propriétaire est l'intendant Tatsugoro. Un personnage vaniteux qui traite les femmes du village en esclaves sexuelles et vole les hommes quand il ne les tue pas purement et simplement.


Zatoïchi connaît bien Sayo à laquelle il chantait une berceuse lorsqu'elle n'était qu'une toute jeune enfant. Après avoir fait un bon repas et avoir bu du saké, Zatoïchi se met en route vers la maison close où il a l'intention de revoir Sayo afin de la faire libérer. La revanche débute par un magnifique plan plongé dans la brume et perpétue l'esprit même de la saga. Shintarō Katsu continue à interpréter ce personnage d'homme valeureux dont l'instinct n'a jamais été aussi proche d'un sixième sens que dans ce dixième long-métrage. Akira Inoue et le scénariste Minoru Inuzuka nous concoctent à leur tour un savant mélange entre humour, combats au sabre et drame. Dans ce récit cruel où les femmes sont contraintes d'offrir leurs corps à de libidineux clients à défaut de quoi elles sont durement battues à coups de planches de bois, surgit le fameux humour de notre principal protagoniste. La franchise s'éternise et rien ne change vraiment. Zatoïchi se montre toujours aussi friand de boulettes de riz tandis qu'il use de son sabre avec la même parcimonie qu'un scorpion économisant son venin. On rit donc parfois (le repas à son arrivée au village) mais surtout, l'on craint pour la vie de notre héros même s'il nous a habitué à se sortir de situations théoriquement inextricables. Aveugle mais capable de détecter la moindre présence, Zatoïchi, l'ancien samouraï déchu use de son arme comme s'il s'agissait de l'extension directe de son bras. Le grand méchant du film est personnifié par l'acteur Jun Katsumura qui se fond dans le rôle d'un individu perfide et fabulateur. Le plaisir de voir notre héros atteint de cécité s'en prendre à des êtres veules demeure intact. Comme de le retrouver une fois encore lors d'une partie de dés, entouré de tricheurs. Le cadre lui-même demeure authentique. Entre les costumes, les geishas et ces vieilles Minkas faites de planches de bois et de portes coulissantes, la reconstitution conserve tout son charme et participe de la fascination que l'on éprouve devant les mésaventures du plus célèbre masseur aveugle. La franchise a beau en être déjà à son dixième opus, on ne s'en lasse toujours pas. D'autant plus que le film nous offre d'authentiques moments de bravoures...

 

dimanche 3 décembre 2023

Saat Po Long II de Soi Cheang (2015) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Dans cette suite qui n'en est pas vraiment une puisque Saat Po Long II ne partage ni les même personnages ni les acteurs qui les interprétaient lors du premier volet de la trilogie, nous pourrions étendre les différences entre les deux opus de manière infinie. Jusqu'à évoquer celles qui demeurent entre réalisateurs, scénaristes, producteurs (en dehors de Paco Wong qui revient ici pour la seconde fois à la production), directeurs de la photographie, costumiers, décorateurs, etc, etc... Avec un budget de vingt-trois millions de dollars, le réalisateur hongkongais Soi Cheang auquel on doit l'extraordinaire Limbo, signe une fausse séquelle qui efface l'original et remet donc les compteurs à zéro. Le compositeur Kwong Wing Chan est toujours aux manettes de la partition musicale même si cette fois-ci il est rejoint par Ken Chan qui dans le premier volet n'était employé que comme compositeur de musique additionnelle. La différence entre les deux bandes-son se fait ici très clairement entendre et les nouvelles compositions des deux hommes dynamisent davantage l'ensemble alors que Saat Po Long proposait une partition sirupeuse d'assez mauvais goût. À nouveaux personnages, nouvelle enquête. Si le thème de la maladie persiste une nouvelle fois (dans le premier, l'un des deux héros était atteint d'une tumeur au cerveau), ici elle touche la fille de l'un des protagonistes incarné par Tony Jaa qui dans le rôle du gardien de prison Chatchai et malgré l'apparente normalité de l’institution, incarne l'employé d'une organisation spécialisée dans le trafic d'organes. Son supérieur hiérarchique direct Ko Chun (l'acteur Zhang Jin) et quant à lui sous les ordres de Mr. Hung (Louis Koo). Ce dernier souffre d'une maladie cardiaque et a pour projet de récupérer le cœur de son propre frère Mun-Biu (Jun Kung) à des fins de transplantation ! Introduit au cœur du réseau afin de le faire démanteler, le policier Kit (Wu Jin), au contact des employés de Mr. Hung est tombé dans la drogue et va très vite se retrouver enfermé avec d'autres prisonniers dès lors que sa couverture sera détectée. Son oncle entreprendra alors tout pour le faire sortir de l'enfer dans lequel il l'a envoyé... D'un niveau très largement supérieur à son prédécesseur, Saat Po Long II le surpasse à tout point de vue. Et bien que cette suite dure une demi-heure de plus, le temps passe nettement plus vite que lors des premières aventures mettant en scène la police hongkongaise.


