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mercredi 9 avril 2025

The Rule of Jenny Pen de James Ashcroft (2025) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

1963 : Shock Corridor de Samuel Fuller. Un journaliste (Peter Breck dans le rôle de Johnny Barett) se fait volontairement enfermer dans un hôpital psychiatrique afin d'enquêter sur un meurtre mais finit par y perdre la raison. 1975 : Vol au-dessus d'un nid de coucou de Miloš Forman. R.P. Le sociopathe McMurphy (Jack Nicholson) choisit de simuler la folie afin d'éviter la prison mais termine lobotomisé. 2008 : L'Échange de Clint Eastwood. À force d'affirmer que l'enfant qui lui a été remis après sa disparition n'est pas le sien., enfermée au département psychiatrique de l'hôpital du comté de Los Angeles, Christine Collins (Angelina Jolie) va y être victime de manipulations mentales avant de pouvoir recouvrer la liberté. 2025 : The Rule of Jenny Pen de James Ashcroft. Second long-métrage du réalisateur originaire de Paraparaumu en Nouvelle-Zélande après Coming Home in the Dark en 2021, The Rule of Jenny Pen met en scène l'acteur américain John Lithgow et l'australien Geoffrey Rush dans un thriller psychologique proche du cinéma d'horreur s'inscrivant dans un contexte hospitalier très particulier regroupant des vieillards tous plus ou moins séniles. Trente-cinq ans après avoir incarné le quintuple rôle d'un individu atteint de schizophrénie dans le génial L'esprit de Caïn de Brian De Palma, John Lithgow interprète celui de Dave Crealy, un étrange pensionnaire qui semble avoir toujours vécu entre les murs de l'établissement. Ce qui paraît souvent durant le récit lui octroyer un inconcevable passe-droit, même lorsque d'autres pensionnaires se plaignent de son attitude. Au titre desquels l'on retrouve donc le principal interprète du mémorable Shine de Scott Hicks en 1996. Alors qu'à l'époque Geoffrey Rush y incarnait le rôle authentique de David Helfgott, un pianiste de génie atteint de graves troubles psychiatriques, le voici désormais dans le rôle du juge Stefan Mortensen qui lors d'un procès est victime d'un arrêt vasculaire cérébral. Faisant désormais partie d'un institut gériatrique le temps de se remettre de sa paraplégie, il fait notamment connaissance avec Tony Garfield (George Henare), un autre patient qui s'avère en outre partager la même chambre que lui. Lorsque la nuit tombe et que les lumières s'éteignent, les deux hommes sont régulièrement rejoints par Dave Crealy, lequel les torture aussi bien physiquement que psychologiquement.


Une situation intenable dont pâtit d'ailleurs la totalité des pensionnaires. Sourde à toute protestation de la part de Stefan Mortensen, la direction met au contraire les affirmations de leur nouveau pensionnaire sur le compte d'un début de démence. Ce dernier ne peut alors que subir les attaques permanentes de cet individu dangereux éternellement accompagné d'une marionnette à l'effigie d'un bébé. Il n'en faut pas davantage à James Ashcroft pour instaurer un contexte véritablement anxiogène. Jouant ainsi avec la perspective des murs intérieurs de l'institut et des différents éclairages opérés lors de la mise en scène, The Rule of Jenny Pen fait figure de purgatoire pour des pensionnaires avant leur accession au paradis. Un éden précédé, donc, par un passage en un enfer mené par cet être imposant qu'est Dave Crealy (John Lithgow dépasse d'une tête au moins la totalité des figurants qui ''décorent'' l'institut). La marionnette que ce sinistre individu porte comme une extension de son bras est un personnage à part entière. Au point que l'on en viendrait presque à se demander s'il n'est pas lui-même contrôlé par ce bout de plastique énucléé. Mais la vérité, partiellement cachée pour ne pas dire dans son entièreté, semble bien plus sinistre. Comme l'évoque la découverte par le juge d'une galerie de photos tirées de différentes époques sur lesquelles apparaît à chaque fois ce Boogeyman du troisième âge ! Si Geoffrey Rush est impeccable dans le rôle du patient dont la santé mentale semble, de l'avis général, se dégrader au fil de l'histoire, John Lithgow fait montre de son immense talent en incarnant un vieillard monstrueusement pervers, sociopathe, manipulateur, capable de la plus grande cruauté vis à vis de celles et ceux qu'il côtoie ! L'acteur américain porte littéralement le film sur ses épaules et transforme chaque apparition de son personnage en authentique instant de cauchemar. Cheveux ébouriffés, sourire sinistre et imagination débordante lorsqu'il s'agit de semer la ''zizanie'' parmi les autres pensionnaire de l'institut qui l'abrite lui-même depuis des temps immémoriaux, sa seule interprétation vaut toutes les critiques que l'on pourrait éventuellement formuler autour de la mise en scène ou de l'écriture. The Rule of Jenny Pen est un festival presque entièrement voué à la prestation de cet immense acteur. Et rien que pour cela, le film de James Ashcroft vaut le détour...

 

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