Après avoir fait de la
figuration, après avoir été l'acteur principal de dizaines de
longs-métrages, après avoir été scénariste sur une dizaine
d'entre eux, l'acteur, producteur et scénariste belge Jean-Claude
Van Damme est passé derrière la caméra pour la première fois en
1996 avec The Quest
sorti chez nous sous le titre Le Grand Tournoi.
Avec un budget en dessous de celui de Mort subite
de Peter Hyams l'année précédente mais égal à celui de Street
Fighter
de Steven E. de Souza qui sorti quant à lui deux ans auparavant, Le
grand tournoi
reste l'une des œuvres les plus ''ambitieuses'' que l'acteur tourna
dans le courant des années quatre-vingt/quatre-vingt dix. Un
long-métrage à la hauteur de Légionnaire
que réalisa Peter Mac Donald puisque le premier film en tant que
réalisateur de Jean-Claude Van Damme fera en compagnie du reste du
casting et de l'équipe technique des allers-retours entre les
États-Unis, le Vietnam et la Thaïlande. Alors que l'on attend
toujours la sortie de son second long-métrage Frenchie
en tant que réalisateur (lequel date tout de même déjà de quinze
ans), Jean-Claude Van Damme sécurise ce premier projet en demeurant
dans le cadre tout à fait habituel de ce qui a fait sa réputation :
le cinéma d'art-martiaux. Tant et si bien, d'ailleurs, que Le
grand tournoi
ressemble parfois comme deux gouttes d'eau à certains des précédents
films qu'il incarna par le passé. En effet, comment ne pas voir dans
le personnage du combattant mongol, Khan, l'antagoniste Tong Po ?
Celui-là même qu'il affronta dans Kickboxer
sept ans auparavant ? L'acteur Michel Qissi passera d'ailleurs
le relais à son frère Abdel qui tout comme lui porte à l'occasion
une tresse derrière un crâne entièrement rasé ! Kickboxer
encore
lorsque lorsqu'en lieu et place du frère de Kurt Sloane, c'est
désormais son ami Phang (l'acteur Jen Sung Outerbridge) que notre
héros Christophe Dubois est désormais bien décidé à venger !
Entre Jean-Claude Van Damme et Abdel Qissi, il s'agit d'une longue
histoire d'amitié puisque leur collaboration débuta en 1990 sur le
tournage de Full Contact
tandis que l'on retrouva les deux hommes sur celui de The
Order
en 2001. À l'époque où sort Le grand tournoi,
l'acteur belge est déjà une très grande star du cinéma d'action
américain lorsqu'il choisit de réaliser son tout premier film basé
sur l'histoire personnelle mais très controversée de Frank Dux.
Pourtant traité de mythomane, ce dernier aura cependant été source
d'inspiration de plusieurs œuvres s'inscrivant toutes dans un même
genre : celui du cinéma des arts-martiaux.
À
commencer par la franchise American Warrior
de Sam Firstenberg dont les deux premiers volets furent
principalement incarnés par l'acteur Michael Dudikoff mais également
Bloodsport
de Newt Arnold dans lequel Jean-Claude Van Damme interprétait Frank
Lux lui-même. Rien de vraiment original au sein de ce Grand
tournoi
dont les codes sont toujours les mêmes puisque l'on retrouve un
protagoniste qui affronte dans une arène située dans une ville
imaginaire, divers adversaires tous originaires de pays différents.
C'est ainsi que seront en outre représentés la Mongolie, l’Écosse,
le Japon ou encore le Brésil, la Chine ou la Grèce. Avec, on s'en
doute et c'est bien là le principal intérêt du long-métrage, des
techniques de combat diverses et variées. Le Japonais est représenté
par un Rikishi
(terme que l'on a coutume de remplacer chez nous sous celui de
Sumotori),
l'écossais est roux et porte un kilt, l'allemand est chaussé de
bottes militaires (que l'on pourrait comparer à celles que portait
les soldats de l'armée allemande lors de la seconde guerre
mondiale), le brésilien pratique la capoeira tandis que le chinois
mime certains animaux (comme le serpent ou le singe) et que le
grecque pratique la lutte gréco-romaine. Malgré la vacuité du
scénario que l'on doit à Steve Klein et Paul Mones (Frank Lux ayant
été quant à lui,''oublié''), Jean-Claude Van Damme tente une
approche nettement plus ambitieuse que ce que l'on a l'habitude de
voir à l'époque dans ce genre de film en général et chez le belge
en particulier. Beaucoup de soin a été apporté à certains
environnement qui lors de la première partie et avant que ne
s'engagent les premiers combats, nous font profiter de très
jolis décors. L'action se déroulant en 1925, on appréciera la
reconstitution même si avec ses trente millions de dollars de
budget, l'acteur et réalisateur n'a pas été en mesure de nous
offrir une identité de l'époque absolument scrupuleuse. Notons que
parmi une trèèèèèèèèès grande majorité d’interprètes
masculins apparaît à l'écran l'actrice Janet Gunn qui dans le rôle
de la journaliste Carrie Newton apporte une petite touche de féminité
bien venue. Surtout, Jean-Claude Van Damme sera parvenu à débaucher
l'acteur britannique Roger Moore qui longtemps après avoir incarné
le personnage de James Bond au cinéma et après avoir interprété
celui de Lord Brett Sinclair dans la mythique série télévisée
Amicalement votre
en 1971 et 1972 apparaît donc ici dans celui du lord Edgar Dobbs...
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