Si l'on peut de base déplorer l'absence de Donnie Yen dans cette séquelle, le spectateur n'aura pas à patienter bien longtemps pour comprendre que son remplacement par Tony Jaa, Zhang Jin et Wu Jin est la meilleure idée que pouvait avoir eu le réalisateur Soi Cheang. Notons que le premier d'entre eux est d'origine thaïlandaise et qu'il est notamment connu pour avoir incarné le rôle principal dans la franchise Onq-Bak entre 2003 et 2010. Son personnage y livre un combat sans merci dans une prison où forcément, la communication est difficile puisqu'elle se situe sur un territoire qui lui est étranger. Entrer de plain-pied dans Saat Po Long II n'est pas chose aisée puisque les différentes ramifications que propose le scénario de Lai-Yin Leung et Ying Wong complexifient le récit. Le spectateur est donc convié à partager le drame qui touche Chatchai et sa fille atteinte d'une leucémie et qui attend désespérément une transplantation de moelle osseuse. À suivre la tentative de survie du policier Kit dans une prison chinoise ainsi que celle du chef du réseau dont les jours sont comptés, lequel se montre près à sacrifier l'existence même de son frère. Il faudra sans doute un petit temps d'adaptation mais dès que les choses entrent dans l'ordre nous retrouvons là le brillant réalisateur du futur Limbo. Et même si l'impact émotionnel dû à un travail artistique remarquable n'est pas encore tout à fait à la hauteur de ce que le réalisateur nous offrira quelques années plus tard, sa maîtrise des espaces et de l'architecture est déjà admirable. Bien entendu, ce qu'attend le client friand de ce genre de productions se situe au niveau des affrontements : et là, pas de soucis à avoir puisque Saat Po Long II est tout à fait exemplaire. Les combats sont nombreux et les chorégraphies parfaitement millimétrées. On en prend plein les yeux. C'est brutal, intense et les interprètes n'hésitent pas à se jeter dans le vide pour le bien d'un spectacle parfois visuellement hallucinant. L'un des antagonistes du récit en la personne de Ko Chun est hyper charismatique et les décors mêlent l'horreur des prisons à un complexe ultra-moderne qui tranchent l'un à côté de l'autre. Bref, Saat Po Long II est une grande réussite et l'un des meilleurs représentant dans sa catégorie...

