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lundi 3 mars 2025

Opération Las Vegas de N.G.Moutier (1990) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'acteur américain Richard Harrison accepte de tourner dans le nouveau long-métrage du réalisateur, scénariste, acteur, romancier et... libraire (Mdr) français Norbert Georges Vincent Moutier, sans doute est-il loin d'imaginer que sa promesse allait le contraindre de participer à l'un des plus gros film Z de l'histoire du cinéma ! Une œuvre fauchée comme un champ de blé en jachère, qui voit le jour au tout début des années quatre-vingt dix tout en ayant l'air d'avoir été tourné vingt ans plus tôt. Un film d'espionnage, d'arts-martiaux où sont au menu trahison, séduction, attaque au sabre et aux armes à feu par des ninjas et des militaires... Tout ça pour une mallette contenant apparemment les plans d'un réacteur nucléaire. Surtout ''connu'' pour avoir mis en scène l'ultra Z Mad Mutilator, Norbert Moutier a également marqué les esprits des amateurs de lectures sanguinolentes en écrivant les sympathiques Neige d'enfer et L'équarrisseur de Soho pour la collection Gore des éditions Fleuve Noir en 1988 et 1990. En huit long-métrages réalisés en quinze ans et sous divers pseudonymes, l'ancien rédacteur du fanzine Fantastyka n'hésite pas à mouiller la chemise en signant avec Opération Las Vegas l'un de ces objets filmiques les plus invraisemblables qui soient. Démontrant ainsi la remarquable absence de talent d'un auteur malgré tout très optimiste quant au résultat obtenu une fois déclenché le clap de fin ! Prompt à faire habituellement chier les réalisateurs bis italiens, sachons balayer devant notre porte en évoquant cette fois-ci l'un des plus remarquables pourvoyeurs de nanars hexagonaux. Le fond de l'œuvre signée de Norbert Moutier lui-même ayant moins d'importance que la forme, c'est sur cette dernière que reposera tout l'intérêt d'une telle projection. Ceux qui survécurent à l'expérience Mad Mutilator savent déjà à quoi s'attendre. On peut d'ors et déjà leur assurer que l'expérience sera bien moins pénible. Et ce, malgré un montage et un mélange bordélique des genres qui n'aident absolument pas au confort du spectacle étalé devant nos yeux. Si le réalisateur et scénariste semble prendre les choses très au sérieux, le spectateur, lui, risque de pouffer de rire assez régulièrement. Vêtu d'un costard trois pièces, dans le rôle de Jefferson, Richard Harrison est quand même le seul type au monde à draguer les filles à bord d'une voiture familiale ! Et pourtant, cela semble fonctionner.


La preuve étant qu'il attire dans ses filets une certaine Britta (interprétée par l'actrice française Brigitte Borghese). Blonde et bien tanquée, avec ce petit air de P#%@ qui lui sied à ravir... Comment ça une Pute ? Ça n'est absolument pas ce que j'avais en tête. Pas du tout. Je pensais plutôt à une Poupée,certes gonflable, mais certainement pas une Pute !!! Trêve de plaisanterie. Comme si les nombreuses fusillades filmées avec l'engouement d'un neurasthénique ne suffisaient pas, on a droit à une bande-musicale absolument indigeste signée par Garabello (un rapport avec Jean-Louis Garabello ?). Lorsque l'on parle de soupe, ici, on évoque évidemment davantage des pommes de terre à l'eau qu'un délicieux velouté à base de crème fraîche. Côté doublage, c'est le pompon. En dehors de la blonde Brigitte Borghese l'on a l'impression que la totalité des interprètes masculins l'on été par le même doubleur. Expressions et timbre de voix sont tellement caricaturaux qu'on a souvent l'impression que tous les personnages furent doublés par Mozinor ! Bon, après, on reconnaîtra Opération Las Vegas comme ayant pu être éventuellement une authentique source d'inspiration pour les frères Coen. N'y at-il pas en effet chez les américains de The Big Lebowski une petite touche de cette pépite qu'est la série Z signée Norbert Moutier sous le pseudonyme de N. G. Moutier ? La seule ''preuve'' étant de mettre côte à côte l'acteur hollandais John Van Dreelen et l'américain John Goodman. Même tendance (ou presque) à prendre de la bedaine mais surtout, même tenue vestimentaire. Pour être tout à fait franc, le film est quand même assez chiant à suivre malgré sa courte durée qui n'excède que de quelques secondes les soixante-sept minutes. Heureusement, le spectateur trouve régulièrement l'occasion de rire. Comme lors de cette séquence à l'improbable montage durant laquelle un type se rend compte qu'on lui a remis une mallette piégée. La jetant loin de lui, celle-ci explose. Lors du plan suivant, le gars s'abrite derrière sa voiture..... Après l'explosion !!! Pas avant, non, APRES !!! Bref, le film de Norbert Moutier est un authentique cas d'école qui ferait bondir n'importe quel prof spécialité dans le cinéma. Mais alors, parfois, quelle tranche de rigolade...

 

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