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samedi 17 novembre 2018

Halloween 2 de Rob Zombie (2009) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Alors que la suite de son propre remake a faillit lui échapper, le chanteur et cinéaste Rob Zombie remet le couvert après le succès de son Halloween version 2007. Bien qu'il avait su apporter suffisamment de nouveauté pour que l’œuvre ne transpire par la redite, sa vision se raccordait malgré tout sensiblement à celle de John Carpenter. Ce qui n'est plus le cas dans cet Halloween 2 sortit deux ans plus tard en 2009. N'étant à l'origine pas du tout fan de la franchise mais ayant apprécié le remake de Rob Zombie, c'est avec un certain empressement, comme une grosse envie d'aller me vider la vessie de son trop plein de bière, que j'ai voulu voir à quoi ressemblait sa séquelle et si elle avait un tant soit peu de légitimité. Une chose est certaine : Rob Zombie a décidé de remettre les pendules à l'heure. Ou plutôt, le compteur à zéro. Car même si la suite prend directement effet après les événements du premier épisode, le cinéaste a donné un grand coup de balai (de pied?) au mythe afin de le dépoussiérer une fois encore. Ce qui en définitive, n'est pas forcément une bonne chose car à trop vouloir bousculer les conventions, l'auteur de The Devil's Reject a enfanté d'une œuvre bâtarde qui ne conserve en fait que l’icône monstrueuse et sa célèbre proie.

Au casting, on retrouve les mêmes principaux interprètes. Brad Dourif dans le rôle du shérif Leigh Brackett, Tyler Mane dans celui de Michael Myers, mais aussi et surtout Scout Taylor-Compton dans la peau de Laurie Strode et bien entendu, Malcom McDowell en Dr Sam Loomis préoccupé cette fois-ci par sa nouvelle renommée due à l'ouvrage qu'il a écrit sur son expérience de psychiatre avec son plus célèbre patient. Rob Zombie assombrit l'image. Au point de n'en faire plus qu'une œuvre abusivement crépusculaire parcourue par une grande majorité de chevelus. Un long-métrage gothique. Rock dans l'esprit, incarné par une tripotée de « métalleux».

Le chemin emprunté par cet Halloween 2 est incompréhensible. A croire que Rob Zombie avait déjà en tête son long-métrage suivant, The Lords of Salem. Halloween 2, c'est surtout une bouillie informe (infâme?) qui ressemble à tout sauf au film auquel cette séquelle semble avoir été mise en chantier afin de lui rendre hommage. Michael Myers n'y sert la soupe qu'à une multitude d'homicides dont le nombre finit par épuiser le spectateur même le plus avide de meurtres en série. Tout juste le cinéaste retient-il l'attention dès lors qu'il critique l'aspect médiatique concentrant l'intérêt du public pour un ouvrage évoquant le cas d'un véritable dément alors même que son auteur ne tient pas compte de la réaction des parents des victimes. Le Docteur Sam Loomis y est cette fois-ci décrit comme un individu ayant mis entre parenthèses sa carrière de psychiatre pour sa nouvelle passion, l'écriture : et surtout, la célébrité. Il incarne ainsi l'immonde messager à la morale douteuse mais dont se repaissent ses semblables, avides de récits macabres.

Heureusement, encore, que Malcom McDowell ait accepté une nouvelle fois de prêter ses traits au fameux psychiatre car à par ses diverses apparitions, Halloween 2 n'est qu'une œuvre horrifique qui se cherche sans véritablement parvenir à mettre la main sur un fil d’Ariane tangible. Rob Zombie oppose au récit linéaire original, des fantasmes personnels qui débouchent sur des personnages peu crédibles (à croire que le pays n'est habité que par des enfants, des adolescents et des adultes chevelus et amateurs de métal), un univers gothique graphiquement très réussi mais au final, assez pesant, et des dizaines de situations s'enchaînant sans réelle cohérence ni la moindre cohésion (les passages avec la mère de Michael, sorte de Dame Banche accompagnée d'un cheval tout aussi immaculé sont simplement... ridicules). A croire que le cinéaste n'a fait que remplir les blancs d'un film de commande qu'il s'est pourtant refusé de laisser à un autre... Décevant !

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