 

vendredi 1 décembre 2023

Saat Po Lang (Kill Zone) de Wilson Yip (2005) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Au début, je m'suis dis : ''Bon, c'est pas grave. Wilson Yip fonctionne au diesel et il lui faut certainement plus de temps que les autres pour que démarre véritablement l'aventure.'' Au bout d'une demi-heure, ça commence par contre à faire un peu long. Vu que Saat Po Lang ne dure qu'une heure et trente minutes et qu'il va bien falloir que le réalisateur et scénariste hongkongais se décide à accélérer les choses. J'avais lu quelques part, mais je ne sais plus où, que la séquelle réalisée par son compatriote Soi Cheng (auteur du dantesque Limbo il y a deux ans) était très largement à la hauteur de The Raid 2 de Gareth Evans et que même, il le dépassait haut la main. Et comme j'avais adoré le premier tandis que le second m'avait quelque peu déçu, forcément, il me fallait à tout prix découvrir la franchise initiée en 2005 par Wilson Yip. En débutant par le premier, bien entendu. Dont acte. Long-métrage d'action d'origine hongkongaise, Saat Po Lang est typiquement le genre de produit auquel doit s'attendre l'amateur de thrillers mafieux d'origine asiatique. Du moins, sur le papier car comme on le découvre assez rapidement, cette franchise qui semble donc ponctuellement comparée à celle de Gareth Evans n'est pas selon moi, et bien qu'elle soit de manière incompréhensible très appréciée des amateurs de ce genre de films, le meilleur exemple si l'on veut pour la première fois se lancer dans ce type de projet. Connu pour avoir notamment réalisé les quatre volets de la franchise Ip Man entre 2008 et 2019, Wilson Yip n'est pas un débutant puisqu'il démarra sa carrière de cinéaste en 1995. Réalisateur, scénariste mais également acteur, il réalise avec Saat Po Lang le premier volet de ce qui pour le moment fait figure de trilogie et dont il a donc abandonné la mise en scène du second au profit de Soi Cheng avant de reprendre les rennes pour le troisième en 2017.


Saat Po Lang est quand même un curieux film il me semble. Non parce que le film met en scène la mafia chinoise ou parce que la police y emploie de curieuses et répréhensibles méthodes mais parce que son déroulement enfreint parfois le concept du pur cinéma d'action à travers des échanges verbaux souvent interminables. Et vue la courte durée du film qui dans son genre tutoie généralement, et de nos jours, davantage les deux heures que les quatre-vingt dix minutes, au bout d'une (demi-)heure l'on peut commencer à se poser des questions tout en se rassurant en émettant l'hypothèse que toutes les scènes d'actions seront concentrées lors du dernier tiers ! La valeur ajoutée, toujours selon les amateurs du genre, serait la présence à l'image de l'acteur d'origine cantonaise Donnie Yen qui depuis la sortie du premier Ip Man en 2008 est devenu mondialement célèbre pour ses incroyables cascades. Ce qui semble revenir à dire qu'à l'époque où sort Saat Po Lang, l'acteur n'est connu que dans son pays et non pas à l'échelle internationale. Dans ce film, il incarne Ma Kwan, un officier de police qui bientôt prendra la place de Chan Kwok Chung (l'acteur Simon Yam) pour qui la retraite va très prochainement sonner. Malgré une carrière bien remplie, ce flic aux méthodes assez particulières regrette une seule chose : de n'avoir pas encore mis derrière les barreaux le patron de la mafia locale, Wong Po (Sammo Kam-Bo Hung). Ce jour arrive lorsque à son insu, ce dernier est filmé en train de battre à mort l'un des collègues de Chan Kwok Chung tandis que la vidéo est remise aux autorités. Mais à la toute fin de la projection, ce dernier découvre que le policier est finalement abattu par l'un des hommes de Wong Po. Chan Kwok Chung se débrouille alors pour que les dernières secondes soient effacées afin que Wong Po soit condamné pour meurtre. Mais si le subterfuge fonctionne un temps, ce dont Chan Kwok Chung ne se doute pas encore c'est que l'homme qui a filmé la scène possède chez lui une copie qui blanchit alors automatiquement le mafieux du meuetre de son collègue.


