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mercredi 17 janvier 2024

Чернобыль (Chernobyl Under Fire ou Chernobyl Abyss) d'Alexeï Karpouchine (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

La série britannico-américaine Chernobyl créée et écrite par Craig Mazin semble avoir inspiré d'autres créateurs qui depuis sa diffusion se sont lancés dans des projets personnels. Et comme il fallait bien que l'ex-Union Soviétique apporte sa pierre à l'édifice glacial témoignant de la tragédie qui survint le 26 avril 1986 sur le site de la centrale nucléaire V.I. Lénine de Tchernobyl, l'acteur et réalisateur russe Danila Kozlovski s'est chargé lui-même de mettre en scène Чернобыль ou, Chernobyl Under Fire à l'internationale... D'emblée, le spectateur est prévenu que les différents personnages sont fictifs. Le pompier Alexeï Karpouchine, son épouse Olga et leur fils ainsi que tous les protagonistes qui évoluent au sein du récit demeurent imaginaires bien qu'une grande partie d'entre eux soient le reflet très précis des véritables ''héros'' de cette tragédie qui fit de très nombreux morts. Et parmi ces derniers, les fameux ''liquidateurs'' auxquels le long-métrage rend bien évidemment et principalement hommage. Danila Kozlovski incarne lui-même le rôle d'Alexeï Karpouchine. Un personnage relativement complexe de part sa désinvolture lorsqu'il s'agit d'assumer son rôle de père et d'époux tandis qu'il démontre continuellement son courage en se lançant auprès de ses anciens collègues pompiers, au cœur de l'action. Tout comme bon nombre de films catastrophes, Chernobyl Under Fire démarre par de longues séquences d'exposition qui s'attachent moins au site où va se dérouler le drame ainsi qu'aux employés qui y travaillent qu'à Alexeï, justement, lequel fête son départ de la caserne de pompiers. S'ensuit une variation sur le thème de l'explosion de la centrale avec en point de mire, trois gamins dont le fils d'Alexeï en lieu et place des pécheurs qui à l'époque devinrent les témoins extérieurs de la catastrophe. L'acteur-réalisateur ayant justement trop tendance à vouloir s’appesantir sur le personnage qu'il interprète lui-même, l'hommage supposé rendre hommage à des milliers d'hommes courageux semble vouloir surtout se concentrer sur un seul d'entre eux. Ou du moins, pas davantage qu'une poignée d'individus, lesquels parcourent un site étrangement vide alors que l'on vient de voir des camions chargés de ''volontaires'' se diriger vers leur ''mission suicide''.


C'est là l'un des défauts majeurs du long-métrage de Danila Kozlovski qui avec sont petit budget n'excédant pas les neuf millions de dollars fait ce qu'il peut pour immerger ses personnages au cœur de l'action. Chernobyl Under Fire n'en demeure cependant pas moins saisissant. Surtout lorsque notre héros combat au sein de nombreux foyers d'incendies, monte sur le toit du réacteur éventré afin de sauver un homme demeuré sur place, se porte volontaire pour remettre le courant ou pour ouvrir manuellement une vanne alors que les sous-sols de la centrale sont inondés sous une eau à soixante degrés. Increvable diront certains d'autant que les rares protagonistes qui le suivront dans cet enfer périront tous dans d'atroces souffrances rappelant les pires stigmates liés aux effets des radiations. Alexeï Karpouchine rallonge la durée de son long-métrage en y ajoutant plusieurs séquences auprès de l'actrice Oksana Akinshina qui dans le rôle de sa compagne n'est malheureusement pas très expressive et donc assez peu convaincante. En totale opposition avec le caractère parfois éminemment irritant du protagoniste principal, la jeune actrice sert de faire-valoir à une œuvre qui se veut émotionnellement touchante mais qui n'y parvient malheureusement pas. À titre d'exemple, cette séquence lors de laquelle l'acteur-réalisateur tente de reproduire l'une des plus effroyables scène de la série Chernobyl sans malheureusement y parvenir un seul instant. D'une durée assez longue puisque dépassant de peu les cent-trente cinq minutes, Chernobyl Under Fire n'octroie que peu de séquence révélant le sort des habitants de Pripyat, ville devenue alors mondialement célèbre en raison de la tragédie et qui pourtant n'est jamais citée au profit de la capitale du pays, Kiev ! Si l'on peut comprendre son point de vue, Alexeï Karpouchine se concentre un peu trop exclusivement sur son propre personnage. Reste quelques saisissantes séquences. Comme le passage sur le toit de la centrale ou dans les sous-sols inondés, bruits inquiétants à l'appui. Au final, Chernobyl Under Fire n'est pas un mauvais film mais pour une œuvre qui se veut un hommage aux liquidateurs, sans doute aurait-il été plus judicieux de voir des dizaines, voire des centaines de figurants à l'action plutôt qu'une poignée d'interprètes perdus dans les méandres d'un projet sans doute trop lourd pour leurs épaules...

 

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