Le rêve... voir
disparaître des écrans-radars ces grappes d'adolescents greffés
sur leur smartphone ou leur tablette, le regard rivé sur les réseaux
sociaux. Il existe encore des cinéastes pour nous faire espérer
voir les arrêts de bus ou les rames de métros se vider de ces
orgueilleuses petites choses sans cervelle que la sagesse n'a
malheureusement pas encore perverti. Le réalisateur polonais Bartosz
M. Kowalski semble avoir les mêmes rêves que certains d'entre nous
et c'est à travers son deuxième long-métrage intitulé W
Lesie dzis nie Zasnie Nikt (disponible sur Netflix sous le
titre bien moins barbare, Nobody Sleeps in the Woods Tonight)
qu'il espère voir devenir sans doute ce qui malheureusement risque
de demeurer éternellement utopique. Quand en plus, il jette sa
poignée d'interprètes au beau milieu d'une campagne où vivent deux
frangins dont la civilisation se contenterait d'étudier le cas (deux
jumeaux dont les tares génétiques sont difficilement
quantifiables), on jubile à l'idée que nos chères têtes blondes
ne feront pas long feu. En ces termes, le spectateur sera sans doute
conquis. Caricaturaux à souhait (le bon Gros geek sevré aux jeux
vidéos et aux plus de neuf-cent mille followers sur les réseaux
sociaux, la blonde accro au sexe, le gay...), les personnages créés
par Bartosz M. Kowalski, Jan Kwieciński et Mirella Zaradkiewicz
s'avèrent au fond, beaucoup moins méchants que ne le laisse
envisager le récit. Juste un tout petit peu trop fascinés par ces
technologies qui peu à peu créent individualisme et paranoïa chez
les jeunes d'aujourd'hui...
On ne va pas se mentir.
Cette extase tant attendue n'arrivera jamais jusqu'à nous. Pour
plusieurs raisons. Tout d'abord parce que les jeunes interprètes
que sont Julia Wieniawa-Narkiewicz, Michal Lupa, Wiktoria Gasiewska,
Stanislaw Cywka et Sebastian Dela incarnent des adolescents, sinon
stéréotypés, du moins, certainement pas suffisamment mauvais pour
que le spectateur leur veuille du mal. Quant à leur
caractérisation, elle s'avère tellement neutre qu'elle empêche
l'empathie. Et donc, qu'ils meurent ou qu'ils survivent, l'important
se situe ailleurs. Car quitte à puiser dans le cinéma d'horreur,
entre survival, gore et épouvante façon Massacre à la
Tronçonneuse ou Wrong Turn (du moins, les
deux premiers volets de cette seconde franchise), ce que le
spectateur attendra au delà d'une vaine caractérisation se situe
au niveau des effets-spéciaux et du bodycount. Concernant ce
dernier, la solution est vite trouvée puisque nos ''héros'' en
culotte courte se chiffreront sur les doigts d'une seule main. Peu
de morts, donc... et des effets-spéciaux parfois, à la ramasse.
Rien d'original dans ce W Lesie dzis nie Zasnie Nikt
beaucoup trop tardif et qui va même jusqu'à recycler l'une des
scènes les plus gores et les plus imaginatives de l'un des deux
premiers segments de la franchise Wrong Turn...
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