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vendredi 25 novembre 2016

La Tétralogie Des Portes De L'Enfer : ...E tu vivrai nel Terrore ! de Lucio Fulci (1981)



Et vous vivrez dans la terreur est la traduction littérale et beaucoup poétique du chef-d’œuvre du cinéaste italien Lucio Fulci, ...E tu vivrai nel terrore! Un titre chez nous traduit par L'Au-Delà, mais connu également dans son pays natal sous le titre L'aldilà, d'où sa traduction dans notre pays. Alors que le cinéaste a fait ses armes dans la comédie, puis a changé de direction en réalisant quelques fameux westerns-spaghettis et quelques films d'aventure, il s'est lancé ensuite dans une série de Giallo dont Le Venin de la peur et La longue nuit de l'exorcisme ne sont pas des moindres. En france, Lucio Fulci s'est d'abord fait connaître grâce à ce qui est devenu sa spécialité, le gore, à partir de 1979 et son célèbre L'Enfer des Zombies (appelé également Zombi 2, lorgnant ainsi sur le succès du Zombie de George Romero). Il réalisera pour son pays, quelques-uns des grands films du genre à travers les classiques que sont devenus Frayeurs, La Maison près du Cimetière et L'Au-Delà dont il est question ici. Ce film marque un tournant dans la carrière du cinéaste qui peu à peu tournera des œuvres de moindre envergure, allant même jusqu'à produire de réels navets. Mais la question n'étant pas là, concentrons-nous sur cet authentique chef-d'oeuvre du cinéma gore transalpin.

Principalement interprété par l'actrice britannique Catriona MacColl, que l'on pu déjà voir dans Frayeurs, puis plus tard dans La Maison Près du Cimetière, le film est la pierre angulaire du cinéma horrifique de Lucio Fulci. Il y exprime en effet tout son imaginaire macabre, dans des scènes particulièrement crues et sanglantes. Parfois blasphématoire, à l'image de ce sorcier torturé, puis crucifié tel un Christ incompris dans la cave d'un hôtel qui sera repris cinquante ans plus tard par le personnage campé par Catriona MacColl, L'Au-Delà ne ménage aucun effet, au risque même de mettre en images ses héros dans des situations totalement incohérentes. Une habitude chez ce cinéaste dont on a parfois l'impression qu'il a oublié une chose essentielle : l'importance du montage.

On ne reviendra en effet jamais assez sur l'illogisme de certains passages quand d'autres, au contraire, font preuve d'une extraordinaire imagination. On pense notamment à l'incroyable scène durant laquelle, les deux héros, Liza Merril et le docteur John McCabe (l'acteur David Warbeck qui joua la même année dans un autre Fulci, Le Chat Noir) descendent les escaliers d'un hôpital jusqu'à se retrouver directement dans la cave de l'hôtel maudit. Que le film ait pu être interdit aux moins de dix-huit ans à l'époque de sa sortie et qu'il le soit aux moins de seize aujourd'hui peut très facilement se comprendre. Car à l'instar de plusieurs autres de ses films, Lucio Fulci, contrairement à des Peter Jackson, Sam raimi ou Jim Muro, préfère jouer la carte du gore sérieux. Le cinéaste italien était en effet très « premier degré » et cela se ressent dès les premières minutes avec cette insoutenable scène de torture dont fait les frais un peintre considéré comme maudit. Torturé à coups de chaînes, crucifié contre le mur de la cave de l'hôtel et aspergé de chaux vive, on assiste à la lente agonie d'un homme qui reviendra cinquante ans plus tard hanter l'hôtel qui l'abritait, mais pas seulement puisque le cadre des événements sera prolongé jusqu'à l'hôpital où travaille le docteur John McCabe, autre point névralgique dans lequel vont se dérouler des événements aussi divers qu'incompréhensibles.

Lucio Fulci décrit dans L'Au-delà SA vision de l'Enfer, découlant d'un ouvrage nommé Eibon. Relativement bien interprété et nanti d'effets gore particulièrement gratinés, le film n'est qu'une succession de scènes horrifiques prolongées par des bruitages peu ragoutants. Comme celle durant laquelle un plombier réapparaît après avoir été tué par le monstre personnifiant le peintre revenu d'entre les morts. Nous retiendrons également la superbe partition musicale du compositeur Fabio Frizzi et qui hante l’œuvre jusqu'à son terrible final, tableau angoissant et pessimiste représentant l'Enfer décrit par Lucio Fulci. Un classique...

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