Afin de se venger d'avoir été ''injustement'' enfermé, Wong Po lance ses hommes sur la trace des collègues de Chan Kwok Chung afin de les faire exécuter... Et je vais m'arrêter là avant de raconter toute l'histoire. Bon, que dire si ce n'est que le film ne fut pas du tout à la hauteur de mes attentes. À commencer par la partition musicale de Kwong Wing Chan qui paraît, me semble-t-il, cruellement inappropriée. En même temps, elle éclaire sur les volontés du réalisateur qui semble vouloir emplir son œuvre d'une chape de bons sentiments et de séquences poignantes qui, je m'excuse, n'ont pas grand chose à faire ici. Nous éviterons donc à notre tour de comparer Saat Po Lang à The Raid qui pour le coup était nettement plus direct, plus frontal et ne s'embarrassait pas de séquences larmoyantes et grandiloquentes mais offrait au contraire un spectacle visuel absolument réjouissant ! Au fait, chapeau bas au tueur intégralement vêtu de blanc qui dans le cas de Saat Po Lang semble être capable de se déplacer sans jamais être vu et de tuer les flics les uns après les autres sans avoir recours au moindre recoin plongé dans l'obscurité. Soit ce type est un fantôme, soit la police hongkongaise n'est plus ce qu'elle a pu être par le passé !. Passons sur les ralentis, technique Ô combien ringarde avec laquelle joue le réalisateur au risque d'en remettre une couche supplémentaire dans le ridicule. Après une heure de projection, on peut se demander ce que foutent nos deux officiers de police qui l'un comme l'autre ont toujours un train (et des dizaines de wagons) de retard ! Maintenant que la dernière demi-heure se profile, va falloir se bouger les fesses mes cocos. Sinon, c'est le zéro pointé ! Petite touche d'humour forcément involontaire : l'attitude des flics au moment de rendre l'âme. L'on est plus proche du théâtre Nô et de ses caricatures que du brin de réalisme auquel l'on pouvait s'attendre. Ce que l'on appelle sans doute, la ''Chinese Touch'' ! Au final, Saat Po Lang c'est : deux pauvres séquences de combat au demeurant plutôt bien chorégraphiées, quelques passages humoristiques non homologués, beaucoup de larmes de crocodiles. Bref, une déception. Maintenant, reste à savoir ce que vaut la suite mais vu qu'elle fut confiée à l'auteur de Limbo, il y a sans doute de quoi se montrer optimiste...



 

mardi 28 novembre 2023

Le grand tournoi (The Quest) de Jean-Claude Van Damme (1996) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Après avoir fait de la figuration, après avoir été l'acteur principal de dizaines de longs-métrages, après avoir été scénariste sur une dizaine d'entre eux, l'acteur, producteur et scénariste belge Jean-Claude Van Damme est passé derrière la caméra pour la première fois en 1996 avec The Quest sorti chez nous sous le titre Le Grand Tournoi. Avec un budget en dessous de celui de Mort subite de Peter Hyams l'année précédente mais égal à celui de Street Fighter de Steven E. de Souza qui sorti quant à lui deux ans auparavant, Le grand tournoi reste l'une des œuvres les plus ''ambitieuses'' que l'acteur tourna dans le courant des années quatre-vingt/quatre-vingt dix. Un long-métrage à la hauteur de Légionnaire que réalisa Peter Mac Donald puisque le premier film en tant que réalisateur de Jean-Claude Van Damme fera en compagnie du reste du casting et de l'équipe technique des allers-retours entre les États-Unis, le Vietnam et la Thaïlande. Alors que l'on attend toujours la sortie de son second long-métrage Frenchie en tant que réalisateur (lequel date tout de même déjà de quinze ans), Jean-Claude Van Damme sécurise ce premier projet en demeurant dans le cadre tout à fait habituel de ce qui a fait sa réputation : le cinéma d'art-martiaux. Tant et si bien, d'ailleurs, que Le grand tournoi ressemble parfois comme deux gouttes d'eau à certains des précédents films qu'il incarna par le passé. En effet, comment ne pas voir dans le personnage du combattant mongol, Khan, l'antagoniste Tong Po ? Celui-là même qu'il affronta dans Kickboxer sept ans auparavant ? L'acteur Michel Qissi passera d'ailleurs le relais à son frère Abdel qui tout comme lui porte à l'occasion une tresse derrière un crâne entièrement rasé ! Kickboxer encore lorsque lorsqu'en lieu et place du frère de Kurt Sloane, c'est désormais son ami Phang (l'acteur Jen Sung Outerbridge) que notre héros Christophe Dubois est désormais bien décidé à venger ! Entre Jean-Claude Van Damme et Abdel Qissi, il s'agit d'une longue histoire d'amitié puisque leur collaboration débuta en 1990 sur le tournage de Full Contact tandis que l'on retrouva les deux hommes sur celui de The Order en 2001. À l'époque où sort Le grand tournoi, l'acteur belge est déjà une très grande star du cinéma d'action américain lorsqu'il choisit de réaliser son tout premier film basé sur l'histoire personnelle mais très controversée de Frank Dux. Pourtant traité de mythomane, ce dernier aura cependant été source d'inspiration de plusieurs œuvres s'inscrivant toutes dans un même genre : celui du cinéma des arts-martiaux.


