Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 17 mai 2022

Escalofrio de Juan Piquer Simón et Carlos Puerto (1978) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Avant de me lancer dans un cycle consacré au réalisateur espagnol Jesús Franco, auteur de deux-cent films et aux pseudos aussi divers et variés que Jess Frank, Adolf M. Frank, David Khune, Lulu Laverne, Candy Coster, ou encore Clifford Brown, petit détour chez l'un de ses compatriotes connu sous le nom de Juan Piquer Simón. Un réalisateur aussi culte que Z auquel l'on doit notamment quelques grands moments du nanar tels que Supersonic Man en 1979, Le Sadique à la tronçonneuse en 1982 ou Slugs six ans plus tard. En 1978, le réalisateur espagnol collabore avec un certain Carlos Puerto afin de mettre en scène Escalofrio (La nuit de l'enfer). Se traduisant par froideur, Escalofrio met principalement en scène deux couples composés d'un côté par les acteurs Ángel Aranda et Sandra Alberti et de l'autre par José María Guillén et Mariana Karr. Si les trois premiers sont espagnols, la dernière est quant à elle originaire de Buenos Aires en Argentine. Le film s'ouvre sur le visage du Docteur Jiménez del Oso. Un authentique psychiatre et journaliste qui fut du temps de son vivant un spécialiste en parapsychologie et qui en ouverture de Escalofrio tente d'apporter une certaine crédibilité au thème abordé de la sorcellerie et de la démonologie. Le spécialiste tente en effet de justifier l'existence de Satan en donnant une définition personnelle du mythe. Une fois cette séquence d'ouverture achevée, l'on assiste au sacrifice d'une jeune femme par une sorte d'étrange gourou qui avant de la tuer d'un coup de poignard profitera d'elle en la violant. Cette seconde scène donne le ton de ce que sera Escalofrio par la suite. Soit, une œuvre fantastique bien plus encline à exposer les chairs qu'à les transformer en bouillie...


Dans la lignée d'un Jesús Franco (ce qui tombe assez bien vus mes objectifs prochains), le long-métrage de Juan Piquer Simón et Carlos Puerto est doté d'un scénario ultra-mince situant son action dans une demeure construite au sommet d'une colline. Un curieux édifice constitué de pièces exhalant l'exubérance de leurs propriétaires et d'environnements déjà nettement moins encourageants comme cette cuisine aussi glaçante qu la chambre froide d'une morgue où trône un congélateur semblable à celui dans lequel un certain Leatherface planqua le corps de l'une de ses victimes en 1974. C'est là que vont s'y retrouver pour la nuit les propriétaires Bruno et Berta, lesquels convient Ana et Andrés, ce dernier étant supposément un ancien camarade d'école de Bruno. Après avoir partagé un verre, tous les quatre se retrouvent autour d'une table pour une séance de Oui-ja. L'on y apprend notamment que Bruno aurait tenté de se suicider et que son sort est déjà scellé. Épuisés, tout le monde fini par rejoindre sa chambre pour la nuit. Mais Ana ne parvient pas à s'endormir car dehors est resté son chien Blackie qui depuis, ne cesse d'aboyer. Alors que la jeune femme quitte la chambre pour le retrouver, elle est victime d'une tentative de viol par un inconnu. Mais bon, vu qu'il va falloir combler un scénario déjà mince et qu'il reste environ cinquante minutes avant le générique de fin, la jeune femme va curieusement passer outre cette traumatisante séquence pour participer avec Andrés à un sabbat érotique organisé par leurs hôtes. Autant dire qu'en matière d'incohérence on tient là un monument...


Juan Piquer Simón et Carlos Puerto étant nettement davantage intéressés par la plastique de leurs quatre interprètes et notamment de Sandra Alberti et Mariana Karr, ces dernières et leurs ''conjoints '' respectifs vont avoir la fesse facile et se dénuder à tour de bras. À deux ou à quatre, rien ne fait peur à nos quatre acteurs qui passent le plus clair de leur temps à poils, à se faire l'amour, lors de séquences longues, longues, si longues que l'on s'ennuie assez rapidement. D'autant plus que ces scènes de nus, au lit, au dessus d'un pentagramme dessiné sur le sol du salon ou dans une baignoire prennent le pas sur le récit. À croire que tout ce qui intéresse les deux réalisateurs espagnols est de tourner ensemble un film érotique plutôt qu'une œuvre fantastique. Tourné en anglais mais ensuite post-synchronisé, on a droit à des coupures au niveau des dialogues parfaitement incompréhensibles. Fauché, Escalofrio n'est au final rattrapé que par les yeux de chat de Mariana Karr, et oui, par certains plans de nus, que voulez-vous... C'est d'ailleurs sans doute ce que recherchaient Juan Piquer Simón et Carlos Puerto. Remplacer leur totale absence d'imagination et de talent de metteurs en scène par des scènes de sexe multiples. Malheureusement, cela ne suffit pas à faire de Escalofrio un bon film. Ce qui s'avère dommage puisque si l'on pense au potentiel que revêtait à l'origine le scénario de Carlos Puerto, confié à un cinéaste de talent, le long-métrage aurait sans doute bénéficié d'une autre réputation que celle d'être un série Z fauchée...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...