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dimanche 19 mars 2023

Le droit de tuer (The Exterminator) de James Glickenhaus (1980) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Je me souviens encore très bien de cette époque où le seul moyen de pouvoir découvrir un film qui n'était plus à l'affiche des cinémas était de patienter jusqu'à sa diffusion à la télévision. Une autre solution s'imposait pour les plus impatients : les vidéoclubs. Ces cavernes remplies de cassettes vidéos au format VHS dont les jaquettes promettaient monts et merveilles. Surtout le rayon pornographique que l'on n'osait pas trop approcher de peur d'être aperçu en train de lorgner vers les images plus qu'explicites de femmes dénudées dans des postures équivoques. Et puis, celui du cinéma d'horreur, avec ses jaquettes promettant des hectolitres de sang, des déluges de violence, bref, de quoi contenter la passion du cinéphage pour l'hémoglobine et la tripaille. Parmi tout un tas d’œuvres plus ou moins recommandables, The Exterminator de James Glickenhaus fit partie de cette horde de cassettes qui attisaient l'appétit. L'image iconique de ce type au visage planqué sous un casque de moto, vêtu d'un débardeur ainsi que d'un pantalon de cuir noir et armé d'un lance-flammes avait de quoi donner envie de se délester de sa monnaie pour découvrir son contenu. Il y a malheureusement des films dont l'enrobage est en tous points différents du dit contenu. Comme précisément, The Exterminator qui, plutôt que d'assouvir notre passion pour l'horreur s'avère en fait beaucoup moins graphique que nous ne l'espérions. Il faut tout d'abord savoir que le film est avant tout un Vigilante. Un type de long-métrage mettant en scène un individu outrepassant ses droits en se plaçant au dessus des lois et des autorités policières en se faisant justice lui-même. Charles Branson et la série des Death Wish demeurant l'éternelle référence en la matière (n'oublions tout de même pas l'excellent Vigilante que réalisa William ''Maniac'' Lustig en 1983), l’œuvre de James Glickenhaus fait pâle figure en comparaison. En effet, l'idée du bonhomme se prenant pour un justicier défouraillant parmi la population de voyous et de criminels sévissant en ville étant généralement un concept relativement jouissif, celui de The Exterminator n'a de véritable intérêt que sa prédisposition à user d'armes diverses et variées...


Flingue, lance-flamme, essence, hachoir à viande géant, la panoplie est assez large pour qu'en théorie le spectateur n'aie pas le temps de s'ennuyer. Sauf que le film, en lui-même, se montre assez pompeux, bavard et au final rachitique en terme d'impact visuel. À dire vrai, ce qui fait regretter que le long-métrage du réalisateur américain n'atteigne pas les objectifs qu'il prétend vouloir viser, c'est sa vision d'un New York crapoteux visible en quelques rares occasions. Même les séquences amenées à devenir anthologiques de par leur côté glauque sont mal menées et demeurent donc superficielles. Le problème est que The Exterminator transpire le film fauché. Bénéficiant d'un budget pourtant six fois supérieur à celui du Maniac de William Lustig dont l'efficacité n'a jamais été remise en question, le film de James Glickenhaus repose sur un concept en trois actes se répétant à l'envi : visite du héros/exterminateur à son ancien compagnon d'arme qui survit paralysé dans une chambre d’hôpital, meurtres commis sur des individus responsables d'actes criminels et rencontre avec le flic chargé de l'enquête. Estampillé ''Unrated'', on se dit en outre que cette version risque d'être gratinée... Tu pense... Toutes les scènes de meurtres sont filmées hors-champ et ne contenteront donc pas grand monde. Quant à l'enquête policière confiée à l'inspecteur James Dalton qu'incarne l'acteur Christopher George (lequel jouera la même année dans le chef-d’œuvre de Lucio Fulci, Frayeurs), elle n'a absolument aucun intérêt et sert de subterfuge à un film assez creux en terme d'écriture. Outre les exactions commises par l'ancien vétéran du Vietnam John Eastland (interprété par Robert ''Les Têtes brûlées'' Ginty), on aurait sans doute aimé que le réalisateur appuie sur le retour à la vie civile pour cet ancien soldat de l'armée américaine et des difficultés de réintégration. Mais non, tout ce qu'entreprend James Glickenhaus sur la base de son propre scénario tombe à plat. Un comble pour un film de ce type qui devrait principalement reposer sur l'action mais qui avec ses longues plages de dialogues se montre soporifique. Bref, de la légende qui entourait les diverses cassettes vidéos du film qui trônaient dans les vidéoclubs de notre enfance, que reste-t-il ? Pas grand chose, malheureusement...

 

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