Et vous vivrez dans la
terreur est la traduction littérale et beaucoup poétique du
chef-d’œuvre du cinéaste italien Lucio Fulci, ...E tu
vivrai nel terrore! Un
titre chez nous traduit par L'Au-Delà,
mais connu également dans son pays natal sous le titre L'aldilà,
d'où sa traduction dans notre pays. Alors que le cinéaste a fait
ses armes dans la comédie, puis a changé de direction en réalisant
quelques fameux westerns-spaghettis et quelques films d'aventure, il
s'est lancé ensuite dans une série de Giallo dont Le
Venin de la peur
et La longue nuit de l'exorcisme ne
sont pas des moindres. En france, Lucio Fulci s'est d'abord fait
connaître grâce à ce qui est devenu sa spécialité, le gore, à
partir de 1979 et son célèbre L'Enfer des Zombies (appelé
également Zombi 2, lorgnant ainsi sur le succès du Zombie de George
Romero). Il réalisera pour son pays, quelques-uns des grands films
du genre à travers les classiques que sont devenus Frayeurs,
La Maison près du Cimetière
et L'Au-Delà
dont il est question ici. Ce film marque un tournant dans la carrière
du cinéaste qui peu à peu tournera des œuvres de moindre
envergure, allant même jusqu'à produire de réels navets. Mais la
question n'étant pas là, concentrons-nous sur cet authentique
chef-d'oeuvre
du cinéma gore transalpin.
Principalement
interprété par l'actrice britannique Catriona MacColl, que l'on pu
déjà voir dans Frayeurs,
puis plus tard dans La Maison Près du Cimetière,
le film est la pierre angulaire du cinéma horrifique de Lucio Fulci.
Il y exprime en effet tout son imaginaire macabre, dans des scènes
particulièrement crues et sanglantes. Parfois blasphématoire, à
l'image de ce sorcier torturé, puis crucifié tel un Christ
incompris dans la cave d'un hôtel qui sera repris cinquante ans plus
tard par le personnage campé par Catriona MacColl, L'Au-Delà
ne ménage aucun effet, au risque même de mettre en images ses héros
dans des situations totalement incohérentes. Une habitude chez ce
cinéaste dont on a parfois l'impression qu'il a oublié une chose
essentielle : l'importance du montage.
On
ne reviendra en effet jamais assez sur l'illogisme de certains
passages quand d'autres, au contraire, font preuve d'une
extraordinaire imagination. On pense notamment à l'incroyable scène
durant laquelle, les deux héros, Liza Merril et le docteur John
McCabe (l'acteur David Warbeck qui joua la même année dans un autre
Fulci, Le Chat Noir)
descendent les escaliers d'un hôpital jusqu'à se retrouver
directement dans la cave de l'hôtel maudit. Que le film ait pu être
interdit aux moins de dix-huit ans à l'époque de sa sortie et qu'il
le soit aux moins de seize aujourd'hui peut très facilement se
comprendre. Car à l'instar de plusieurs autres de ses films, Lucio
Fulci, contrairement à des Peter Jackson, Sam raimi ou Jim Muro,
préfère jouer la carte du gore sérieux. Le cinéaste italien était
en effet très « premier degré » et cela se ressent dès
les premières minutes avec cette insoutenable scène de torture dont
fait les frais un peintre considéré comme maudit. Torturé à coups
de chaînes, crucifié contre le mur de la cave de l'hôtel et
aspergé de chaux vive, on assiste à la lente agonie d'un homme qui
reviendra cinquante ans plus tard hanter l'hôtel qui l'abritait,
mais pas seulement puisque le cadre des événements sera prolongé
jusqu'à l'hôpital où travaille le docteur John McCabe, autre
point névralgique dans lequel vont se dérouler des événements
aussi divers qu'incompréhensibles.
Lucio
Fulci décrit dans L'Au-delà
SA vision de l'Enfer, découlant d'un ouvrage nommé Eibon.
Relativement bien interprété et nanti d'effets gore
particulièrement gratinés, le film n'est qu'une succession de
scènes horrifiques prolongées par des bruitages peu ragoutants.
Comme celle durant laquelle un plombier réapparaît après avoir été
tué par le monstre personnifiant le peintre revenu d'entre les
morts. Nous retiendrons également la superbe partition musicale du
compositeur Fabio Frizzi et qui hante l’œuvre jusqu'à son
terrible final, tableau angoissant et pessimiste représentant
l'Enfer décrit par Lucio Fulci. Un classique...
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