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dimanche 24 décembre 2023

Beomjoidosi (The Outlaws) de Yunsung Kang (2017) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Alors que l'on attend la sortie prochaine des troisièmes aventures de l'inspecteur Ma Seok-Do, remontons jusqu'en 2017, année lors de laquelle nous découvrions pour la première fois ce flic aux méthodes peu conventionnelles. Voire parfois, singulières. Un type costaud, apprécié de ses collègues mais qui a pour habitude d'employer la manière forte face à de dangereux criminels lorsque cela s'impose. Alors que dans le premier volet de ce qui cette année est devenu une trilogie avec Beomjoidosi 3, les secondes aventures de Ma Seok-Do, rôle pour lequel rempilait déjà le très sympathique acteur sud-coréen Ma Dong-seok (Le Bon, la Brute et le Cinglé de Kim Jee-woon en 2008, Dernier train pour Busan de Yeon Sang-ho en 2016), nous étaient proposées quelques fort réjouissantes séquences de combats, dans ce Beomjoidosi premier du nom intitulé The Outlaws sur sur le marché international se montre relativement avare en la matière. Avant que le réalisateur Lee Sang-yong ne prenne la relève pour les second et troisième volets de la franchise l'on doit donc à Yunsung Kang la réalisation de ce premier épisode et premier film pour le réalisateur qui depuis n'a tourné que la comédie d'action policière Long libeu mokpo king yeongung en 2019 et la série Big Bet l'année dernière. Les deux autres longs-métrages seront quant à eux réalisés par son compatriote Lee Sang-Yong. Concernant Beomjoidosi, son récit s'inscrit à l'époque même où les autorités prirent la décision de nettoyer les quartiers du Chinatown de Séoul où vivent regroupés les individus d'origine sino-coréenne et dont une partie s'adonne à la criminalité. Le film repose donc sur des faits authentiques survenus dans les années 2000 afin de mettre un terme au banditisme qui gangrène la ville et en profite pour évoquer les problèmes liés à l'intégration des étrangers d'origine chinoise. Réalisateur mais également scénariste, Yunsung Kang développe un récit relativement tentaculaire dans lequel apparaissent divers structures criminelles. Certains boss collaborant avec les autorités policières. De cet agencement dont jusqu'à maintenant semblait émerger une certaine cohésion et un certain calme va surgir le chaos. Personnifié par le Mal absolu que va revêtir le personnage de Jang Chen, un individu originaire de Chine ultra-violent qu'incarne le très charismatique acteur et chanteur Yoon Kye-Sang. Un individu que le mensonge et SURTOUT, le vol de biens personnels rend fou.


Destinant les jours et les semaines à venir à prendre le contrôle du quartier quitte à se frotter aux patrons de la pègre locale, Jang Chen va systématiquement éliminer avec l'aide de ses deux complices Wi Seong-Rak (l'acteur Jin Seon-kyu, ici, méconnaissable avec son crâne rasé) et Park Byeong-Dik (Hong Ki-joon), tous ceux qui tenteront de faire barrage face à ses ambitions démesurées. Des gangs, oui, mais aussi Ma Seok-Do et ses collègues qui pour que l'enquête sur la série de meurtres qui vient d'avoir lieu en ville ne tombe pas entre les mains de la section des homicides de Séoul promettent d'arrêter et de faire enfermer dans les dix jours, vingt-cinq criminels dont Jang Chen, lui-même. Pour cette première aventure dans l'univers de Beomjoidosi, Yunsung Kang nous offre du grand spectacle, entre comédie policière et action. Mais l'humour ne doit surtout pas faire oublier que le film se montre très souvent d'une cruauté et même parfois d'une noirceur rares. En effet, l'un des antagonistes personnifiés par l'acteur Yoon Kye-sang va se montrer d'une violence crue parfois inimaginable. Tuant et faisant démembrer par ses hommes tous ceux qui ne remboursent pas leurs dettes ou refusent de se plier à ses exigences. Le parfait bad guy auquel va se frotter le courageux Ma Seok-Do et ses coups de poings légendaires. Le film s'inscrit dans un contexte social réaliste, se basant notamment sur l'Incident de Heuksapa qui plus de dix ans en arrière avait été le théâtre d'affrontements entre deux gangs. Celui de Heuksapa justement, et celui d'un gang local de Séoul situé à Garibong-dong. Si l'accumulation de personnages secondaires peu au début rebuter, pas de doute à avoir : la mise en scène de Yunsung Kang est millimétrée et l'on ne se perd pas dans les méandres d'affaires crimino-policières où tout le monde cherche à se faire une place. Pince sans rire, l'acteur Ma Seok-Do joue de son impressionnante carrure tout en jetant ici et là des répliques drôles qui souvent font mouche. Ce sympathique personnage faussement bourru réapparaîtra cinq ans plus tard dans l'excellent The Roundup (Beomjoidosi 2) dans lequel il aura fort à faire puisqu'il devra y affronter un tueur en série psychopathe qui tue systématiquement des touristes coréens sur le sol vietnamien...

 

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