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mercredi 22 mars 2023

Cigarette Burns (2006) & Pro-Life (2007) de John Carpenter

 


 

Outre ses longs-métrages, outre des courts réalisés entre 1962 et 1969 et outre quelques clips musicaux, John Carpenter réalisa en 2006 et 2007 deux moyens-métrages au bénéfice de l'anthologie Masters of Horror. Le premier, intitulé Cigarette Burns, met en scène l'acteur Norman Reedus, plus connu pour avoir endossé le costume relativement crasseux du biker spécialiste de l'arbalète Daryl Dixon dans la série d'horreur The Walking Dead. Dans ce moyen-métrage d'une durée de cinquante minutes, il incarne Kirby Sweetman dont la spécialité est de dénicher des films rares et donc relativement difficiles à trouver. Et parmi ceux-ci, La Fin absolue du monde (qui donne son nom à la version française) dont la réputation lui a valu de disparaître des radars puisque tous ceux qui ont eu l'occasion de le découvrir se sont entre-tués. Chargé par le collectionneur Bellinger (l'acteur allemand Udo Kier) de mettre la main sur le film dont les bobines furent très officiellement détruites, Kirby voyage à travers le monde afin de rencontrer celles et ceux qui pourraient l'aiguiller dans ses recherches. Difficile de retrouver la patte de l'auteur de Christine, de The Thing ou de New York 1997 dans cet épisode de l'anthologie. Œuvre marquée par la présence de Norman Reedus qui quelques années avant de se laisser aller (son personnage de Daryl dans la série The Walking Dead s'avère frileux à l'idée de se laver) apparaît étonnamment propre sur lui, Cigarette Burns offre une mise en abyme du cinéma avec cette histoire un peu folle de film devenu maudit après qu'un ange ait été tué lors de son tournage. Le moyen-métrage évoque l'emprise d’une œuvre sur ceux qui ont eu les honneurs d'une projection. Avec tout ce que cela évoque comme inconvénients. De là à fantasmer sur les répercussions que purent avoir dans la vie réelle certaines créations sur des individus perturbés et d'y voir une certaine corrélation avec le récit, il n'y a qu'un pas que John Carpenter franchi plus ou moins timidement. Pas de débordements sanglants, mais une ambiance parfois volontairement poisseuse bien que son statut de simple épisode d'anthologie horrifique ne permet pas à Cigarette Burns d'offrir aux spectateurs une esthétique à la hauteur de ce que ce maître incontesté de l'horreur qu'est John Carpenter fut généralement capable de nous livrer...


L'année suivante, Big John offrait à nouveau ses services à Masters of Horror avec Pro-Life (ou Piégée à l'intérieur dans l'hexagone). Dans ce moyen-métrage d'une durée de cinquante-sept minutes, le réalisateur confronte l'actrice Caitlin Wachs, qui interprète ici la jeune Angélique, à Ron Perlman qui dans le rôle de son père Dwayne, refuse que sa fille avorte de l'enfant qu'elle attend. Œuvre horrifique aux multiples facettes, Pro-Life évoque le fanatisme religieux d'un père de famille qui à cette occasion enrôle ses trois fils afin de pénétrer la clinique où attend sa fille d'être débarrassée du bébé qu'elle porte. Le moyen-métrage en profite bien évidemment pour évoquer le sujet de l'avortement. Mais John Carpenter n'étant pas du genre à se contenter de la basse-besogne consistant à simplement évoquer un fait de société, le Mal s'insinue donc forcément au cœur de l'établissement et donc, de l'intrigue. MIEUX ! C'est bien dans le ventre de l'adolescente elle-même qu'il se niche puisque l'on découvrira qu'Angélique porte l'enfant du Diable qui la viola peu de temps auparavant. Débarquant le ventre à peine rebondit, la grossesse prend rapidement des proportions démesurées tandis que dehors, Dwayne et ses trois rejetons se lancent dans un raid meurtrier. John Carpenter semble emprunter l'idée au chef-d’œuvre de Roman Polanski Rosemary's Baby même si la finesse est ici aux abonnés absents. Exit l'horreur psychologique et les tensions qui en découlent. On retrouve le versant gore qui tâche (à la manière d'un Vampires à l'ambition revue nettement à la baisse). Avec sa gueule et sa manière de soliloquer, Ron Perlman incarne un père de famille acceptable même si son attitude fait généralement sourire. Imaginez, le type explose la tête d'un agent de sécurité (à grands renforts de CGI) avant de demander des comptes au directeur de l'établissement sur lequel il pratiquera un avortement (une séquence qui n'est, malheureusement, pas jusqu’au-boutiste puisque filmée dans le dos de Ron Perlman). Si le maquillage du Diable est plutôt convainquant, le montage de Pro-Life s'avère assez curieux. Des rencontres inopinées entre le Dieu des Enfers et d'hypothétiques victimes dont la mort ne s'affichera malheureusement pas à l'écran. À ce titre, le récit comporte une coquille de taille puisque Dwayne ''devine'' la mort de l'un de ses fils alors même que ce dernier meurt sans que son père ait assisté à son décès ! Trop long malgré son format, les quelques séquences gore ou encore le bébé (pâle copie de la tête/araignée de The Thing) se traînant au sol avant de se prendre une balle en pleine tête ne suffisent pas à faire de Pro-Life une œuvre digne de son auteur...

 

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