Lorsque l'on tombe par
hasard ou non sur Zombie Town
de Peter Lepeniotis et que l'on découvre qu'il est notamment
interprété par l'acteur Dan Aykroyd, à quoi pense-t-on ?
Encore un film de zombies ? Oui, certes. Vrai plaisir d'y
apprendre que l'ancien ''frangin du Blues'' ou l'ancien chasseur de
fantômes est toujours de la partie ? Encore oui. Mais il évoque
aussi, sans doute, la présence dans une œuvre similaire de l'un de
ses anciens compagnons dans la comédie fantastique culte d'Ivan
Reitman sortie chez nous en 1984 sous le titre SOS
Fantômes.
En effet, il y a quatre ans sortait sur les écrans le très ennuyeux
The Dead Don't Die
de Jim Jarmusch qui promettait en outre de rendre hommage au cinéma
de l'immense George A. Romero. Résultat : jamais je ne m'étais
aussi peu diverti devant un film d'horreur. Chose qui devait sembler
devenir une habitude avec ce cinéaste qui six ans auparavant s'était
attaqué au mythe des vampires avec son très esthétique mais aussi
et surtout très soporifique Only Lovers Left
Alive.
Cette fois-ci, le ton sera légèrement moins cérémonieux quitte à
plonger les protagonistes dans la fange de la parodie crétine
totalement assumée. Sauf que Zombie Town,
c'est un peu plus que ce que promet la plupart des longs-métrages
horrifiques qui sortent à la chaîne après avoir été financés à
hauteur du SMIC et produits à la vas-vite. Ici, l'on sent que Peter
Lepeniotis a envie de bien faire les choses. Premier film live pour
ce réalisateur qui jusqu'à maintenant s'était fait une spécialité
dans le cinéma d'animation (avec, notamment, Gotta
Catch Santa Claus
en 2008, Opération Casse-Noisette
en 2014 et Gare aux Gnomes
en 2017). Six ans séparent sa précédente réalisation de Zombie
Town
qu'il a écrit aux côtés de Michael Samonek, Dean Wilkinson et
Michael Schwartz. Adaptation d'un ouvrage écrit par le romancier
américain Robert Lawrence Stine auquel on doit notamment la série
de livres fantastico-horrifiques Chair
de poule dont
la particularité est de s'adresser aux plus jeunes, Zombie
Town
met donc en scène l'acteur Dan Aykroyd dans le rôle d'un populaire
réalisateur de films d'horreur dont ses fans les plus fervents
attendent le retour.
Ce
qui doit être d'ailleurs très prochainement le cas puisque dans une
petite ville tranquille des États-Unis doit être projeté dans
l'unique salle de son cinéma, son dernier film. Sous la pression de
trois de ses fans et sous celui du directeur du cinéma, Len Carver
accepte de confier à ce dernier la bobine de son dernier
long-métrage. Afin de garder auprès de lui la charmante Amy Maxwell
(l'actrice Madi Monroe) pour la soirée, le projectionniste Mike
Broadstreet (l'acteur Marlon Kazadi) accepte pour la jeune femme et
pour elle seule de projeter en avant-première la dernière œuvre de
Len Carver. Mais ce que ne savent pas les deux jeunes gens, c'est que
la bobine est maudite. Alors que dans la salle l'écran reste
mystérieusement blanc, à l'extérieur du cinéma rien ne va plus.
En effet, tous les habitants ou presque de la ville se sont
transformés en zombies par une force qui reste inconnue. Seuls ceux
qui sont munis ''d'artefacts'' marqués du sceau de l'Œil d'Horus
semblent devoir échapper à la malédiction. Pour celles et ceux qui
ne le savent pas encore, l'Œil d'Horus était semble-t-il une sorte
de porte-bonheur qui dans l’Égypte Ancienne était non seulement
le symbole des cinq sens (l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher et
la vue) mais qui en outre était aussi censé protéger la santé de
la personne qui le portait sur lui. D'où son usage ici, dans ce qui
apparaît n'être au final qu'un petit film d'horreur sans
prétention. À tel point que l'aventure de nos deux jeunes héros,
de Dan Aykroyd et même de Chavy Chase que l'on aura beaucoup de mal
à reconnaître est assez peu enthousiasmante. Non plus confrontés à
des créatures qui transmettent le mal par morsures mais dont
certaines caractéristiques les rapprochent davantage des vampires du
Lifeforce
de Tobe Hooper (1985), Amy et Mike ne prennent à vrai dire pas trop
de risques vu la lenteur des zombies auxquels ils seront confrontés.
Ces derniers stagnant d'ailleurs lorsqu'ils sont à quelques
centimètres de leur objectif. Le principal soucis de Zombie
Town,
c'est son manque de réel punch. On ne reprochera cependant pas à
son auteur d'avoir été si peu aventureux en matière d'horreur,
surtout si l'on connaît son pedigree, mais l'on conseillera alors le
film plutôt au jeune public plutôt qu'aux adultes qui risqueraient
de ne pas s'y retrouver. Une déception...
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