Il aura fallut attendre cinq ans avant que le justicier John Eastland
plus connu sous le nom de l'exterminateur ne réapparaisse à
l'écran. C'est donc en lieu et place de James Glickenhaus que le
réalisateur Mark Buntzman reprend les manettes et offre au public
une suite en tous points semblable au premier Exterminator.
Après que John ait perdu son meilleur ami Michael Jefferson
(l'acteur Steve James) et après qu'il ait débarrassé la ville
d'une partie de la lie qui la composait (petites frappes, membres de
la mafia new-yorkaise, pédophiles et proxénètes), le voici
désormais confronté à un gang constitué des membres d'une secte
dirigée par un certain X (interprété par l'acteur Mario Van
Peebles), un gourou psychopathe coupable de nombreux meurtres parmi
la population. John s'est fait un nouvel ami en la personne de Be Gee
(l'acteur Frankie Faison qui campe ici un éboueur) et fera la
connaissance de Caroline (Deborah Geffner), une danseuse de cabaret
avec laquelle il entretiendra une liaison amoureuse. Il est à noter
que le doublage en français de Robert Ginty est désormais assuré
par l'acteur Michel Paulin tandis que celui de Frankie Faison est
garanti par Med Hondo, celui-là même qui doublait le personnage de
John Eastland dans le premier opus. Si dans The
Exterminator
le tueur/justicier usait d'armes hétéroclites, cette fois-ci, on le
découvre exclusivement armé d'un lance-flamme aux proportions
nettement plus importantes que celui qu'il utilisait cinq ans
auparavant. Moins bien accueilli et réputé que son prédécesseur,
on a malgré tout le droit de préférer Exterminator
2
et ce, pour diverses raisons. Tout d'abord parce davantage que son
aîné, cette séquelle promet quelques séquences débarrassées de
tout compromis (le double meurtre d'un couple de personnes âgées en
ouverture affirmant effectivement cet objectif), parce qu'elle
s'avère nettement plus rythmée (l'intrigue passe de cent-deux
minutes à quatre-vingt neuf, ce qui lui permet d'être plus
resserrée) et parce que moyennant un scénario quelque peu plus
étoffé qu'auparavant, on n'a plus simplement l'impression d'être
les spectateurs d'un enchaînement de meurtres...
Notons
également que l'acteur John Turturro y débutait quasiment sa
carrière quatre ans après être apparu dans le Raging
Bull de
Martin Scorsese. Ici, il est figurant et interprète le rôle d'un
voyou. Alors, que penser de ce Exterminator 2 ?
c'est bien simple, trois options se présentent. Soit l'on adhère en
le positionnant au même niveau que le long-métrage de James
Glickenhaus, soit c'est le rejet de la part de ceux qui
octroient de manière excessives des qualités au précédent, soit
l'on préfère cette suite. D'un point de vue personnel, je fais
partie de cette dernière catégorie. Car si le premier avait fini
par me ranger du côté de ceux qui détestèrent le premier en
raison d'une mollesse scénaristique rédhibitoire, l'un des aspects
les plus intéressants et néanmoins nanardesques de ce Exterminator
2
est le visage que prennent X et sa tribu de tarés. En effet, si l'on
passe outre le fait que le film ait été tourné aux États-Unis et
que les acteurs soient majoritairement d'origine américaine, il
n'est pas rare de ressentir l'impression que le film s'inspire de la
vague de Mockbusters
italiens qui sévit dans le courant des années quatre-vingt. On
pense effectivement à 2019, après la chute de
New York
de Sergio Martino, Les guerriers du Bronx d'Enzo
G. Castellari ou encore Les Rats de Manhattan de
Bruno Mattei. Surtout lorsque l'on découvre X, personnage ultra
caricatural et maniéré vêtu de costumes et doté d'une attitude
parfaitement grotesques. C'est sans doute de ce point de vue là que
le film mérite ses galons de Nanar.
Pour le reste, Exterminator 2
est une suite relativement ''digne'' du premier opus. Dans la droite
lignée, plus ou moins bonne, du cinéma Vigilante...
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