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lundi 16 mai 2022

Evil Dead de Sam Raimi (1981) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

C'était il y a plus de quarante ans et les heureux spectateurs d'une salle de cinéma de Détroit allaient découvrir pour la toute première fois l'un de ces films entrés dans la légende du cinéma d'horreur. Evil Dead, le bien nommé. Œuvre culte par excellence, le film est le tout premier long-métrage d'un jeune cinéaste qui jusque là n'a réalisé que de courts récits dont l'un apparaîtra comme un brouillon de son premier méfait sur grand écran. Winthin the Woods qui fut réalisé en 1978 repose sur un concept similaire à Evil Dead. On y retrouve d'ailleurs (plus ou moins) quatre des cinq personnages qui seront présents trois ans plus tard dans le long-métrage sauf que deux des interprètes auront été depuis remplacés. Si dans les deux cas nous retrouvons Bruce Campbell et Ellen Sandweiss, ils incarneront des personnages différents. On passera donc du couple Bruce/Ellen au duo Ashley/Cheryl. Mary Valenti et Scott Spiegel seront quant à eux remplacés par Richard DeManincor et Theresa Tilly dans les rôles respectifs de Scott et Shelley, lesquels étaient déjà présent dans le court-métrage. Viendra également s'ajouter au menu le personnage de Linda qu'interprétera l'actrice Betsy Baker. Le film nous présente donc cinq amis à bord d'une voiture et à destination d'une vielle cabane en bois isolée dans la forêt. Un concept qui dans le futur fera de très, très, très nombreux émules parmi les réalisateurs. Après avoir évité de justesse l'accident de route, les voilà qui arrivent sur les lieux qui serviront de principal décor à l'intrigue. Une minuscule bâtisse, des plus sommaire et dotée d'une cave renfermant ce qui deviendra bientôt l'élément déclencheur de leurs pires cauchemars...


D'emblée, le personnage de Linda se détache très nettement de ses quatre compagnons. Sam Raimi lui offre le don d'écriture automatique (ou plutôt, de dessin automatique). Un détail moins anodin qu'il n'en a l'air puisqu'il permettra à la jeune femme de rapidement percevoir le mal qui se tapi en ces lieux. Reposant sur un budget de trois-cent cinquante mille dollars, Evil Dead se montre tout d'abord tel qu'il est : un film fauché, bricolé et parfois même bancal. Mais là où d'importantes failles de mise en scène, d'interprétation ou de technicité auraient pu se loger et avoir des conséquences désastreuses sur le projet, Sami Raimi parvient à renverser la vapeur de ce qui aurait pu n'être qu'une petite série d'horreur flirtant avec le Z pour transformer l'ensemble en un véritable monument de l'horreur non dénué d'un certain humour noir. Lors d'un dîner réunissant les quatre amis, une trappe donnant sur une cave s'ouvre comme par enchantement. À l'intérieur, Scott et Ash y découvrent une bande magnétique sur laquelle est enregistré un curieux message. Celui d'un explorateur qui indique l'existence d'un ouvrage occulte sur lequel sont inscrits des incantations dont la lecture permet l'éveil de démons. Et justement, le dit ouvrage se trouve justement posé à quelques centimètres du magnétophone. Les garçons ne peuvent s'empêcher de faire défiler la bande-magnétique sur laquelle l'explorateur récite quelques phrases du livre en question. Il n'en faut pas plus pour réveiller les forces du Mal qui bientôt vont se déchaîner sur les trois filles ainsi que sur les deux garçons...


Pas plus d'un quart-d'heure plus tard environ, le long-métrage prend un virage à trois-cent soixante degrés en convoquant brouillard et esprits maléfiques. Des phénomènes qui ne se contenteront pas de s'attaquer à nos vacanciers se croyant bien à l'abri de leur cabane mais s'en prenant également à quiconque osera foutre les pieds dehors. Comme le constatera malheureusement Linda, violée par la végétation alentour. La force de Sam Raimi, c'est son imagination et la conception d'effets-spéciaux bricolés dont on ne revendiquera cependant pas une quelconque inefficacité. Sur fond de musique parfois incantatoire et de voix d'outre-tombe, Evil Dead file à cent à l'heure. Pas le temps pour le spectateur de respirer ni pour les personnages de reprendre leur souffle. Moins long que celui de Bad Taste de Peter Jackson qui s'étala sur des années, le tournage de Evil Dead aura malgré tout duré douze longs mois. Toujours pour des questions budgétaires, le tournage sera en effet régulièrement interrompu. Sans ses nombreux effets gore, le film n'aurait sans doute pas eu la même portée. Des séquences très sanglantes parmi lesquelles un crayon enfoncé dans une cheville, le démembrement de l'une des filles à l'aide d'une hache, la décapitation de l'autre par l'emploi d'une pelle, ainsi qu'une succession de scènes lors desquelles des corps se décomposent à vue d’œil. Des séquences particulièrement ingénieuses dans leur conception. Lors de son passage à Cannes, le film fait sensation et s'avère notamment très apprécié d'un certain... Stephen King. Non seulement le long-métrage devient mythique, mais son acteur principal Bruce Campbell deviendra une icône du cinéma d'épouvante et d'horreur...


De ce succès inattendu naîtra une carrière florissante pour Sam Raimi avec pas moins de dix-sept longs-métrages (dont l'un est en pré-production et un autre déjà annoncé). Les gens ne le savent peut-être pas mais la monteuse Edna Ruth Paul sera épaulée par un certain Joel Coen. Oui, le frère d'Ethan Coen avec lequel les deux hommes n'ont jamais cessé de réaliser une carrière de cinéastes brillants. Concernant les deux frangins, on les verra quatre ans plus tard dans le double rôle des journalistes dans le démentiel Crimewave (Mort sur le grill), le second long-métrage de leur pote Sam Raimi, film dont ils auront en outre signé le scénario. Quant à Evil Dead, deux suites signées de son auteur verront le jour en 1987 et qu'en 1992 ainsi qu'une série télévisée intitulée Ash vs Evil Dead dont Sam Raimi signera le premier épisode. En 2013, le réalisateur urugayen Fede Alvarez réalisera quant à lui un très efficace remake du premier volet de la franchise. Plus sombre et bien plus gore. Depuis, on attend toujours fébrilement que Sam Raimi revienne à ses premières amours avec l'arlésienne Evil Dead 4...

 

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