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vendredi 19 janvier 2024

The Boat de Winston Azzopardi (2018) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

On pourrait avoir de bonnes raisons de croire que je suis atteint de la maladie d'Alzheimer en débarquant une nouvelle fois avec un long-métrage portant le titre The Boat orné d'une affiche similaire à la purge signée du réalisateur italien Alessio Liguori. Mais que l'on se rassure, tout va bien. Il s'agit là en fait d'une œuvre qui remonte à 2018 et qui n'a qualitativement parlant que peu de rapports avec le film précédemment évoqué. Ici, pas de couples multiples mais un homme, un seul, qui a bord de sa petite embarcation de pêche va croiser sur les eaux, un joli voilier apparemment abandonné. Vu que le bonhomme est seul, le spectateur ne risquera pas de faire une indigestion de dialogues. Car à part les quelques situations propices à hurler qu'il va rencontrer durant son séjour forcé à bord du voilier en question, on ne peut pas dire que le protagoniste soit réellement prolixe. Si comme moi vous avez été récemment le témoin de l'indigence du film éponyme réalisé en 2022 par Alessio Liguori, oubliez donc tout ce que vous avez vu et laissez vous bercer par le tangage de ce luxueux petit bateau de croisière à côté duquel, la minuscule embarcation guidée au départ par notre héros fait pâle figure. D'origine maltaise, le producteur, scénariste et réalisateur Winston Azzopardi engage pour son troisième long-métrage après les deux téléfilms A Story on Revenge en 1995 et A Gozitan Tale en 1997, son propre frère Joe Azzopardi avec lequel il semble avoir de gros soucis de communication vu le sort qu'il va accorder à son personnage tout au long du récit. ''Fallait pas qu'il s'en mêle'' aurons-nous régulièrement à l'esprit au vu du calvaire que va vivre cet homme sans nom lors de ce qui apparaît pourtant d'emblée comme une petite promenade de santé à bord d'un joli voilier plutôt bien équipé contrairement à celui des protagonistes créés par l'autre tâcheron d'Alessio Liguori quatre ans plus tard. La solitude de notre héros n’entache en rien l'intérêt que l'on portera à une intrigue qui forcément débute timidement. Le coup de la brume, on connaît. Ce qui pourtant définit assez légitimement une appréciation des événements ne va pas se révéler tout à fait exact.


Car il est facile de tomber dans le piège du bateau hanté ou de la présence invisible et hostile. Pour se faire une idée assez précise de l'ensemble sans pour autant vouloir gâcher la surprise, disons que la correspondance entre le voilier et le protagoniste prendra le contre-pied émotionnel du chef-d’œuvre de John Carpenter, Christine, tout en lui faisant vivre une épreuve quasiment à la hauteur du Duel de Steven Spielberg et peut-être plus proche encore de celle du sympathique Enfer mécanique (The Car) que réalisa en 1977 Elliot Silverstein. Avec des bouts de ficelle mais la ferme intention de faire bondir à l'intérieur de notre cage thoracique notre palpitant, Winston Azzopardi parvient à se saisir des éléments propres aux angoisses liées à la solitude ou à un voyage en mer pour y instaurer un authentique climat de tension. Et ce, à travers des situations qui parfois pourraient paraître incongrues si elles n'étaient pas au contraire, sources d'effroi. Ou comment vivre la journée et la nuit les plus longues de son existence enfermé dans les minuscules chiottes d'un petit bateau de croisière. Avec intelligence et une économie de moyens qui frise le génie, le réalisateur maltais s'amuse à entrer dans la tête de son personnage et des spectateurs quelques idées noires à travers des astuces toutes bêtes. Et qui commencent par une porte qui claque au loin. Un micro-événement sans doute dû au tangage du voilier. Ensuite, heureusement le bonhomme possède des connaissances en matière de navigation qui lui permettent de prendre le contrôle de ''la bête''. Puis interviennent des événements beaucoup plus inquiétants qui ne lui laisseront aucun répit et que j'éviterai d'énumérer ici histoire de ne point trop en dire. The Boat de Winston Azzopardi est une très belle réussite faisant monter la pression avec parcimonie mais efficacité. Au terme de ce récit, on reste finalement bluffé par ce petit film dont nous n'attendions rien de spécial mais qui au final fait parfaitement le taf. Après lui, pas sûr que l'on ait envie de remettre les pieds sur une embarcation de luxe histoire de l'échanger contre une vieille bicoque...

 

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