Alors que l'on attend la
sortie prochaine des troisièmes aventures de l'inspecteur Ma
Seok-Do, remontons jusqu'en 2017, année lors de laquelle nous
découvrions pour la première fois ce flic aux méthodes peu
conventionnelles. Voire parfois, singulières. Un type costaud,
apprécié de ses collègues mais qui a pour habitude d'employer la
manière forte face à de dangereux criminels lorsque cela s'impose.
Alors que dans le premier volet de ce qui cette année est devenu une
trilogie avec Beomjoidosi 3, les secondes aventures de
Ma Seok-Do, rôle pour lequel rempilait déjà le très sympathique
acteur sud-coréen Ma Dong-seok (Le Bon, la Brute et le Cinglé
de Kim Jee-woon en 2008, Dernier train pour Busan
de Yeon Sang-ho en 2016), nous étaient proposées quelques fort
réjouissantes séquences de combats, dans ce Beomjoidosi
premier du nom intitulé The Outlaws sur sur le marché
international se montre relativement avare en la matière. Avant que
le réalisateur Lee Sang-yong ne prenne la relève pour les second et
troisième volets de la franchise l'on doit donc à Yunsung Kang la
réalisation de ce premier épisode et premier film pour le
réalisateur qui depuis n'a tourné que la comédie d'action
policière Long libeu mokpo king yeongung
en 2019 et la série Big Bet
l'année dernière. Les deux autres longs-métrages seront quant à
eux réalisés par son compatriote Lee Sang-Yong. Concernant
Beomjoidosi,
son récit s'inscrit à l'époque même où les autorités prirent la
décision de nettoyer les quartiers du Chinatown
de Séoul où vivent regroupés les individus d'origine sino-coréenne
et dont une partie s'adonne à la criminalité. Le film repose donc
sur des faits authentiques survenus dans les années 2000 afin de
mettre un terme au banditisme qui gangrène la ville et en profite
pour évoquer les problèmes liés à l'intégration des étrangers
d'origine chinoise. Réalisateur mais également scénariste,
Yunsung Kang développe un récit relativement tentaculaire dans
lequel apparaissent divers structures criminelles. Certains boss
collaborant avec les autorités policières. De cet agencement dont
jusqu'à maintenant semblait émerger une certaine cohésion et un
certain calme va surgir le chaos. Personnifié par le Mal absolu que
va revêtir le personnage de Jang Chen, un individu originaire de
Chine ultra-violent qu'incarne le très charismatique acteur et
chanteur Yoon Kye-Sang. Un individu que le mensonge et SURTOUT, le
vol de biens personnels rend fou.
Destinant
les jours et les semaines à venir à prendre le contrôle du
quartier quitte à se frotter aux patrons de la pègre locale, Jang
Chen va systématiquement éliminer avec l'aide de ses deux complices
Wi Seong-Rak (l'acteur Jin Seon-kyu, ici, méconnaissable avec son
crâne rasé) et Park Byeong-Dik (Hong Ki-joon), tous ceux qui
tenteront de faire barrage face à ses ambitions démesurées. Des
gangs, oui, mais aussi Ma Seok-Do et ses collègues qui pour que
l'enquête sur la série de meurtres qui vient d'avoir lieu en ville
ne tombe pas entre les mains de la section des homicides de Séoul
promettent d'arrêter et de faire enfermer dans les dix jours,
vingt-cinq criminels dont Jang Chen, lui-même. Pour cette première
aventure dans l'univers de Beomjoidosi,
Yunsung Kang nous offre du grand spectacle, entre comédie policière
et action. Mais l'humour ne doit surtout pas faire oublier que le
film se montre très souvent d'une cruauté et même parfois d'une
noirceur rares. En effet, l'un des antagonistes personnifiés par
l'acteur Yoon Kye-sang va se montrer d'une violence crue parfois
inimaginable. Tuant et faisant démembrer par ses hommes tous ceux
qui ne remboursent pas leurs dettes ou refusent de se plier à ses
exigences. Le parfait bad guy auquel va se frotter le courageux Ma
Seok-Do et ses coups de poings légendaires. Le film s'inscrit dans
un contexte social réaliste, se basant notamment sur l'Incident de
Heuksapa qui plus de dix ans en arrière avait été le théâtre
d'affrontements entre deux gangs. Celui de Heuksapa justement, et
celui d'un gang local de Séoul situé à Garibong-dong. Si
l'accumulation de personnages secondaires peu au début rebuter, pas
de doute à avoir : la mise en scène de Yunsung Kang est
millimétrée et l'on ne se perd pas dans les méandres d'affaires
crimino-policières où tout le monde cherche à se faire une place.
Pince sans rire, l'acteur Ma Seok-Do joue de son impressionnante
carrure tout en jetant ici et là des répliques drôles qui souvent
font mouche. Ce sympathique personnage faussement bourru réapparaîtra
cinq ans plus tard dans l'excellent The Roundup
(Beomjoidosi 2)
dans lequel il aura fort à faire puisqu'il devra y affronter un
tueur en série psychopathe qui tue systématiquement des touristes
coréens sur le sol vietnamien...
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