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vendredi 14 janvier 2022

Scream de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Alors que je sors de la toute récente projection du dernier représentant de la franchise Scream visible dans les salles depuis mercredi dernier, je me demande comment vont percevoir le film celles et ceux qui sont nés après 1996 ou qui furent trop jeunes pour découvrir le volet original réalisé par l'immense Wes Craven à l'époque de sa sortie. Ne parlons même pas de celles et ceux qui depuis furent plongés dans un profond coma ou qui ignorèrent avec un luxe de précaution les second, troisième et quatrième volets sortis respectivement sur les écrans en 1997, 2000 et 2011. Visiblement traité comme s'il s'agissait d'un énième reboot d'une franchise lucrative vue l'absence de chiffre suivant le titre, Scream s'avère pourtant bien la suite non pas du quatrième opus mais plutôt du second puisqu'y est évoqué l'un des personnages principaux en la personne de Billy Loomis (l'acteur Skeet Ulrich) qui fut, on le sait, l'un des deux serial killer du premier volet. Ne changeant pas une règle qui fit le succès de Scream version 1996, le cinquième opus démarre de façon similaire avec le personnage de Tara Carpenter (l'actrice Jenna Ortega) qui, seule chez elle, reçoit un appel téléphonique de la part d'un inconnu qui très rapidement va changer de ton et se montrer menaçant. Après plusieurs échanges téléphoniques sous forme de jeu macabre, l'individu s'introduit chez la jeune femme et la tue sur le carrelage de sa cuisine. Du moins, c'est ce qu'il semble vu l'arme blanche employée et la longueur de sa lame ainsi que les blessures qui lui sont infligées...


Sauf que, ô miracle du septième art, la fille survit à ses blessure et se retrouve alitée dans une chambre d’hôpital. Commence alors un long-métrage multipliant les jeux de pistes et des meurtres plutôt timides et généralement répétitifs. Si les anciens parviendront sans doute à démêler le fil de l'intrigue, celles et ceux qui justement découvrent ici pour la première fois l'univers de Scream risquent d'être quelque peu déboussolés. Non pas que le scénario soit d'une complexité insurmontable mais bon, à trop multiplier les tentatives de brouiller les pistes à renforts de séquences faussement explicatives et en faisant appel à une armada de personnages parfois ambigus, la mayonnaise a de temps en temps du mal à prendre. Et je ne parle pas là des invraisemblances du scénario dont la séquence de l’hôpital opposant le personnage de Dewey Rile à l'un des deux tueurs est proprement ridicule. Comparé à l''œuvre de Wes Craven, que je ne porte pourtant pas spécialement dans mon cœur même si elle possède d'indéniables qualités, ce Scream version 2022 a autant d'utilité que la plupart des reboots, remakes ou plagiats des meilleurs films du genre. C'est peut-être la larme à l’œil de nostalgie que retrouveront les fans de Dewey Riley, Gale Weathers et Sidney Prescott, les acteurs David Arquette, Courteney Cox et Neve Campbell...


La recette étant quasiment identique à quelques exceptions près, Scream (5) n'apporte rien de vraiment neuf à une franchise qui aurait dû s'arrêter bien avant que l'on change de siècle. Pour un film d'épouvante, il est relativement dommageable de constater que le long-métrage de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett manque de véritables sensations fortes. Les deux réalisateurs ont beau multiplier les tentatives, enchaînant des meurtres finalement peu sanglants (la lame s'enfonçant régulièrement hors-champ de la caméra) et majoritairement représentés par de larges flaque de sang, on reste pourtant insensible aux événements. Comme lobotomisés à force d'avoir vu tant d'horreur étalées sur les écrans de cinéma ces dernières années pour que les quelques meurtres (pourtant sauvages) commis par ce nouveau couple de tueurs (comme le veut le cahier des charges mais aussi et surtout, la légende) aient un quelconque impact sur notre résistance aux émotions fortes. Trop long (presque deux heures), manquant de cynisme et de séquence véritablement gore ou terrifiantes, Scream version 2022 sonne probablement comme le chant du cygne de la franchise. Une bonne nouvelle qui poussera espérons-le les deux réalisateurs à étudier d'autres alternatives que de ponctionner jusqu'à la moelle un concept dorénavant éprouvé...

 

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