Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 16 novembre 2018

Halloween de Rob Zombie (2007) - ★★★★★★★☆☆☆



Qu'il soit réussi ou non, qu'il surpasse son illustre source d'inspiration ou qu'il ne lui arrive pas même à la cheville, s'il y a bien un point qu'il sera difficile de contredire, c'est le culot avec lequel le cinéaste Rob Zombie se sera approprié le mythe de Michael Myers pour en proposer une relecture faisant table rase sur l'iconographie de l'un des plus célèbres tueurs masqués du septième art, et même s'il aura dû pour cela, lâcher un peu de leste. Trente ans... Il aura fallut trente ans pour que quelqu'un se décide enfin à revenir aux sources. A ne plus simplement continuer à nourrir une légende qui avait finit (paraît-il) par s'étioler à force de vouloir l'exploiter. Né le 12 janvier 1965, chanteur et musicien du groupe de métal White Zombie, Rob se lance dans le septième art en 2003 avec The House of 1000 Corpses, œuvre remarquée, mais sans doute pas autant que le second long-métrage d'un artiste qui aura, au moins, su se reconvertir de la plus belle des manières. The Devil's Rejects, deuxième film et premier véritable choc. Un road-trip d'une violence inouïe qui renoue avec un certain cinéma transgressif des années soixante-dix. On pense notamment au Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper, ou à The Hills Have Eyes de Wes Craven. Après avoir réalisé une fausse bande-annonce (Werewolf Women of the SS) pour le diptyque Grindhouse, Rob Zombie s'attèle donc à la réalisation de son troisième long-métrage sobrement intitulé Halloween
 
Ça n'est plus un secret pour les rares badauds qui ont osé franchir les portes de Cinémart ces dernier jours mais je n'ai que très moyennement apprécié l’œuvre séminale du pourtant génial John Carpenter. Presque aussi chiant que de rester planté devant une pendule pendant quatre-vingt dix minutes à voir s'égrainer les secondes, puis les minutes, Halloween cuvée 1978 fut une énorme déception (d'ailleurs, à ce propos, n'ayant pas envie de me faire taper sur les doigts, je ne ferai pas la critique de Suspiria version Dario Argento que j'ai, « grave » détestée). Aussi creux qu'improbable, le film usurpe totalement son statut d’œuvre culte (pour les coups de fouet, je suis dispo ce soir de 22h à 3h du matin) , ce qui ne m'a pourtant pas empêché de vouloir persévérer afin de trouver, peut-être, la perle rare. Sur laquelle il me semble par ailleurs avoir déjà mis la main il y a quelques années à travers l'excellent Halloween 3. Mais celui-ci n'ayant aucun rapport avec l’œuvre de John Carpenter, et ne voulant surtout pas subir les suites consécutives, j'ai donc porté mon choix sur la vision toute personnelle de Rob Zombie.

La phase narcissique étant arrivée à son terme, entrons désormais dans le vif du sujet. Première différence entre l’œuvre originale et son remake, le choix appliqué par Rob Zombie de revenir en profondeur sur l'enfance de Michael Myers et ne pas se contenter simplement de le montrer en train de tuer sa grande sœur. Le cinéaste décrit l'univers néfaste dans lequel baigne l'enfant. Une histoire personnelle qui fait écho aux faits-divers macabres qui parfois ressurgissent dans les médias lorsque l'on apprend qu'un gamin a pénétré l'enceinte de l’établissement scolaire où il étudie afin d'y dessouder un maximum de ses camarades. Le petit Michael est le souffre-douleur de son beau-père, un alcoolique notoire passant son temps calé dans un fauteuil à regarder des émissions débiles et à boire la bière. Aimante, la mère de l'enfant danse nue dans une boite de strip-tease afin de subvenir aux besoins de sa petite famille également constituée d'une fille plus âgée que Michael et d'une seconde beaucoup plus jeune. Harcelé par deux de ses camarades, le futur tueur en série d'Haddonfield (dont l'un des passes-temps favoris et de torturer les animaux), passe à l'acte sur l'un deux et sur plusieurs membres de sa famille avant d'être jugé et interné dans un hôpital psychiatrique. Rob Zombie dresse un vrai portrait de psychopathe et clôt ainsi une première partie passionnante et idéalement incarnée par l'acteur Daeg Faerch qui dans la peau de Michael Myers enfant est assez stupéfiant.

Cette première partie est également l'occasion de faire connaissance avec le fameux Docteur Sam Loomis de l’œuvre originale, cette fois-ci incarné par le génial Malcom McDowell dont le look tranche avec sa profession. Un individu pas vraiment net qui pourtant laisse envisager sa volonté d'aider le jeune adolescent en perdition. C'est également l'occasion d'assister à la lente séparation entre le corps et l'esprit d'un Michael Myers plongeant dans le mutisme le plus total durant les quinze années précédent sa fuite de l'établissement. Rob Zombie convoque une armada de « guests » mémorables. Au hasard : Danny Trejo dans le rôle du gardien Ismael Cruz, ou Richard Lynch dans celui de Chambers, le principal de l'établissement scolaire. Plus tard, d'autres rejoindront les festivités : Brad Dourif dans le rôle du Shérif Leight Bracket, Dee Wallace Stone dans celui de Cynthia Strode, la mère de l'héroïne Laurie incarnée par Scout Taylor-Compton après Jamie Lee-Curtis, ou encore Ken Foree, le « black » du Zombie de George Romero, Sybil Danning, Bill Moseley, ou enfin Udo Kier. Une belle brochette d'acteurs pour un film qui contrairement à l'oeuvre de John Carpenter ne fait jamais dans l'attentisme et accumule les cadavres. Des meurtres violents, mais pas forcément outranciers en matière d'horreur. Si Scout Taylor-Compton assure son emploi d'héroïne, elle a cependant bien du mal à nous faire oublier l'interprétation de Jamie Lee-Curtis dans la version de 1978.

La partition musicale a quant à elle été confiée à Tyler Bates, ce qui n'empêche pas Rob Zombie de réemployer les plus fameux thèmes composés à l'époque par John Carpenter lui-même. Accompagné par le souffle inquiétant du boogeyman Halloween version 2007 est beaucoup plus nerveux que son ancêtre. Incarné par Tyler Mane, le Michael Myers de cette cuvée est un colosse de plus de deux mètres qui en impose à l'écran. L’œuvre de Rob Zombie s'inscrit également dans un contexte beaucoup plus réaliste en apportant à l’esthétique générale un grain particulier grâce à l'emploi du format 16mm. Le film n'évite pas les sempiternelles scènes de cul, beaucoup plus explicites dans l'acte et dans le verbe que par le passé. Rob Zombie a gagné le pari de dépoussiérer une légende en l'améliorant sous tous ses aspects. Il part ainsi rejoindre les quelques remakes de classiques de l'épouvante ayant eu avant lui l'occasion de faire mieux que les œuvres originales (La Colline a des Yeux de Alexandre Aja l'année précédente). Un excellent slasher...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...