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samedi 25 mars 2023

Freaky Friday de Mark Waters (2003) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Aussi invraisemblable que puisse paraître le concept, le thème du passage d'un corps à un autre est assez courant au cinéma. Surtout dans la comédie française ou étrangère. Qu'il s'agisse d'une femme se glissant dans la peau d'un homme ou l'inverse (Si j'étais un homme d'Audrey Dana), que tous les membres d'une même famille soient touchés par le même phénomène (Le sens de la famille de Jean-Patrick Benes) ou, plus original, que l'esprit d'un homme vienne se loger dans le corps d'un inconnu et se confronte ainsi à celui de son propriétaire (La personnes aux deux personnes de Nicolas Charlet et Bruno Lavaine), la thématique est en proie à toute une série d'événements plus ou moins drôles et incongrus. Aux États-Unis, on a vu le réalisateur John Woo employer une alternative nettement plus crédible envisagée à travers une double intervention chirurgicale dans Volte/face mais pour rester dans un registre léger, évoquons plutôt Freaky Friday : Dans la peau de ma mère de Mark Waters sorti voilà vingt ans sur grand écran. Remake de Un vendredi dingue, dingue, dingue de Gary Nelson sorti trente et un ans plus tôt et lui-même adapté du roman Freaky Friday de la romancière Mary Rodgers, l’œuvre de Mark Waters est donc l'une des variations sur un même thème dont on peut également noter l'existence de Mon père c'est moi que réalisa Rod Daniel en 1987 ou Un vendredi de folie de Melanie Mayron, un téléfilm qui fut diffusé pour la première fois sur ABC en 1995. Freaky Friday : Dans la peau de ma mère est donc à ce jour la dernière adaptation du roman de Mary Rodgers. Notamment produit par Walt Disney Pictures à hauteur de vingt-six millions de dollars, ce long-métrage aux allures de téléfilm lisse et sans la moindre aspérité se révèle au final beaucoup moins dispensable qu'il n'y paraît. Une petite gourmandise très agréable à regarder, un pécher mignon que l'on ose à peine divulguer à son entourage de peur d'être raillé. Et pourtant, l'essentiel est là : le film est drôle, souvent l'on rit, sans retenue, et même si dans l'ensemble la mise en scène, l'interprétation et l'ensemble de l'aspect technique n'ont rien de vertigineux, force est de reconnaître que l'ensemble touche au but. Sachant que le comique de gestuelle ou de situation ne me touchent pas vraiment, c'est avec un a priori pourtant très important que je me suis lancé dans l'aventure de la famille Coleman, de la mère (Jamie Lee Curtis dans le rôle de Tess) et de la fille ( Lindsay Lohan dans celui d'Anna) en particulier...


Les personnalités de l'une et de l'autre ne s'accordant que très rarement, Mark Waters joue sur les différences de caractère et d'attitude entre la mère et la fille. Et à ce jeu là, forcément, Jamie Lee Curtis l'emporte haut la main même si l'interprétation de Lindsay Lohan demeure brillante et crédible. Anna est un peu rebelle, guitariste dans un groupe de rock formé autour de plusieurs camarades de classe et amoureuse du beau Jake (l'acteur Chad Michael Murray). Tess est psychiatre, un chouïa rigide et s'apprête à épouser le nouvel homme de sa vie Ryan (Mark Hammon). Les séquences les plus percutantes demeurent bien entendu celles lors desquelles Jamie Lee Curtis adopte le comportement de celle qui est censée être sa fille (refus d'embrasser le futur époux de sa mère, changement de look, confrontation avec l'infecte professeur d'histoire d'Anna). Moins drôles mais tout aussi convaincantes demeurent les séquences lors desquelles Lindsay Lohan se doit d'adopter à son tour l'attitude de celle qui en théorie est sa mère. Le couple fonctionne à merveille et cet humour basé sur la gestuelle consistant à lourdement cabotiner n'est ici en rien une gêne. Bien au contraire. Jamie Lee Curtis, en adoptant un comportement d'adolescente est à l'origine de nombreux rires. Production Disney oblige, Freaky Friday : Dans la peau de ma mère est englué de bons sentiments et ne fera de tort ni n'incommodera personne. Léger et absolument pas subversif, le long-métrage de Mark Waters est donc un excellent divertissement pour les petits mais aussi pour les grands, à partager en famille ou entre amis et pourquoi pas, à découvrir seul chez soi. Une œuvre qui ne bouscule pas les conventions mais qui s'avère suffisamment fraîche pour que l'on s'attarde sur le récit et sur ses personnages...

 

1 commentaire:

  1. C'est toujours un peu désolant de voir nos "héros/héroïnes" d'antan (années 70-80-90), ici en l'occurrence Jamie Lee Curtis (inoubliable dans "Un poisson nommé Wanda" et "True Lies", pour ma part), se compromettre dans ce genre de pantalonnades...

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