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lundi 1 janvier 2024

La Légende de Zatoïchi (X) : La Revanche (Zatōichi nidan-kiri) de Akira Inoue (1965) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Doucement, sûrement, mais aussi de manière très certainement laborieuse, je continue à me pencher sur la vaste franchise consacrée au Shogun aveugle Zatoïchi. Un personnage Ô combien attachant qui fut au centre d'un nombre impressionnant d’œuvres cinématographiques. En effet, à ce jour, vingt-sept longs-métrages ont été réalisés entre 1962 et 2003 et la plupart d'entre eux ont été principalement interprétés par l'acteur japonais Shintarō Katsu. Et comme si cela ne suffisait pas, une série vit le jour dès 1974 pour s'interrompre cinq ans plus tard. Au total : quatre saisons pour cent épisodes ! Le dernier article était consacré à La lettre, le neuvième film de la franchise. Il est donc logique qu'aujourd'hui j'aborde La revanche qui dans son pays est connu sous le titre Zatōichi Nidan-Kiri. Nous y retrouvons donc le protecteur de la veuve et de l'orphelin(e) pour une dixième aventure qui désormais, on le sait, s'offre sous la nouvelle esthétique de la couleur et qui s'inspire une fois encore de la nouvelle originelle du romancier japonais Kan Shimozawa. Après Kenji Misumi, Kazuo Mori, Tokuzō Tanaka, Kimiyoshi Yasuda ainsi que Kazuo Ikehiro, c'est au tour du réalisateur Akira Inoue, mort l'année dernière à l'âge de quatre-vingt quinze ans de se saisir du personnage de Zatoïchi pour en faire sien. Ce sera d'ailleurs pour lui l'unique occasion de pénétrer dans l'univers de ce personnage de l'ère Edo couvrant une période s'étalant entre le dix-septième siècle et le dix-neuvième. Dans cette nouvelle aventure, Zatoïchi remet les pieds dans un petit village de campagne qu'il n'a pas revu depuis dix ans. Sa tête étant toujours mise à prix, il est attaqué par deux hommes sur lesquels il parvient à garder le dessus. L'un meurt tandis que l'autre prend la fuite après avoir fait les poches de son ''regretté'' compagnon. Une fois arrivé au village, Zatoïchi apprend que son ancien chef, Maître Hikonoichi, est mort voilà deux semaines. Assassiné par un homme dont on ignore encore l'identité, sa fille prénommée Sayo est désormais enfermée dans une maison close du nom de Chojiro dont le propriétaire est l'intendant Tatsugoro. Un personnage vaniteux qui traite les femmes du village en esclaves sexuelles et vole les hommes quand il ne les tue pas purement et simplement.


Zatoïchi connaît bien Sayo à laquelle il chantait une berceuse lorsqu'elle n'était qu'une toute jeune enfant. Après avoir fait un bon repas et avoir bu du saké, Zatoïchi se met en route vers la maison close où il a l'intention de revoir Sayo afin de la faire libérer. La revanche débute par un magnifique plan plongé dans la brume et perpétue l'esprit même de la saga. Shintarō Katsu continue à interpréter ce personnage d'homme valeureux dont l'instinct n'a jamais été aussi proche d'un sixième sens que dans ce dixième long-métrage. Akira Inoue et le scénariste Minoru Inuzuka nous concoctent à leur tour un savant mélange entre humour, combats au sabre et drame. Dans ce récit cruel où les femmes sont contraintes d'offrir leurs corps à de libidineux clients à défaut de quoi elles sont durement battues à coups de planches de bois, surgit le fameux humour de notre principal protagoniste. La franchise s'éternise et rien ne change vraiment. Zatoïchi se montre toujours aussi friand de boulettes de riz tandis qu'il use de son sabre avec la même parcimonie qu'un scorpion économisant son venin. On rit donc parfois (le repas à son arrivée au village) mais surtout, l'on craint pour la vie de notre héros même s'il nous a habitué à se sortir de situations théoriquement inextricables. Aveugle mais capable de détecter la moindre présence, Zatoïchi, l'ancien samouraï déchu use de son arme comme s'il s'agissait de l'extension directe de son bras. Le grand méchant du film est personnifié par l'acteur Jun Katsumura qui se fond dans le rôle d'un individu perfide et fabulateur. Le plaisir de voir notre héros atteint de cécité s'en prendre à des êtres veules demeure intact. Comme de le retrouver une fois encore lors d'une partie de dés, entouré de tricheurs. Le cadre lui-même demeure authentique. Entre les costumes, les geishas et ces vieilles Minkas faites de planches de bois et de portes coulissantes, la reconstitution conserve tout son charme et participe de la fascination que l'on éprouve devant les mésaventures du plus célèbre masseur aveugle. La franchise a beau en être déjà à son dixième opus, on ne s'en lasse toujours pas. D'autant plus que le film nous offre d'authentiques moments de bravoures...

 

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