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mardi 11 juillet 2023

La tête dans les étoiles d'Emmanuel Gillibert (2023) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Étrange sentiment que de devoir remonter le temps jusqu'en 2005, année de sortie sur les écrans de Un ticket pour l'espace d'Éric Lartigau avec en vedette, le duo d'humoristes formé par Olivier Baroux et Kad Merad aux côtés desquels l'on pouvait retrouver Marina Foïs, André Dussolier ou encore Guillaume Canet. À l'époque, le film fut une surprise plutôt sympathique, projetant dans l'espace un père et époux mythomane profitant de l'occasion pour redorer son blason auprès des siens. Il y a donc un peu des idées de Kad, Olivier et du réalisateur et scénariste Julien Rappeneau dans les début de La tête dans les étoiles, second long-métrage d'Emmanuel Gillibert après la sympathique comédie Les dents, pipi et au lit en 2018. On y retrouve l'acteur Hakim Jemili que l'on découvrait pour la première fois sur grand écran aux côtés de Michel Blanc dans Docteur ? de Tristan Séguéla en 2019. Après une poignée de séries télévisées et de films, le voici qui incarne le livreur Ali, séparé de sa compagne Nathalie (Nawell Madani) depuis quelques années, père d'une charmante petite fille, étant incapable de rembourser la dette qui devait lui permettre de payer la pension alimentaire de son ancienne compagne le voilà contraint d'accepter une improbable mission qui va involontairement le propulser à bord de la station ISS pour un projet à destination de la planète Pluton ! Alors que sur Terre l'équipe chargée de coordonner la mission cherche à cacher sa présence à bord de la station, le monde découvre rapidement sa présence. Devenant officiellement le tout premier clandestin de l'espace (notons que le concept fut déjà évoqué à travers le personnage du Capitaine Jorgen et même des Dupont et Dupond dans la bande-dessinée d'Hergé, On a marché sur la Lune ou dans le long-métrage de Joe Penna Le Passager nº 4 sorti il y a deux ans), Ali va rapidement devenir un symbole sur Terre avant de tenter de fuir à bord d'une capsule de secours lors d'un incident qui se révélera n'être qu'un exercice. Aux côtés de Hakim Jemili l'on retrouve notamment Alice Pol dans le rôle Johanna qui est aux commandes de la mission et qui décidément tourne plus vite que son ombre et sur Terre, dans la salle des opérations, François-Xavier Demaison ou Olivia Côte...


Quatre-vingt dix minutes environ. Voilà le temps qu'il faudra pour notre héros pour passer de statut de phénomène de société à pleutre avant de le voir subitement se muer en authentique héros. S'il on part du principe qu'il s'agit avant tout d'une comédie de science-fiction, il est logique de prendre La tête dans les étoiles avec légèreté. Ce dont fait preuve Emmanuel Gillibert puisque quelle que soit la situation, chaque étape du récit est menée avec l'entrain d'une meute se ruant dans les magasins sur la toute nouvelle console de jeu du marché ! Il faut comprendre que même si la comédie prime sur la science-fiction, cette dernière reposant avant tout sur l'environnement dans lequel vont être plongés Ali et les trois membres officiels de l'expédition, le spectateur était en droit d'assister non pas à cet enchaînement de séquences trop abrupt mais à histoire réalisée, interprétée et montée avec davantage de soin. De là à penser qu'une bonne demi-heure supplémentaire n'aurait pas été de trop afin d'étoffer les quelques aspects du récit qui sans doute auraient mérité de l'être, il n'y a qu'un pas. La mise en scène de La tête dans les étoiles est grossière, poussive et même si le ton humoristique permet en général de passer au dessus de certaines incohérences, voir le visage affligé de ces hommes et de ces femmes qui sur Terre retiennent leur souffle tandis qu'Ali s'apprête à commettre un acte héroïque laissera le spectateur totalement indifférent. Comme Jacques Chirac la consacra dans le milieu des années quatre-vingt, une phrase vient invariablement à l'esprit : Cela nous en touchera une sans faire bouger l'autre ! Sur le papier, La tête dans les étoiles se montre ambitieux mais à l'image, nettement moins. Le compositeur Erwann Chandon (Quand on crie au loup en 2019) signe en outre une partition elle-même relativement ambitieuse qui ne parvient malheureusement pas à tirer le film vers le haut. La mise en scène et le jeu d'acteur rabaissent le long-métrage au seul statut qu'il mérite : celui de n'être qu'une toute petite comédie mal inspirée au niveau des dialogues et, comble du comble, pas drôle du tout. Un film disponible depuis quelques jours seulement sur Prime Video. À réserver à celles et ceux qui n'ont vraiment rien de mieux à faire que de perdre quatre-vingt dix minutes de leur temps...

 

1 commentaire:

  1. Mais comment faites-vous (pour vous envoyer autant de films, du nanar au must) ? C'est votre métier ? Vous avez plusieurs vies ? Vos journées font plus de 24h ou vous ne dormez jamais ? Et où trouvez-vous la motivation pour regarder des films avec Pol et Demaison (ce qui constitue quasi à 100% la certitude de se farcir une daube) ? :-D

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