Le voici donc, l'unique
long-métrage de l'animateur, humoriste, chanteur et imitateur
Patrick Sébastien sur lequel tant d'internautes, de spectateurs et
de critique ont déversé leur bile. Sans doute, parmi eux, l'on en
trouve qui ne l'ont même pas vu, prenant surtout plaisir à gerber
sur l’œuvre de Patrick Sébastien avec un minimum de pudeur mais
avec un luxe de cruauté. Cela faisait des années que je rêvais de
le revoir. Oui, vous avez bien lu : RE-voir.... Lorsque l'on
regarde pour la seconde fois un long-métrage, même bien des années
après la première projection, ça veut forcément dire quelque
chose. Que l'objet en question n'est pas si mauvais que certains le
prétendent. De toute manière, qu'on le considère réussi ou bien
mauvais, T'Aime
subit les mêmes foudres que n'importe quel film ayant été réalisé
depuis les débuts du cinéma. Ou plutôt, depuis que les critiques
existent. Mais avec un regain de haine qu'il demeure toujours aussi
peu évident à s'expliquer. A moins qu'il ne s'agisse de ce même
ressentiment qui anime certains hommes et certaines femmes qui ont
décidé depuis maintenant plus de trente ans de faire de Patrick
Sébastien leur souffre-douleur.
T'Aime mérite-t-il
de se prendre autant d'insultes qu'il existe de mots pour les
exprimer? Certainement pas, non. Et son auteur, encore moins. La
démarche étant sans doute la même que celle qui fut la sienne
lorsqu'il intervint onze ans plus tard sur le plateau de On
n'est pas Couché,
l'émission de Laurent Ruquier, en prononçant cette phrase :
« Ça
fait dix minutes que vous parlez et vous n'avez pas dit une seule
fois le mot 'amour' »,
Patrick Sébastien n'a sans doute pas gagné des voix du côté de
ses détracteurs. Mais dans quel monde tu vis Patrick ? Les
valeurs que tu prônes, si belles et naïves soient-elles, ne sont
pas une monnaie d'échange valide dans cette cage dorée que sont les
médias. Conserve ton opinion pour toi seul même si certains la
partagent, et tu vivras mieux.
Maintenant
que cela fait dix-neuf ans qu'on a injustement massacré son œuvre,
Patrick Sébastien ne se cache désormais plus derrière la caméra.
Tout juste ose-t-il, pour le plus grand plaisir de ses admirateurs,
se montrer dans quelques longs-métrages au demeurant forts réussis
(Monsieur Max et la Rumeur,
L'Affaire de Maître Lefort,
Une
chance sur Six,
tous les trois réalisés par Jacques Malaterre). Quant à sa
carrière de réalisateur, elle semble définitivement compromise.
C'est dommage, d'autant plus qu'en matière de scénarii, Patrick
Sébastien a également fait ses preuves.
Mais
revenons sur l'objet du délit qui contrairement à ce que certains
incultes ont osé affirmer, ne mérite pas le même sort que les
affligeants Le Jour et la Nuit
de Bernard Henri Levy, Brillantissime
de Michèle Laroque (la pauvre) ou Mme
Mills, une Voisine si Parfaite
de Sophie Marceau qui, pour le coup sont d'horribles gâchis.
D'ailleurs, aux propos que certains ont tenus, nous pourrions les
contraindre de changer d'avis s'ils avaient seulement vu le dixième
des navets que les vrais cinéphages que nous sommes ont sans doute
visionné durant l'exercice de leur passion. T'Aime
est donc le seul et unique long-métrage réalisé par Patrick
Sébastien. Dans l'hexagone, le film est un bide lors de sa sortie
fin avril 2000. Après un tournage de deux mois entre septembre et
octobre 1999, le film n'attire finalement qu'un peu plus de 28 300
spectateur. Ce qui, au prix d'une place de ciné ne rembourse par le
budget initial de 20 000 000 de francs (3 140 000 euros). Unanimes,
les critiques s'empressent de juger T'Aime
de naïf, mièvre, grotesque, simpliste, infantile, stéréotypé, ou
encore, pathétique. Des termes qui forcément, n'ont pas motivé les
foules à se déplacer dans les salles et qui alors préférèrent
sans doute rester devant leur petit poste de télévision à regarder
cette semaine là l'émission de Julie Snyder (qui ça?), Vendredi,
c'est Julie.

Tourné
à Martel, petite commune du Sud-Ouest de la France où a élu
domicile l'acteur-réalisateur scénariste, Patrick Sébastien
s'offre un cadre magnifique et des interprètes de talent (Annie
Girardot y est, à l'occasion, bouleversante). Un récit qui presque
vingt ans après sa sortie continuera à émerveiller ceux qui l'ont
aimé à l'époque, et que d'autres perpétueront à dénigrer.
Choisissez votre camp...
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