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dimanche 31 décembre 2023

Fukushima 50 (フクシマ フィフティ) de Setsurô Wakamatsu (2020) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

26 avril 1986 à la centrale nucléaire V.I Lénine de Tchérnobyl, ville de l'oblast de Kiev, en Ukraine. Un accident majeur survient dans le réacteur numéro quatre et mène à la fusion du cœur. Les conséquences sont terribles. Tout commence par son explosion. Puis un incendie se déclare. Dans le courant de la nuit, des pompiers sont dépêchés sur place pour tenter de l'éteindre. Première étape d'une longue chaîne d'événements qui contraindra les habitants de la ville voisine de Pripyat à abandonner leur demeure pour toujours et des dizaines de milliers d'hommes surnommés les liquidateurs à venir sur le site de la catastrophe afin d'empêcher qu'elle ne prenne une ampleur cataclysmique. Au terme d'une bataille qui fera de très nombreux morts par irradiation, un sarcophage sera construit ensuite afin d'isoler le réacteur endommagé... De ces terribles événements qui ne sortent pas de l'esprit de scénaristes inventifs, nous retiendrons deux des témoignages les plus marquants sur ce fait-divers : à commencer par le remarquable et tout aussi effroyable documentaire de Thomas Johnson datant de 2006 et intitulé La bataille de Tchernobyl. Ainsi que la formidable mini-série britanico-américaine Chernobyl écrite par Craig Mazin et réalisée par Johan Renck en 2019..... Pratiquement un quart de siècle plus tard, sur le territoire japonais, à Fukushima dont la préfecture porte le même nom, une catastrophe nucléaire eut lieu le 11 mars de l'année 2011. Un accident dont la responsabilité fut à l'origine celle d'un séisme de magnitude 9,1 sur l'échelle de Richter à la suite duquel se format un gigantesque tsunami dont les vagues atteignirent jusqu'à trente mètres de hauteur, dévastant tout sur leur passage et causant par réaction, la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. En se soulevant ainsi, la nature causa une perte totale des alimentations électriques de la centrale. Mais en comparaison avec l'incident de Tchernobyl survenu vingt-cinq ans en arrière, les pertes en vies humaines directement liées aux événements propres à la catastrophe de la centrale de Fukushima-Daiichi furent restreintes. Là encore, l'événement inspirera toute une série de documentaires dont Le monde après Fukushima du japonais Kenichi Watanabe ainsi que Fukushima, vers une contamination planétaire de Lionel De Coninck, Olivier d’Angély et Patricia Loison. Tout comme la mini-série The Days qui a vu le jour cette année sur la plate-forme Netflix. Le cinéma lui-même s'est emparé du ''phénomène'' à plusieurs reprises et notamment à travers Fukushima 50 du réalisateur japonais Setsurô Wakamatsu dont la carrière débuta au milieu des années cinquante et dont Fukushima 50 représente à ce jour son dernier long-métrage.


Si l'on compare tout d'abord ce dernier qui est sorti voilà maintenant trois ans au documentaire de Jun Masumoto, on se rend compte bien vite que la fiction a parfois bien du mal à s'imposer comme un véritable témoignage glaçant relatant d'authentiques événements. Il faut tout d'abord reconnaître qu'en comparaison, le long-métrage de deux heures de Setsurô Wakamatsu a bien du mal à faire le poids. Il suffit d'ailleurs de mettre en parallèle la séquence lors de laquelle le documentaire et le long-métrage mettent en images la vague qui sur le site de la centrale de Fukushima-Daiichi va déferler. Autant ce passage s'avère réellement anxiogène dans The Days, autant est-il assez peu démonstratif dans Fukushima 50. A dire vrai, et pour se faire une idée précise des qualités ou des défauts du long-métrage, on le comparera par exemple à ce qui avait été entreprit par le réalisateur canadien Renny Bartlett en 2004 sous le titre L'histoire d'une Castastrophe : Tchernobyl. Une reconstitution plutôt minutieuse des événements mais dans des conditions budgétaires qui semblaient ridicules. Non pas que Fukushima 50 ait davantage les apparences d'un documentaire que d'un vrai film à destination des salles obscures mais le long-métrage, et ça n'est pas la responsabilité du réalisateur, de ses interprètes ou de l'équipe technique, est quasiment ''impossible'' à regarder doublé dans notre langue. En la matière, le doublage est catastrophique. L'on a l'impression perpétuelle que deux ou trois doubleurs seulement se sont relégués pour traduire les dialogues en français de la totalité des acteurs. Le pire est lorsqu'ils tentent cette chose impossible et terriblement désuète consistant à demander à des doubleurs dont le timbre de voix laisse entendre qu'ils sont jeunes de doubler des personnages d'une soixantaine d'années. RI-DI-CU-LE !!! Sorti de cette inconfortable impression que les choses ne furent pas prises chez nous avec ce luxe de préciosité nécessaire à ce type d'événement, Fukushima 50 montre malgré tout une volonté d'immerger le spectateur au cœur du drame. Ce qui d'une part n'est pas insignifiant mais qui d'une autre part offre un ressenti qui, à minima, laisserait presque le spectateur indifférent. L'émotion, malheureusement, ne nous gagne jamais vraiment. Peut-être est-ce dû, au fond, également au jeu théâtral typiquement asiatique qui semble chez nous parfois relever de la caricature ? Toujours est-il que l'on ressort de cette expérience avec un certain détachement... Dommage...

 

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