À commencer par la franchise American Warrior de Sam Firstenberg dont les deux premiers volets furent principalement incarnés par l'acteur Michael Dudikoff mais également Bloodsport de Newt Arnold dans lequel Jean-Claude Van Damme interprétait Frank Lux lui-même. Rien de vraiment original au sein de ce Grand tournoi dont les codes sont toujours les mêmes puisque l'on retrouve un protagoniste qui affronte dans une arène située dans une ville imaginaire, divers adversaires tous originaires de pays différents. C'est ainsi que seront en outre représentés la Mongolie, l’Écosse, le Japon ou encore le Brésil, la Chine ou la Grèce. Avec, on s'en doute et c'est bien là le principal intérêt du long-métrage, des techniques de combat diverses et variées. Le Japonais est représenté par un Rikishi (terme que l'on a coutume de remplacer chez nous sous celui de Sumotori), l'écossais est roux et porte un kilt, l'allemand est chaussé de bottes militaires (que l'on pourrait comparer à celles que portait les soldats de l'armée allemande lors de la seconde guerre mondiale), le brésilien pratique la capoeira tandis que le chinois mime certains animaux (comme le serpent ou le singe) et que le grecque pratique la lutte gréco-romaine. Malgré la vacuité du scénario que l'on doit à Steve Klein et Paul Mones (Frank Lux ayant été quant à lui,''oublié''), Jean-Claude Van Damme tente une approche nettement plus ambitieuse que ce que l'on a l'habitude de voir à l'époque dans ce genre de film en général et chez le belge en particulier. Beaucoup de soin a été apporté à certains environnement qui lors de la première partie et avant que ne s'engagent les premiers combats, nous font profiter de très jolis décors. L'action se déroulant en 1925, on appréciera la reconstitution même si avec ses trente millions de dollars de budget, l'acteur et réalisateur n'a pas été en mesure de nous offrir une identité de l'époque absolument scrupuleuse. Notons que parmi une trèèèèèèèèès grande majorité d’interprètes masculins apparaît à l'écran l'actrice Janet Gunn qui dans le rôle de la journaliste Carrie Newton apporte une petite touche de féminité bien venue. Surtout, Jean-Claude Van Damme sera parvenu à débaucher l'acteur britannique Roger Moore qui longtemps après avoir incarné le personnage de James Bond au cinéma et après avoir interprété celui de Lord Brett Sinclair dans la mythique série télévisée Amicalement votre en 1971 et 1972 apparaît donc ici dans celui du lord Edgar Dobbs...

 

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