Il y a six ans, Fabrice Luchini avait endossé le rôle du critique
littéraire Jean-Michel Rouche dans le mémorable Mystère
Henri Pick
de Rémi Bezançon. Une adaptation du roman éponyme de l'écrivain,
réalisateur et scénariste français David Foenkinos dans lequel
l'acteur se lançait dans une passionnante enquête visant à
retrouver l'auteur d'un roman devenu depuis son édition, un
best-seller... Six ans plus tard, le voici de nouveau dans le rôle
principal d'un long-métrage s'inscrivant dans l'exploration d'un
Paris où semble-t-il, le trésor du pharaon Khéops aurait été
emporté durant la campagne d’Égypte du général Napoléon
Bonaparte entre 1798 et 1801. C'est ainsi que l'on retrouve donc
Fabrice Luchini dans la peau de Christian Robinson, un succédané du
célèbre aventurier américain Indiana Jones créé au tout début
des années quatre-vingt par George Lucas et mis en scène dès 1981
dans Les Aventuriers de l'arche perdue
par Steven Spielberg. Si cette franchise a donné naissance à nombre
de productions du même acabit dont le diptyque À
la poursuite du diamant vert de
Robert Zemeckis et Le Diamant du Nil de
Lewis Teague demeurent parmi les plus célèbres, en France, recenser
ce genre de productions s'avère rapide puisque ces dernières sont
relativement rares... voire même désastreuses (qui se souvient par
exemple du désastreux 600 kilos d'or pur
d'Éric Besnard en 2009 ou de Jack Mimoun et les
secrets de Val Verde
de Malik Bentalha et de Ludovic Colbeau-Justin en 2022 ?). Le
secret de Khéops
est le tout premier long-métrage réalisé par Barbara Schulz. Une
cinquantenaire qui donc semble avoir décidé de passer derrière la
caméra après plus de trente ans de présence devant l'objectif de
cinéastes aussi variés que Xavier Gélin, Pascal Thomas, Laurent
Tuel, Elie Chouraqui ou Nicolas Vanier dans la comédie
post-apocalyptique C'est le monde à l'envers !
Écrit par la réalisatrice ainsi que par Christophe Turpin et Jérôme
Tonnerre, Le secret de Khéops
réunit autour de Fabrice Luchini l'excellente Julia Piaton dans le
rôle d'Isis, la fille du héros ainsi que Gavril Dartevelle dans
celui de Julien, le fils de la jeune femme et donc petit-fils de
Christian Robinson. Mais également Johann Dionnet dans le rôle de
Guillaume, le compagnon d'Isis, Camille Japy en galeriste et ancienne
maîtresse de l'archéologue, ainsi qu'un duo de flics ou encore
l'acteur belge Sam Louwyck dans le rôle du trafiquant d'objets d'art
Markus Gasburger.
D'emblée,
Le secret de Khéops
signifie la volonté de ses auteurs de plonger l'intrigue dans un
mélange entre aventure et comédie. L'équipe de tournage se
retrouve tout d'abord à Casablanca pour une reconstitution du Caire.
Une séquence lors de laquelle est mis en scène Fabrice Luchini lors
d'une exploration qui se conclura de manière pittoresque !
Puis, retour à Paris où l'archéologue retrouve sa fille qu'il n'a
pas revue depuis ces quatre dernières années. Isis est elle aussi
devenue archéologues mais a vu ses ambitions revues à la baisse. En
ersatz d'Indiana Jones et du professeur de sémiologie Robert Langton
du Da Vinci Code
de Ron Howard, l'on retrouve le Fabrice Luchini que l'on aime, en
totale roue libre (parfois un peu trop d'ailleurs, comme lorsqu'il
singe comme à la télévision le chanteur Johnny Hallyday) et doté
de sa légendaire élocution. Tourné dans des lieux méconnus de la
capitale mais également en région parisienne, Le
secret de Khéops
enchaîne quelques moments de bravoure comme lors de la séquence se
déroulant dans le sous-sol de la colonne de Juillet ou celle se
déroulant à l'intérieur de Musée du Louvre. Mélange de comédie,
de film d'aventure, d'exploration, de thriller et d'histoire
égyptienne, le premier long-métrage de Barbara Schultz a beau être
un authentique divertissement, les nombreux raccourcis et facilités
du scénario laisseront pantois et sceptiques celles et ceux qui
apprécient tout récit s'inscrivant dans une certaine rigueur. Ici,
le script de la réalisatrice et de ses deux scénaristes ne se
contente que d'une seule chose : faciliter l'évolution du
récit, la recherche du trésor et les déplacements des personnages
qui la plupart du temps et COMME PAR HASARD se retrouvent très
exactement au point précis des étapes suivant l'évolution de leurs
investigations. Ce qui ne laisse malheureusement que peu de place à
l'imagination. L'on a droit en outre à l’éternelle confrontation
entre le héros et la fille délaissée au profit d'une passion
dévorante (le héros n'a-t-il d'ailleurs pas donné à sa fille le
prénom de l'une des plus célèbres déesses égyptiennes ?). Bref,
Le secret de Khéops
risque de plaire davantage au jeune public qu'à celles et ceux qui
connaissent parfaitement les codes du cinéma d'aventure et qui par
conséquent, en ont déjà vu assez pour se forger une idée concrète
et précise du long-métrage de Barbara Schutz... Lequel demeure
malgré tout très agréable à regarder...
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