J'imagine le type qui,
mouillé des pieds à la tête, ne pèse guère plus de quarante ou
cinquante kilos. Celui qui au sein d'un bosquet essentiellement
constitué de Salix artica se croit plongé en plein cœur d'une
forêt de Sequoiadendron giganteum. Je l'imagine ensuite s'être fait
jeter en prison pour avoir volé des collants de contention ou des
culottes énurésie pour sa grand-mère dont la retraite ne lui
permet pas de se les offrir. Enfermé dans une cellule entouré de
gros bras faisant deux fois sa taille, on l'imagine se tenir à
carreau et se plier à toutes leurs exigences. Big Stan
de Rob Schneider pourrait alors lui paraître comme un véritable
réconfort. Un défouloir sur lequel projeter des fantasmes
parfaitement irréalisables dans la vie de tous les jours... Acteur,
réalisateur, scénariste et producteur américain, Rob Schneider
signait en 2008 avec Big Stan
ou Le grand Stan
chez nous, une comédie se déroulant essentiellement en prison.
L'acteur et réalisateur incarne le principal rôle d'un arnaqueur se
retrouvant en prison après avoir été reconnu coupable de
détournement d'argent auprès d'hommes et de femmes à la retraite.
Sachant qu'il va être enfermé durant les trois prochaines années,
Stan profite des six mois de sursis que lui offre la justice pour
prendre contact avec un spécialiste des arts-martiaux afin
d'apprendre des techniques de défense et de se préserver des
éventuelles agressions dont il pourrait être victime lors de son
incarcération... David Carradine, dont la popularité fut tout
d'abord liée à son interprétation de Kwai Chang Caine dans la
mythique série télévisée américaine Kung Fu
incarne ici le Maître. Fumeur invétéré de cigarillos aux méthodes
d'apprentissage atypiques, il vient s'installer dans la luxueuse
demeure de Stan afin de lui enseigner les arts-martiaux.
Une
fois les bases maîtrisées, Stan part pour la taule où il va
partager la cellule de Larry dit ''Shorts'' (l'acteur Henry Gibson)
et affronter toute une série de prisonniers à la carrure fort
impressionnante. À la suite d'une bagarre l'opposant à l'un des
détenus les plus redoutés auquel il met une rouste, le directeur de
la prison Warden Gasque (l'acteur Scott Wilson qui joua notamment
dans plusieurs saisons de la série The
Walking Dead)
convoque Stan dans son bureau qui accepte de l'aider dans ses
manigances au sujet de transactions immobilières. Comédie carcérale
mélangeant humour, film de prison et arts-martiaux, Big
Stan
ne fait tout d'abord pas dans la dentelle avec ses premières lignes
de dialogues particulièrement vulgaires qui laissent craindre un
long-métrage manquant cruellement de finesse. Mais si le film de Rob
Schneider ne fera effectivement jamais preuve d'une grande
délicatesse, l'acteur et réalisateur s'amuse à reprendre les codes
de virilités en vigueur dans les prisons afin de les tordre .
Violence, agressions sexuelles, groupes ethniques d'origines diverses
(blacks, blancs et latinos ne se mélangeant pas), tout ce que l'on
attend d'un film de prison y est mais traité sur un ton nettement
plus léger que d'habitude. Mais plus que tout, Big
Stan
semble être inspiré par le formidable Les
évadés
de Frank Darabont dont il reprend un bon nombre d'idées sans pour
autant se hisser à sa hauteur. Ultra caricatural, voire même
souvent ridicule, le film révèle la nature profonde (mais
authentiquement invraisemblable) de prisonniers qui font fi de leur
culture ou de leur race pour se rassembler en une communauté unie.
Burlesque ? Idiot, même. Et je ne parle même pas du spectacle
affligeant se déroulant dans la cours de promenade lors du final !
Bref, il y en a pour tous les (dé)goûts. Du meilleur au pire !
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