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mardi 26 décembre 2023

Un stupéfiant Noël d'Arthur Sanigou (2023) - ★★★★★☆☆☆☆☆



 

Commençons par un peu de médecine, voulez-vous ? Assister au spectacle affligeant de la nouvelle comédie française Made in Amazon Prime, c'est un peu comme de mourir d'hypothermie. Notre corps combat le froid autant qu'il le peut mais notre système de défense interne ayant ses limites, il arrive un moment où notre température corporelle descend en dessous des trente-cinq degrés. Imaginez-donc qu'au delà de seulement deux degrés en deçà de la normale, notre production de protéines s'en trouve fortement perturbée... Alors, lorsque notre température descend sous les vingt degrés, pensez aux désastreuses conséquences que cela peut avoir sur notre organisme. Un cœur qui ralentit, le bon fonctionnement des muscles de nos poumons qui s'affaiblit, des membres qui s'engourdissent et des frissons qui en général apportent un regain de chaleur mais qui en cas d'hypothermie s'espacent. Et je ne vous parle même pas des engelures, symptômes beaucoup moins graves si on les compare au décès qui se profile dangereusement. OUI, Un stupéfiant Noël, c'est un peu le même sensation que de mourir dans une certaine confusion mentale, sans plus vraiment en avoir réellement conscience, les membres ''ankylosés''. Un peu de science, maintenant, à ne surtout pas reproduire chez soit malgré tout... Pauvres bêtes. Car une fois encore, le premier long-métrage d'Arthur Sanigou fait sans doute le même effet qu'une grenouille que l'on plonge dans une casserole d'eau froide et qui ne se rend pas compte que petit à petit, le bain dans lequel elle baigne monte en température jusqu'à atteindre l'ébullition, causant ainsi inévitablement sa perte... Que de morts par le froid ou par grandes chaleurs mais que l'on se rassure, à la fin de la projection d'Un stupéfiant Noël, on ne risque pas de finir entre six planches. La comparaison avec l'alpiniste qui va finir en glaçon pour cocktail géant et le batracien cuit dans une eau à la température d'un geyser islandais n'est pas tout à fait innocente puisque la comédie en question est typiquement le genre de production que l'on regarde avec un certain effarement avant de nous rendre compte en fin de projection que l'on aura finalement beaucoup ri !


Le concept est simple : S'inspirer des Soap Opera américains de fin d'année typés ''Fêtes de Noël' pour les retourner comme des gants et n'en extraire que l'aspect le plus mièvre. Saupoudré d'une bonne grosse rasade de gags bien lourds, Un stupéfiant Noël a pourtant ceci de particulier qu'il s'en dégage un parfum qui convient tout à fait en cette période de fêtes. Contrairement à ces dizaines de purges qui inondent nos salles obscures depuis de trop nombreuses années. Quelques exemples ? All Inclusive de Fabien Onteniente, BDE de Michael Youn, Alad'2 de Lionel Steketee, Brutus VS César de Kheiron, Gaston Lagaffe de Pierre-François Martin-Laval, Les Blagues de Toto (et sa suite) de Pascal Bourdiaux, le dernier Astérix signé de Guillaume Canet (dont je terrai le titre) et bien entendu, mon chouchou. Celui que je n'oublie jamais de placer dans ce type de classement : Le Brillantissime de Michèle Laroque et auquel j'ajouterai celui que je ne peux décemment passer sous silence : le ''réalisateur'' David Charhon, notamment auteur des immondes Naufragés en 2016 (quand je pense que j'ai payé nos places de cinéma pour aller voir cette merde sur grand écran) et du tout aussi putride Le dernier mercenaire il y a deux ans. Allez, un petit dernier pour la route avant de passer aux choses sérieuses : le Sentinelle de Hugo Benamozig et David Caviglioli avec Jonathan ''j'ai qu'un seul répertoire à mon actif'' Cohen ! Sur le principe, Un stupéfiant Noël n'invente rien. Qu'il s'agisse de l'humour pour décérébrés qu'il nous arrive pourtant parfois de célébrer (comme pour La tour Montparnasse infernale de Charles Nemes, par exemple), du jeu outrancièrement caricatural ou même du concept d'échange des corps, tout passe ici à la moulinette du bon gros nanar franchouillard. À la seule différence que tout ici est assumé de la première ligne de dialogue jusqu'à la toute dernière seconde de tournage. Eric Judor, tout d'abord, lequel n'a à l'origine, pas beaucoup d'efforts à fournir pour que le rire s'échappe involontairement d'entre nos lèvres.


Une moumoute et une fausse moustache et le tour est joué. Dans le rôle de l'époux et du père de famille ringard et aux abois d'une série télévisée américaine qui voit à peine qu'un latino est en train de séduire sa femme lors des répétitions d'un futur concours de patins à glace, l'acteur accentue plus que jamais le rôle de bêta que lui ont souvent octroyé les cinéastes. Face à lui, un tout ''jeune'' interprète en la personne de Ragnar Le Breton. Célèbre spécialiste français de MMA, humoriste et donc acteur qui ici interprète le rôle de Greg, un flic apparemment plus préoccupé par sa carrière que par sa femme et leur fille qu'il délaisse quelque peu. Tandis qu'un assistant (Philippe Lacheau) du Père Noël fait une erreur de manipulation, la vie des deux hommes est chamboulée. En effet, le premier se retrouve dans la peau du second et vice versa ! Imaginez alors le désarroi pour les deux protagonistes mais le plaisir pour les spectateurs de les découvrir dans des situations qu'ils n'ont pas l'habitude de gérer. Surtout celle de Richard Silestone, personnage se glissant bien malgré lui dans la peau d'un policier infiltré dans un réseau de drogue. Le récit mêle deux intrigues aussi crétines l'une que l'autre. D'un côté, Richard Silestone va devoir faire tomber la patronne de ce même réseau de drogue visant à vendre des stupéfiant aux enfants tandis que Greg sera chargé de remporter avec Ellen (Lison Daniel) l'épouse de Richard, un concours de patinage artistique s'ils veulent empocher les cinquante mille euros qui leur permettra de garder leur maison que convoite le promoteur immobilier véreux Dix Nicecocks qu'interprète Alex Lutz. Bref, sous couvert d'un pitch qui semble avoir du sens, le spectacle que nous inflige Un stupéfiant Noël est vraiment ubuesque ! Et ça marche, c'est bien ça le pire. Film policier et comédie infantilisante se télescopent dans cette comédie qui tombe pile poil au moment des fêtes de fin d'année. C'est d'ailleurs un sacrilège que de l'avoir déjà mise à disposition des abonnés d'Amazon Prime car si vous vous retrouver seul le soir du réveillon de Noël ou qu'entre amis ou membres d'une même famille vous sentez que la soirée va tourner au vinaigre, le film sera un bon moyen de vous changer les idées même si au bout d'un certain temps la lourdeur du concept finira peut-être par vous lasser...

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