26 avril 1986 à la
centrale nucléaire V.I Lénine de Tchérnobyl, ville de l'oblast de
Kiev, en Ukraine. Un accident majeur survient dans le réacteur
numéro quatre et mène à la fusion du cœur. Les conséquences sont
terribles. Tout commence par son explosion. Puis un incendie se
déclare. Dans le courant de la nuit, des pompiers sont dépêchés
sur place pour tenter de l'éteindre. Première étape d'une longue
chaîne d'événements qui contraindra les habitants de la ville
voisine de Pripyat à abandonner leur demeure pour toujours et des
dizaines de milliers d'hommes surnommés les liquidateurs à venir
sur le site de la catastrophe afin d'empêcher qu'elle ne prenne une
ampleur cataclysmique. Au terme d'une bataille qui fera de très
nombreux morts par irradiation, un sarcophage sera construit ensuite
afin d'isoler le réacteur endommagé... De ces terribles événements
qui ne sortent pas de l'esprit de scénaristes inventifs, nous
retiendrons deux des témoignages les plus marquants sur ce
fait-divers : à commencer par le remarquable et tout aussi
effroyable documentaire de Thomas Johnson datant de 2006 et intitulé
La bataille de Tchernobyl.
Ainsi que la formidable mini-série britanico-américaine Chernobyl
écrite
par Craig Mazin et réalisée par Johan Renck en 2019.....
Pratiquement un quart de siècle plus tard, sur le territoire
japonais, à Fukushima dont la préfecture porte le même nom, une
catastrophe nucléaire eut lieu le 11 mars de l'année 2011. Un
accident dont la responsabilité fut à l'origine celle d'un séisme
de magnitude 9,1 sur l'échelle de Richter à la suite duquel se
format un gigantesque tsunami dont les vagues atteignirent jusqu'à
trente mètres de hauteur, dévastant tout sur leur passage et
causant par réaction, la catastrophe de la centrale nucléaire de
Fukushima-Daiichi.
En se soulevant ainsi, la nature causa une perte totale des
alimentations électriques de la centrale. Mais en comparaison avec
l'incident de Tchernobyl survenu vingt-cinq ans en arrière, les
pertes en vies humaines directement liées aux événements propres à
la catastrophe de la centrale de Fukushima-Daiichi
furent
restreintes. Là encore, l'événement inspirera toute une série de
documentaires dont Le monde après
Fukushima
du japonais Kenichi Watanabe ainsi que Fukushima,
vers une contamination planétaire
de Lionel De Coninck, Olivier d’Angély et Patricia Loison. Tout
comme la mini-série The Days
qui a vu le jour cette année sur la plate-forme Netflix.
Le cinéma lui-même s'est emparé du ''phénomène'' à plusieurs
reprises et notamment à travers Fukushima 50
du réalisateur japonais Setsurô Wakamatsu dont la carrière débuta
au milieu des années cinquante et dont Fukushima
50 représente
à ce jour son dernier long-métrage.
Si
l'on compare tout d'abord ce dernier qui est sorti voilà maintenant
trois ans au documentaire de Jun Masumoto, on se rend compte bien
vite que la fiction a parfois bien du mal à s'imposer comme un
véritable témoignage glaçant relatant d'authentiques événements.
Il faut tout d'abord reconnaître qu'en comparaison, le long-métrage
de deux heures de Setsurô Wakamatsu a bien du mal à faire le poids.
Il suffit d'ailleurs de mettre en parallèle la séquence lors de
laquelle le documentaire et le long-métrage mettent en images la
vague qui sur le site de la centrale de Fukushima-Daiichi
va déferler. Autant ce passage s'avère réellement anxiogène dans
The Days,
autant est-il assez peu démonstratif dans Fukushima
50.
A dire vrai, et pour se faire une idée précise des qualités ou des
défauts du long-métrage, on le comparera par exemple à ce qui
avait été entreprit par le réalisateur canadien Renny Bartlett en
2004 sous le titre L'histoire d'une Castastrophe
: Tchernobyl.
Une reconstitution plutôt minutieuse des événements mais dans des
conditions budgétaires qui semblaient ridicules. Non pas que
Fukushima 50
ait davantage les apparences d'un documentaire que d'un vrai film à
destination des salles obscures mais le long-métrage, et ça n'est
pas la responsabilité du réalisateur, de ses interprètes ou de
l'équipe technique, est quasiment ''impossible'' à regarder doublé
dans notre langue. En la matière, le doublage est catastrophique.
L'on a l'impression perpétuelle que deux ou trois doubleurs
seulement se sont relégués pour traduire les dialogues en français
de la totalité des acteurs. Le pire est lorsqu'ils tentent cette
chose impossible et terriblement désuète consistant à demander à
des doubleurs dont le timbre de voix laisse entendre qu'ils sont
jeunes de doubler des personnages d'une soixantaine d'années.
RI-DI-CU-LE !!! Sorti de cette inconfortable impression que les
choses ne furent pas prises chez nous avec ce luxe de préciosité
nécessaire à ce type d'événement, Fukushima
50
montre malgré tout une volonté d'immerger le spectateur au cœur du
drame. Ce qui d'une part n'est pas insignifiant mais qui d'une autre
part offre un ressenti qui, à minima, laisserait presque le
spectateur indifférent. L'émotion, malheureusement, ne nous gagne
jamais vraiment. Peut-être est-ce dû, au fond, également au jeu
théâtral typiquement asiatique qui semble chez nous parfois relever
de la caricature ? Toujours est-il que l'on ressort de cette
expérience avec un certain détachement... Dommage...
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